Quand le fisc s’en mêle

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François est le Directeur Général de l’entreprise Bygmillion, entre la gestion de l’entreprise, ses magouilles financières et ses nombreuses maîtresses il n’a pas le temps de s’ennuyer. D’autant plus qu’un control fiscal impromptu va venir quelque peu chambouler ses plans.
“Quand le fisc s’en mêle” est une comédie dans la plus pure tradition du théâtre de boulevard, un vaudeville contemporain avec des portes qui claquent et des personnages hauts en couleur.

Liste des personnages (13)

CélineFemme • Adulte
Femme de françois, manipulatrice et croqueuse d'homme.
Madame BertholetFemme • Adulte
Contrôleuse fiscal, véritablement impitoyable !
JulieFemme • Adulte
Une des nombreuses maîtresses de François.
SophieFemme • Adulte
Députée-maire, femme de pouvoir et maîtresse de François.
MarieFemme • Adulte
Femme de ménage de l'entreprise Bygmillion (peut-être interprétée par la même actrice qu'un autre rôle, Julie ou Sophie par exemple).
Stéphanie Femme • Adulte
Ex-petite amie de Jérôme (peut-être interprétée par la même actrice qu'un autre rôle, Julie ou Sophie par exemple).
EliseFemme • Adulte
Maîtresse de François, voix au téléphone uniquement (peut-être interprétée par la même actrice qu'un autre rôle).
FrançoisHomme • Adulte
Patron de l’entreprise Bygmillion, marie de Céline, menteur, magouilleur et homme à femmes.
JérômeHomme • Adulte
Frère de François, timide, peu sûr de lui et constamment dans l'ombre de son frère.
PaulHomme • Adulte
Comptable de l'entreprise Bygmillion et ami de longue date de François. Expert en magouille financière.
DavidHomme • Adulte
Directeur de la communication de Bygmillion et amant de Céline.
FabriceHomme • Adulte
Directeur de la sécurité de Bygmillion, grand fan de films de guerre.
Le cambrioleurIndifferent • Adulte
Un cambrioleur, peut-être interprété par quelqu'un ayant un autre rôle dans la pièce

Décor (1)

Bureau de François (même décor pour l'intégralité de la pièce)Un bureau d’entreprise, dans le fond un bureau avec fauteuil, un coffre-fort à côté. Une petite table avec des chaises. Deux entrées, une de chaque côté (porte d’entrée et porte des toilettes). Au fond un placard.

Quand le fisc s’en mêle

Une pièce de Robain HALLUIN

 

 

4 à 6 personnages féminins :

- CELINE, la femme de François

- BERTHOLET, le contrôleur fiscal

- JULIE, maîtresse de François

- SOPHIE, la députée-maire, maîtresse de François

- MARIE, la femme de ménage. – peut-être jouée par la même actrice que Julie ou Sophie

(peut-être interprétée par la même actrice qu'un autre rôle, Julie ou Sophie par exemple).

- STEPHANIE, ex de Jérôme – peut-être jouée par la même actrice que Julie ou Sophie

- ELISE, maîtresse de François, voix uniquement peut-être jouée par la même actrice que Julie ou Sophie

 

5 à 6 personnages masculins :

- FRANCOIS, patron de l’entreprise Bygmillion

- JEROME, son frère

- PAUL, le comptable

- DAVID, le Directeur de communication de la campagne de Céline

- FABRICE, l’agent de sécurité

- LE CAMBRIOLEUR, peut-être joué par le même acteur que Paul ou Jérôme

 

 

La scène :

Un bureau d’entreprise, dans le fond un bureau avec fauteuil, un coffre-fort à côté. Une petite table avec des chaises.

Deux entrées, une de chaque côté (porte d’entrée et porte des toilettes). Au fond un placard.

 

ACTE I

SCENE 1

Musique de fitness, le rideau s’ouvre sur FRANCOIS, il porte un short,  des baskets et une chemise avec cravate, il fait des exercices. Son portable, posé sur le bureau, sonne, il éteint la musique à l’aide d’une petite télécommande il met son portable sur haut-parleur et le pose sur la table.

