L’Amour dans la Dèche

Édition :

Dans une ville industrielle du nord de l’Angleterre fortement frappée par la grande dépression des années 30, la famille Hardcastle essaie de survivre. Mais le chômage de masse et la pauvreté qui s’ensuit ont des effets destructeurs sur la famille, malgré les rêves d’une vie meilleure. Il est frappant de voir combien, à presque cent ans de distance, les enjeux sociaux de cette pièce, et notamment ce qu’elle nous dit des ravages d’un capitalisme non régulé et d’un système de protection sociale très restrictif, restent actuels. Love on the Dole a été sélectionné par le National Theater parmi les cent meilleures pièces anglaises du XXe siècle.

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Ronald Gow et
Walter Greenwood

L’Amour dans

la Dèche

(Love on the Dole)

Version française de
Sophie Guille

Editions du Brigadier
14, rue du Quai - 59800 Lille

Personnages

Sally Hardcastle

Helen Hawkins

Larry Meath

Un policier

Mr. Hardcastle

Charlie

Mrs. Hardcastle

Sam Grundy

Harry Hardcastle

Un jeune homme

Mrs. Bull

Un vendeur de journaux

Mrs. Dorbell

Hommes et femmes

Mrs. Jike

Acte I

(Un défi lancé aux Dieux) La cuisine des Hardcastle, à Hanky Park

Acte II

Scène 1

(Intermède) Une allée dans Hanky Park

Scène 2

(Un moment de grâce) Dans la lande

Acte III

Scène 1

(Catastrophe) La cuisine des Hardcastle, un an plus tard

Scène 2

(Résurrection) La cuisine des Hardcastle, six mois plus tard

Acte I

Dans la cuisine des Hardcastle au 17 North Street à Hanky Park, un quartier ouvrier de Londres. À l’arrière, face à nous, la porte d’entrée et à côté une fenêtre à travers laquelle on peut apercevoir la rue.

À droite, une porte mène à l’autre partie de la maison. À gauche, une petite cuisine dotée d’un évier d’angle. Elle n’est pas très meublée et ce qu’on en voit montre clairement des signes de fatigue et semble en mauvais état. Une table toute simple au milieu avec autour quelques chaises branlantes. Près de la cheminée, un fauteuil à bascule et sur la droite en contrebas, un canapé défoncé.

Il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un taudis, mais d’une maison appartenant à un ouvrier respectable qui serait affreusement blessé si quelqu’un s’aventurait à parler de North Street comme d’une rue insalubre.

Sally Hardcastle, une jolie jeune fille de vingt ans, est en train de repasser, bien qu’elle soit plus absorbée par ce qui se passe dans la rue. La porte d’entrée est ouverte et on aperçoit par la fenêtre une personne qui s’adresse à la foule sous un réverbère.

Sally se dirige vers la porte, regarde dehors et écoute. Quand Mrs. Hardcastle entre, en provenance d’une autre pièce, un panier de linge à la main, Sally se précipite vers la table à repasser et se remet à la tâche. Mrs. Hardcastle est une femme assez quelconque qui a sans doute été aussi jolie que Sally dans sa jeunesse, mais un combat perdu d’avance contre les corvées et la pauvreté a ravagé sa superbe comme son tempérament.

L’orateur. ... et pour mesurer le coût du système actuel, il suffit de regarder nos vies, celles de nos parents et de leurs parents. Le travail incessant, les prêteurs sur gage, la misère et la crasse. Pas le temps pour ce qui brille et ce qui est beau. Seulement des kilomètres et des kilomètres de rues grises et tristes.

Une voix. On peut rien faire sans fric !

On entend des grognements et des rires.

L’orateur. Chômage et misère, c’est ce que la Révolution Industrielle nous a légués. C’est le prix que vous payez pour ce système. Et c’est le prix que vous continuerez à payer jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que la solution est entre vos mains. Votre droit de vote ! Pourquoi vous ne l’utilisez pas ? Pourquoi vous ne réfléchissez pas ?

On entend quelques applaudissements diffus.

Une voix. On peut rien faire sans fric !

Sally. Tu sors, M’man ?

Mrs. Hardcastle. Oui.

Sally. Tu vas où ?

Mrs. Hardcastle. Je rapporte son linge à Mrs. Marlowe. Elle s’impatiente vite.

Sally. Attends, maman, j’vais t’aider, c’est trop lourd. Laisse-moi y aller à ta place.

Elle s’approche pour prendre le panier.

Mrs. Hardcastle. Nan. Je laisserai pas une fille à moi porter du linge dans la rue.

Sally. Ne sois pas idiote. Donne-le-moi.

Mrs. Hardcastle. Laisse-moi passer, Sally. En plus, ça me fera plaisir de marcher un peu. (Elle regarde par la fenêtre.) C’est pas le jeune Larry Meath qui palabre sur le caisson en bois là-bas ?

