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Entre 1h30 et 1h59

L’Homme du Destin

Napoléon 1er, à l’époque encore le jeune général Bonaparte, commandant en chef de l’armée d’Italie, se repose dans une auberge après sa victoire de Lodi. Il bavarde avec l’aubergiste tout en attendant avec impatience son courrier. Lorsque celui-ci arrive enfin, le lieutenant chargé de la mission doit avouer que les lettres lui ont été dérobées par un jeune homme qui a abusé de sa confiance. Quand arrive l’autre pensionnaire de l’auberge, une dame mystérieuse qui voyage seule, le lieutenant croit reconnaitre en elle le jeune homme qui lui a volé les lettres…
L’Homme du Destin est un délicieux marivaudage, dans lequel Bernard Shaw donne au futur empereur un (ou une) adversaire à sa taille, qui finira par le battre (ou peut-être pas).

Le Talisman

Titus Rougoupil porte bien son nom : c’est un rouquin flamboyant, rusé comme un renard. Mais il est pauvre, sans appuis et fortement handicapé par la couleur de ses cheveux. Grâce à un talisman qui le rend non seulement méconnaissable, mais aussi désirable, il arrivera à faire son chemin dans la bonne société. Mais jusqu’où ?
Le Talisman est une des pièces fétiches de Nestroy : comédie d’intrigue aussi bien que comédie de mœurs et de caractères, elle aborde, sous les dehors de la farce, la question des préjugés et du rejet de l’autre, sujet universel. Le succès de la pièce ne s’est jamais démenti depuis sa création le 16 décembre 1840 au Theater an der Wien à Vienne. Nestroy incarnait Titus Feuerfuchs (Titus Rougoupil). La musique était d’Adolf Müller.

Juste En Face

Berlin, de nos jours. Daniel, un acteur de cinéma célèbre, passe rapidement prendre un café dans le bar en bas de chez lui avant de se rendre à Londres pour un casting. Il y rencontre Bruno, un inconnu qui s’avère habiter dans le même immeuble que lui, juste en face de son appartement, de l’autre côté de la cour. Bruno a longtemps attendu ce moment : il a des révélations à faire à Daniel…
Dans cette comédie noire, Daniel Kehlmann fait se rencontrer deux mondes, celui de la jet-set mondialisée à qui tout réussi, et celui des « perdants de la réunification », ces ex-allemands de l’Est qui ont l’impression d’être devenus des citoyens de seconde zone dans leur propre pays. Les dialogues sont cinglants, la confrontation est brutale et personne n’en sort indemne.
La pièce Juste En Face est inspirée du film Nebenan de Daniel Brühl et Daniel Kehlmann.

Jeu de rôle au château

Nous sommes dans un château, en Italie, au bord de mer. Turaï, un auteur dramatique, Gál, son complice et Ádám, un jeune compositeur d’opérette plein de talent, ont décidé de faire une surprise à Anna, la primadonna et fiancée d’Adàm. Ils ont pour cela réservé la chambre à côté de celle d’Anna. Malheureusement, les murs sont très fins et la scène d’amour qu’ils entendent de l’autre côté bouleverse tous leurs plans… Dans cette pièce de boulevard, drôle et subtile, les dialogues fusent et les quiproquos se succèdent, l’auteur mêlant joyeusement le réel et l’imaginaire, dans une mise en abyme du théâtre dans le théâtre.
Ferenc Molnár (1878-1952) est un journaliste, romancier et dramaturge hongrois. Emigré en Suisse, puis aux Etats-Unis, pour échapper aux persécutions nazis, il est ensuite devenu scénariste à Hollywood. Depuis les années 1910, Molnar était une célébrité internationale, de sorte que Jeu de Rôle au Château a été créée en 1926 à New York au Henry Miller’s Theatre, dans une adaptation de P. G. Wodehouse, sous le titre The Play’s the Thing. Le succès dans les pays anglo-saxons ne s’est jamais démenti, puisqu’en 1984, Tom Stoppard en a fait un nouvelle adaptation sous le titre Rough Crossing.

Fantômes à Princeton

Kurt Gödel, un des plus grands mathématiciens de tous les temps, croyait paradoxalement à l’existence des fantômes et des revenants. Après son décès, son fantôme vient en toute logique hanter les couloirs de l’Université de Princeton, pour revivre les instants-clés de la vie de Gödel, notamment ses échanges avec ses collègues Albert Einstein et John von Neumann.
Le fantôme de Gödel dit : « Le monde est rationnel mais il y a des failles. Des parties endommagées, des fissures. La raison est-elle infaillible ? Nous ne pouvons pas le savoir. » La pièce joue avec brio sur ces failles et ces fissures, plongeant le lecteur et le spectateur dans le cerveau des plus grands génies du XXe siècle. C’est à la fois très étrange et très drôle.
Geister in Princeton a obtenu en 2012 le prestigieux Prix Nestroy de la meilleure pièce.