FRANCOIS : Allo ?

CELINE : Bonsoir mon chéri.

FRANCOIS : Ah bonsoir ma chérie, ça va ?

CELINE : Oui, ça va très bien, merci.

FRANCOIS : Ah super ! Alors comment ça se passe ta convention ?

CELINE : Ca y est, c’est enfin terminé.

FRANCOIS : Ah Super ! Et c’était bien ?

CELINE : C’était très intéressant oui.

FRANCOIS : Super ! Et alors quel temps il fait à Chamoux sur Gelon ?

CELINE : Il pleut des cordes depuis trois jours.

FRANCOIS : Super !

CELINE : Tu sais, tu me manques terriblement.

FRANCOIS : Mais toi aussi tu me manques.

CELINE : Tu es où ?

FRANCOIS : Bah là je suis encore au bureau, je bosse, je bosse… Comme un dingue…

CELINE : Et qu’est-ce que tu as de prévu pour ce soir ?

FRANCOIS : Oh tu sais rien de bien folichon, un petit plateau télé sûrement…

CELINE : Tu sais je me suis dit que je pourrais peut-être rentrer plus tôt ce week-end.

FRANCOIS : Mais plus tôt c’est-à-dire ?

CELINE : Je pourrais rentrer dès demain au lieu de dimanche.

FRANCOIS : Mais non écoute ce n’est pas nécessaire, demain c’est samedi, tu vas te taper tous les bouchons… Et puis avoue que ce serait quand même dommage de ne pas profiter pleinement d’un week-end à Chamoux sur Gelon hein… Visite, fais un peu de shopping, ramène-nous un petit quelque chose, c’est quoi la spécialité là-bas ?

CELINE : Le Saint-Bernard !

FRANCOIS : Ah effectivement ce n’est pas pratique à ramener, surtout dans ta mini. Bon ma chérie, je vais te laisser, je voudrais finir rapidement là, je termine un dossier important puis je m’en vais… Allez bisous…

CELINE : Tu m’embrasses ?

FRANCOIS : Oui je t’embrasse.

CELINE : Sur le front ?

FRANCOIS : Oui sur le front si tu veux.

CELINE : Et dans le cou.

FRANCOIS : Oui dans le cou aussi…

CELINE : Et le nez.

FRANCOIS : Oui je t’embrasse sur le nez aussi…

CELINE : Et sur les lèvres ?

FRANCOIS : Mais bien sûr que je t’embrasse sur les lèvres, mon amour.

CELINE : Et les pieds ? J’adore quand tu m’embrasses les pieds.

FRANCOIS : Oui je t’embrasse les pieds et les mains aussi…

CELINE : Et les…

FRANCOIS : Bon Céline c’est chiant là ! Allez à dimanche.

CELINE : A dimanche mon chéri.

CELINE raccroche.

 

SCENE 2

FRANCOIS commence à enlever ses baskets et son short, il tourne le dos à la porte, MARIE arrive par la porte, elle balaye et avance à reculons sans voir FRANCOIS, elle finit par lui rentrer dedans, tous les deux sursautent et poussent un cri.

FRANCOIS : Ah, vous m’avez foutu les jetons !

MARIE : Bah monsieur Lancel, qu’est-ce que vous faites en slip ?

FRANCOIS : J’étais en train de m’habiller figurez-vous. Et vous, qu’est-ce que vous fichez là, pourriez frapper non ?

MARIE : C’est-à-dire que normalement à cette heure, il n’y a plus personne.

FABRICE arrive en trombe par la porte avec un pistolet, il met en joue MARIE.

FABRICE : Oh tu ne bouges pas toi ! Ça va monsieur Lancel, je vous ai entendu crier. Je neutralise la menace ?

FRANCOIS : Merci ça va, tout va bien.

FABRICE : (Voyant que FRANCOIS est en slip). Oh pardon ! Désolé je n’avais pas compris. J’ai entendu crier, j’ai cru que c’était une agression, désolé madame. Je ne voulais pas déranger vraiment.

FRANCOIS : Ah non mais ce n’est pas du tout ce que vous croyez.