Sally. Peut-être.

Mrs. Hardcastle. Comment ça, peut-être ! Tu l’sais très bien. Je suppose qu’il parle de politique. J’ai encore jamais rien vu d’bon sortir d’la politique.

Sally. Larry Meath est quelqu’un de bien.

Mrs. Hardcastle. Oh, je suppose qu’il y a pire que la politique ; ça leur évite d’aller au pub, c’est déjà ça.

En sortant, elle rencontre Larry Meath à la porte. Il se met sur le côté pour la laisser passer. C’est un beau jeune homme, au visage fin et fatigué et avec de grands yeux d’idéaliste.

Larry. Bonsoir, Mrs. Hardcastle.

Mrs. Hardcastle. Bonsoir, Mr. Meath.

Elle sort avec son panier de linge en jetant un regard à Sally.

Larry. Bonsoir Sally.

Soudain, un homme apparait et pointe du doigt Larry en criant :

L’homme. On peut rien faire sans fric !

Il part avant que Larry n’ait eu le temps de répondre.

Sally. Ça t’a cloué le bec.

Larry. Bonjour Sally ! Tu écoutais ?

Sally. J’ai du mal à faire aut’chose quand tu organises tes réunions juste devant ma maison.

Larry. Je suis désolé. Mais le coin de North Street a toujours été le meilleur endroit pour les meetings.

Sally. Bah, j’aime bien t’écouter.

Larry. Vraiment ? (Riant :) Ne me dis pas que je t’ai convertie.

Sally. J’aime ta façon de parler. Tu parles bien. J’y connais pas grand-chose (elle se reprend) j’veux dire, je connais rien à la politique. J’sais pas... C’est juste que j’aime t’écouter. Allez viens, entre prendre une tasse de thé. Tu dois avoir soif après tout ça.

Larry. Merci, Sally. C’est très gentil de ta part. (Il entre.) Tu sais, c’est ce qui ne va pas chez les gens d’ici. Ils ne savent rien de la politique. Ça serait plus simple si c’était le contraire. Le problème, c’est qu’on dirait qu’ils ne veulent pas savoir.

Sally. Assieds-toi, tu as l’air fatigué.

Larry, baillant. — Oui, c’est dur, à Hanky Park, de changer le monde. Tu n’aimerais pas parfois partir d’ici, Sal... Très loin, ailleurs... ?

Sally, après un silence. — Oh, à quoi ça sert de penser à ça ? Où est-ce qu’on peut aller quand on a rien ? Tiens, aujourd’hui, je me suis justement rappelée que je n’suis jamais partie en vacances. Il y a pas beaucoup de façon de partir d’Hanky Park — à part les pieds devant.

Larry. Écoute Sal, quand est-ce que tu reviendras randonner dans la lande ?

Sally. Ah, c’était super.

Larry. Mais tu n’es plus jamais revenue avec nous depuis.

Sally. Larry, j’ai jamais pensé que j’irais un jour randonner avec toi. C’est drôle, non ? Comme... Enfin tu vois, nous vivant l’un à côté de l’autre sans jamais nous...

Larry. Faut pas m’en vouloir pour ça. Parfois les gars sont aveugles tu sais. Mais quand est-ce que tu reviendras ? Tu sais, ils t’ont réclamée, là-haut, au Club. (Sally reste silencieuse.) Pourquoi tu ne viens pas si ça t’a fait plaisir ? Tu es la bienvenue, tu sais.

Sally. Oh, c’est juste que j’n’aime pas...

Larry. Tu n’aimes pas quoi ?

Sally. Que tu paies le train pour moi.

Larry, riant. — Je peux quand même faire ça.

Sally. Et les vêtements que les autres filles portent.

Larry. Tu veux parler des shorts et des T-shirts ?

Sally. Oui.

Larry. Oh, tu n’as pas besoin de les porter si tu n’aimes pas. En plus, ils ne vont pas à tout le monde.

Sally. Mais non, j’les aime. (Vexée :) Et en plus, ils m’iraient très bien !

Larry. Oui, bien sûr... Je ne savais pas que... Je suis désolé si...

Sally. Tu devrais ! Evidemment, si tu trouves que je n’ai pas la silhouette qu’il faut pour porter des shorts et le reste, faut l’dire !

Larry. Sally, je n’ai jamais dit ça... Tu serais superbe dans n’importe quelle tenue. Peut-être que si on pouvait emprunter...

Sally. Oh, t’en fais pas, j’plaisante, c’est tout. J’arriverai p’têt à faire des heures sup’ à l’usine, et alors je pourrai m’acheter un short et venir avec toi.

Larry. Ce serait super.