Drôle de Noce

Lapince, propriétaire d’une épicerie dans une petite ville autrichienne, va bientôt se marier. Il a également décidé de promouvoir Laperle, son commis, et d’en faire son associé. Celui-ci est ravi et propose au jeune et naïf apprenti Christophe d’aller faire la noce avec lui à Vienne, avant de se ranger définitivement. Ainsi commence la plus célèbre farce de Johann Nestroy, fertile en situations burlesques, quiproquos, déguisements et coups de théâtre.
La première a eu lieu au Theater an der Wien le 10 mars 1842, avec Nestroy dans le rôle de Laperle. La musique était d’Adolf Müller. La pièce a ensuite été adaptée plusieurs fois, notamment par Thornton Wilder (The Merchant of Yonkers) et par Tom Stoppard (On the Razzle).

Legendes De La Foret Viennoise – Premiere Version

Sur une petite place dans un quartier de Vienne et dans la Forêt Viennoise, entre les deux guerres mondiales. Les hommes et les femmes qui vivent là chantent et boivent, s’aiment et se trompent, partagent leurs espoirs et leurs désillusions, se repoussent et parfois se pardonnent, pour le meilleur et pour le pire. Il y a Magiemag, le propriétaire d’une clinique de poupées, et sa fille Marianne, fiancée contre son gré à Oskar, son voisin boucher. Marianne est séduite par le bel Alfred, un bon-à-rien qui fréquentait auparavant chez la veuve Valérie, la buraliste de la place, avant que celle-ci ne le remplace par Erich, le neveu de Magiemag. Le tout sous le regard goguenard du capitaine et de Havlitchek, l’assistant-boucher. Légendes de la Forêt Viennoise est, avec Casimir et Caroline, la pièce la plus célèbre de Horvath. Elle est émaillée de chants et de beuveries, typiques du folklore Viennois. Il en existe deux versions, assez différentes. Celle-ci, la première, en trois partie et quinze tableaux, est, derrière sa gaité de façade, la plus cruelle.

Drôles de Fripouilles

Trois bookmakers douteux, plus bêtes que méchants, Alfred Rondin, Gus Simplet et Barnabé Baratin, projettent de truquer une course de chevaux. Ils séjournent dans une auberge de campagne proche de l’hippodrome, tenue par le colonel et Mme Badinet, qui débutent dans le métier et dont ils sont les premiers clients. Ajoutez à cela un escalier gagné par la pourriture, un panneau secret, une femme de chambre qui a des vapeurs, une histoire d’amour et vous obtiendrez une comédie déjantée, pleine de rebondissements et de joyeuses absurdités. Drôles de Fripouilles est la première pièce de John Chapman. Elle a été créée au New Theatre à Oxford en 1954 et a connu un succès extraordinaire, puisqu’elle est restée à l’affiche à Londres pendant 4 ans et 1475 représentations. C’est lors d’une des reprises de la pièce en 1957 que John Chapman rencontre Ray Cooney, qui jouait le rôle de Barnabé Baratin. Commence alors une amitié de toute une vie et une collaboration artistique fructueuse.

Monsieur Claude

Hubert, industriel du textile rouennais, est aux cent coups. Ce soir arrivent les Belmont d’Argeval, invités à venir passer le week-end. Hubert espère beaucoup de cette visite ! Du père, Paul général de gendarmerie, il escompte un appui pour décrocher le marché des uniformes de la maréchaussée. Du fils, Henri, il espère un mariage avec sa fille, Nicole. Pour que son plan réussisse, Hubert a tout prévu. Sauf que son épouse, Claire, a donné congé à la bonne pour le week-end ! Comment recevoir dignement les Belmont d’Argeval ? Seule solution : une agence de personnel qui promet de dépêcher la personne idéale, prénommé Claude. Mais avant que cette personne n’arrive, débarque Lola, une jeune fille plus que délurée, qu’attirent autant les hommes que l’argent, et avec Hubert a eu une aventure lors d’un voyage d’affaires. Paniqué par cette instruction inopportune, Hubert la fait passer pour Claude ! Mais Claude, le vrai – car il s’agit en réalité d’un homme – se présente, accueilli par Claire, elle réalise que son mari lui a menti. Pour découvrir la vérité, elle entre dans le jeu de son mari, et fait passer Claude pour Michel, un cousin éloigné, psychiatre de passage pour un congrès. C’est dans cet imbroglio qu’arrive le trio Belmont d’Argevel : le père, d’une austérité toute militaire, son épouse, effacée mais qui se révélera femme de tête et leur fils, Henri, qu’attire autant qu’intimide les femmes. Malentendus et quiproquos se succèdent à un rythme endiablé, autour de Michel, qui joue si bien les psychiatres que certaines dames iront jusqu’à s’allonger sur le divan. Quand au dénouement, il s’annonce plein de rebondissements ! Monsieur Claude est une comédie dans laquelle chacun des protagonistes occupe une place privilégiée, un vaudeville où les situations les plus cocasses s’enchevêtrent, pour le plus grand plaisir du public.

A l’enterrement d’une page blanche

L’auteur est mort. À son enterrement ses personnages viennent en masse (et ils sont nombreux). Ils se rencontrent. Ils font connaissance. Ils parlent d’eux. Ils parlent de l’auteur. Ils ne sont pas toujours très tendre avec lui. Ils sont même parfois assez critiques. Une précision : l’auteur s’appelle Guy Foissy… C’est de lui qu’il parle, et ce n’est pas triste.

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