FABRICE : Ah non vous savez moi je ne crois rien du tout. Même quand je vois le patron en slip avec la femme de ménage.

FRANCOIS : Mais non, mais c’est parce que je faisais mon sport…

FABRICE : Oui on sait ce que c’est le sport au bureau. (Il fait un clin d’œil entendu à FRANCOIS).

MARIE : Et moi le ménage.

FABRICE : Ouuuui… (En rigolant). Et astiquez bien dans tous les coins hein !

FRANCOIS : Oui c’est ça, bon c’est quoi votre nom déjà ?

FABRICE : Fabrice.

FRANCOIS : Super Fabrice, écoutez mon vieux vous faites un excellent travail, continuez comme ça !

FABRICE : Ah merci Monsieur Lancel !

FABRICE sort par la porte.

 

SCENE 3

MARIE continue de faire son ménage.

FRANCOIS : Dites, vous ne pourriez pas repasser plus tard là, j’aimerais bien m’habiller tranquillement, c’est  gênant.

MARIE : Bah il faut bien que je fasse le ménage.

FRANCOIS : A cette heure-là, bien évidement.

MARIE : Il est stipulé dans mon contrat que le ménage doit être fait après la fermeture des bureaux afin de, je cite « ne pas déranger la bonne marche des activités de l’entreprise ».

FRANCOIS : Oui bah comme vous pouvez le voir, j’y suis encore dans mon bureau alors fichez moi le camp, vous repasserez tout à l’heure.

MARIE : Mais ?

FRANCOIS : Est-ce que je viens faire le ménage chez vous à 19h30 le vendredi soir moi ? Non, alors du balai !

MARIE sort par la porte.

 

SCENE 4

Le portable de FRANCOIS sonne de nouveau.

FRANCOIS : Oh ! Allo ?

JEROME : Allo François ? C’est Jérôme.

FRANCOIS : Ah bonsoir Jérôme… Ça va ?

JEROME : Non ça ne va pas du tout.

FRANCOIS : Qu’est-ce qu’il se passe ?

JEROME : Je me suis fait larguer par Stéphanie, ma nouvelle petite amie.

FRANCOIS : Oh non merde… Pas encore…

JEROME : François, il faut qu’on se voit ce soir.

FRANCOIS : Non Jérôme on ne peut pas se voir ce soir non…

JEROME : Mais je suis au bout du rouleau là.

FRANCOIS : Oui je comprends que tu n’ailles pas bien Jérôme, mais j’ai déjà un dîner ce soir que je ne peux pas décommander…

JEROME : Mais je suis au 36ème sous-sol, là.

FRANCOIS : Oui, je…

JEROME : Et l’ascenseur est en panne François, tu dois m’aider.

FRANCOIS : Mais c’est toujours la même histoire Jérôme, tu…

JEROME : Je croyais vraiment que je pouvais compter sur toi.

FRANCOIS : Mais bien sûr que tu peux compter sur moi, je suis ton frère mais…

JEROME : Alors tu me laisses tomber c’est ça ?

FRANCOIS : Non mais…

JEROME : Bien sûr, t’es jamais là pour m’aider !

FRANCOIS : Mais je…

JEROME : Tu n’as vraiment pas de cœur !

FRANCOIS : Oh je peux en placer une ?... Bon d’accord, c’est bon tu as gagné, je vais me débrouiller pour me libérer.

JEROME : Tu es chez toi ?

FRANCOIS : Non, je suis encore au bureau. Ecoute, nous n’avons qu’à nous retrouver à la brasserie en face de l’immeuble.

JEROME : D’accord.

FRANCOIS : On dit dans une demi-heure ?

JEROME : Oui une demi-heure c’est bon.

FRANCOIS : OK à tout à l’heure.

JEROME : Merci François.

FRANCOIS : Mais de rien Jérôme, de rien. (Il raccroche) Il va me pourrir la soirée lui !

 

SCENE 5

Le portable de FRANCOIS, il décroche.

FRANCOIS : Allo ?

JULIE : Allo mon roudoudou !

FRANCOIS : Ah Julie, comment vas-tu mon amour ? Justement j’allais t’appeler.