Sally. Mais je peux pas te promettre de parler aussi bien que les autres filles. J’connais rien à Bark et Baythoven et et ton pote qu’ils appellent G.B.S.* C’est un ami à toi ?

Larry. Non, pourquoi ?

Sally. Leur façon de tout le temps raconter ce que G.B.S. a dit. Il a dû faire un paquet de discours devant un paquet de gens.

Larry. Tu trouves que je parle trop ?

Sally. Nan, tu veux aucun mal, et je t’aime bien pour ça. Pour moi, tu parles vrai. Si parler peut faire de Hanky Park un meilleur endroit, tu l’feras.

Larry. J’me demande. C’est comme se taper la tête contre les murs. Tu sais, on peut dire de ces gens qu’ils sont stupides, mais on peut pas s’empêcher d’admirer leur loyauté. Je veux parler de leur loyauté envers un système qui a fait d’eux ce qu’ils sont. Ils continuent d’espérer et d’espérer encore — et pourtant, toutes les semaines, des centaines d’entre eux se retrouvent au chômage. S’ils finissaient par péter les plombs et foutre le bordel, on pourrait pas les en blâmer, mais non, ils continuent à faire confiance au système. Ou alors, est-ce qu’ils sont juste endormis ? Mon Dieu, c’est ça qui me fait peur ! Qu’ils se réveillent un jour et qu’ils réalisent qu’ils se sont fait avoir. Quand les gens se réveillent brusquement, ils deviennent déraisonnables.

Sally. Ce serait un affreux de se réveiller un jour et de voir qu’on a vécu toute sa vie à Hanky Park.

Larry. Pour sûr ! Si seulement on pouvait tous prendre un nouveau départ. Mais les gamins dans les caniveaux... la saleté, la fumée et toute cette misère crasse autour de nous. Oh, Sal, ça colle, ça s’insinue en toi, et ça te ronge le cœur. Et ce n’est que le début, ça va empirer, les baisses de salaires et tout le reste. Ça sert à quoi de parler aux gens — ils sont trop occupés par leur stupides jeux de hasard, leurs tickets gagnants et leurs paris... Oh, et après tout, qu’est-ce que ça me fait ?

Sally. Allons, allons, dis pas ça. Qu’est-ce qui t’arrive ?

Larry. J’sais pas, Sal. (Il la regarde d’un air mélancolique.) Je pense... Depuis qu’on a...

Sally. Vas-y. Parle.

Larry. C’est que... depuis que j’t’ai rencontrée, Sal. Ça m’fait voir les choses autrement.

Sally. Quelles choses ?

Larry. Je commence à réaliser... que je peux aussi attendre quelque chose de la vie pour moi, non ? Ce n’est pas très drôle de se battre pour améliorer la vie des autres, quand la tienne te file entre les doigts. J’te l’dis, Sal, je veux...

Sally. Tu veux quoi ?

Larry. C’est depuis ce jour, dans la lande, Sal. Te voir debout sur ce rocher, un nuage blanc derrière toi et le soleil dans tes cheveux.

Sally, se laissant gagner par l’excitation et rougissant de plaisir. — C’était grandiose, Larry ! Et tout était beau et pur.

Larry. J’sais pas... Peut-être que je suis en train de devenir égoïste.

Sally. Qu’est-ce que tu veux dire ? (Piquée au vif et déçue.) Ah, je vois.

Larry. Oh, Sal, ça vaut le coup de vivre pour ça... de se battre pour ça.

Sally. Je vois c’que tu veux dire. Du coup, je dérange. Si c’est ça qu’tu ressens, tu ferais p’têt mieux de ne plus venir.

Larry. Mais tu ne comprends pas, Sal. J’ai changé – tu m’as changé.

Sally. Et maintenant tu regrettes.

Larry. Non, mais cela rend mon combat pour — mes idéaux, la politique et tout ça — ça le rend... En fait, j’ai l’impression que ça ne compte plus pour moi autant qu’avant.

Sally. Donc, tu ferais mieux de m’oublier, moi, ce rocher et toutes ces bêtises.

Larry. Tu le penses vraiment, Sal ? Tu veux dire que tu crois en mon combat, en ce que j’essaie de faire ?

Sally. J’sais pas après quoi tu cours vraiment, à part essayer de rendre les choses meilleures. Mais ce que je sais, c’est que tu es un battant, et c’est déjà bien assez pour moi. J’veux barrer la route à personne. Tu es si différent des autres types que j’ai connus. C’est bizarre, tu sembles pas coller avec Hanky Park. C’est ça qui fait que j’t’aime bien, et c’est aussi ça qui m’fait — peur.

Larry. Peur, peur de quoi ?

Sally. J’sais pas.

Larry. Tu es une fille merveilleuse, Sal. Si tu savais ce que je ressens pour toi, à quoi je pense... Oh, à quoi bon ?

Sally. À quoi bon quoi ?

Larry. Tu ne te moqueras pas de moi ?

Sally. Non.

Larry. Je nous vois nous marier. Acheter des meubles à crédit. À Hanky Park... Quarante-cinq shillings par semaine chez Marlowe.

Sally. Tu veux dire que t’as pensé à nous comme ça ?

Larry. Bien sûr, pour qui tu m’prends, Sal ?

Sally. J’ai jamais pensé que tu tenais tant à moi.

Larry. Ces derniers temps, j’ai pas pensé à grand-chose d’autre.

Sally. Et moi aussi, j’ai beaucoup pensé à toi, Larry. Mais il y a certaines choses qui t’importent moins qu’à moi, tu sais, les choses qui rendent heureux, qui...

Larry. Je sais Mais j’peux pas m’en empêcher .

Sally. Oui Sinon tu aurais l’impression de te trahir.

Larry. Seigneur Dieu, Sally, mais je t’aime !

Sally. Et je t’aime aussi, Larry. Seulement n’oublie pas que je serai pas toujours debout sur un rocher, avec des nuages derrière moi et le soleil dans mes cheveux...

Il la prend dans ses bras et l’embrasse. Il s’arrête.

Larry. Sally !

Sally. Quoi, qu’est-ce qui va pas ? Personne ne va v’nir.

Larry. Je ne devrais pas t’embrasser, Sal.

Sally. Pourquoi ?

Larry. Oh, tu vois pas ? À quoi bon... ?

Sally. Mais... C’était... tu l’pensais pas, Larry ? T’étais pas sérieux ?

Larry. Evidemment que je suis sérieux. Mais parlons franchement. On veut tous les deux la même chose, seulement... il faut se dire les choses, j’suis pas mieux que les autres gars. Quarante-cinq shillings par semaine. C’est tout c’que j’gagne. Et regarde chez Marlowe — aucun de nous ne sait jusqu’à quand il aura un travail. Est-ce que ce serait juste de t’imposer cette vie, Sal ?

Sally. Je ne suis pas une actrice de cinéma, Larry. Je peux me débrouiller, les autres y arrivent bien.

Larry. Oui, se débrouiller pour survivre. Mais la vie vaut plus que ça.

Sally. Tu m’aimes ?

Larry. Est-ce que je me comporterais comme ça, sinon ?

Sally. Tu m’aimes ?

Larry. Oui.

Sally. Alors, marions-nous.

Larry. Mais...

Sally. J’ferai des heures supplémentaires, comme ça, on aura plus d’argent, je... Oh, Larry j’ferais n’importe quoi pour toi... !

Larry. Je sais, Sal, mais...

Elle l’embrasse et caresse ses cheveux.

Sally. Ne pense pas à tout ça. Pense juste à nous. Je te veux et tu me veux. Y a rien d’autre qui compte.

Larry. Que Dieu te bénisse, Sal ! Quand je regarde ton visage avec tes joues toutes roses et tes yeux qui brillent ... Tu es comme une fleur. (Il rit.) Une fleur à Hanky Park... Une rose qui pousse sur un tas d’ordures. Hanky Park... On peut pas y échapper. Cet endroit nous colle à la peau, il colle à la peau de tout le monde. Mais quand tu es près de moi comme ça, Sal, ça m’est égal. Ecoute, Sal, on va se battre, toi et moi, ensemble. On sera pas comme les autres. On se laissera pas abattre.

Sally. Si je t’avais, j’aurais besoin d’rien d’autre. Et on peut pas tout avoir.

Larry. Il faudra que je commence à économiser, Sal, j’ai pas d’argent de côté. Mais si tu veux bien attendre...

Sally. Attendre ? Mais bien sûr que j’attendrai. Oh, Larry... (Ils s’embrassent. On entend siffler dans la rue. Harry passe devant la fenêtre.) Ah, voilà notre Harry. C’est l’heure à laquelle il rentre.

Larry. Ok, j’y vais.

Harry entre. C’est un garçon de dix-sept ans un peu fluet. Il porte un bleu de travail et une veste beaucoup trop petite pour lui.

Harry. Salut Larry !

Larry. Salut, comment ça va, Harry ?

Harry, souriant. — Bien ! Et toi ?

Il regarde Sally.

Larry. Ça va merci. T’aimes toujours ton travail ?

Harry. Oui, c’est super.

Larry. Tant mieux, c’est beau d’être jeune.

Harry. On m’a mis sur une machine — une fraiseuse — C’est c’que j’voulais depuis longtemps, et voilà j’l’ai eu. T’as vu les nouvelles machines, Larry ? Mon Dieu, elles sont magnifiques !

Larry. Oui, c’est vrai. Elles n’ont besoin que d’un jeune gars comme toi pour les faire tourner. Par contre, tu sais Harry, elles ne sont pas encore parfaites.

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