JULIE : Les grands esprits se rencontrent, qu’est-ce que tu voulais me dire ?

FRANCOIS : Je suis désolé mon petit cœur mais je suis obligé d’annuler notre dîner de ce soir…

JULIE : Oh non, ça fait une semaine que c’était prévu, tu ne peux vraiment pas venir ?

FRANCOIS : Non ce n’est pas possible non.

JULIE : Je t’ai préparé un petit plat comme tu les aimes.

FRANCOIS : Je te dis que ce soir je ne peux pas…

JULIE : Mais tu m’aimes toujours hein ?

FRANCOIS : Mais bien sûr que je t’aime ça n’a rien à voir…

JULIE : Ne me dis pas que tu vois une autre femme ce soir ?

FRANCOIS : Mais non je ne vois pas une autre femme qu’est-ce que tu vas t’imaginer. Non mon frère vient de se faire larguer, il est au bord de la dépression là…

JULIE : Ton frère est dépressif ?

FRANCOIS : Oui il est dépressif, tu sais c’est quelque chose d’assez courant de nos jours. Mais tu peux passer demain matin si tu veux.

JULIE : Demain d’accord, pour un petit déjeuner torride !

FRANCOIS : On dit dix heures ?

JULIE : Dix heures pétantes !

FRANCOIS : OK c’est noté pour dix heures… Allez je t’embrasse mon petit lapin en sucre. (Il raccroche et sort un calepin de sa veste où il note ses RDV). Bon, Julie, dix heures.

 

SCENE 6

Fabrice entre par la porte, il a entendu la fin de la conversation téléphonique

FABRICE : Pardon M. Lancel, désolé de vous déranger.

FRANCOIS : Mais vous ne me dérangez pas mon petit Fabrice, j’étais au téléphone avec ma… Avec mon… mon assistante, voilà c’est ça mon assistante…

FABRICE : (Incrédule tout en rigolant). Oui ! Comme avec la femme de ménage… Et ça va elle assiste bien l’assistante ?

FRANCOIS : Bon il va falloir arrêter avec vos insinuations douteuses Fabrice. Vous vouliez quoi ?

FABRICE : C’était pour vous dire que si vous aviez besoin de moi, je suis au poste sécu, vous pouvez passer quand vous voulez, ou vous pouvez appeler directement, il faut faire le 82.

FRANCOIS : Ah bon le 82 ? C’est plus le 00 ?

FABRICE : Non j’ai changé le numéro, c’est parce que 82 c’est l’année de sortie de Rambo, le film. Et moi j’adore Rambo ! Je suis fan, le mec il tire dans tous les sens, il zigouille tout le monde il est trop fort, j’adore !

FRANCOIS : Bon bah merci je saurai m’en souvenir.

FABRICE : Bonne soirée monsieur Lancel. Elle a l’air d’avoir déjà bien commencé !

FABRICE sort par la porte

 

SCENE 7

PAUL arrive par la porte avec un épais dossier à la main.

PAUL : François !

FRANCOIS : Bon est-ce qu’il serait possible de pouvoir s’habiller tranquillement, merde ! (Il finit de s’habiller). Qu’est-ce qu’il y a Paul ?

PAUL : On est dans la mouise François, je viens d’avoir le contrôleur fiscal au téléphone, elle passe lundi pour éplucher le dossier de la campagne de communication qu’on a fait pour la députée Chambot

FRANCOIS : Et alors ?

PAUL : Et alors t’as vu les factures de ce dossier ? Organisation de meeting : 250 000 euros, dîner de gala 75 000 euros, commémoration pour les vétérans de guerre 42 000 euros…

FRANCOIS : Bah oui je sais, c’est moi qui ai fait les devis.

PAUL : Mais t’as vu les montants ?

FRANCOIS : D’accord j’ai peut-être un petit peu gonflé les tarifs. Mais j’ai vu avec le cabinet, ils vont payer, aucun souci. Ça ne leur coûte rien… C’est de l’argent public.

PAUL : Tu sais très bien que c’est strictement interdit ça. Quand elle va tomber là-dessus, elle ne va pas nous lâcher la Bertholet.

FRANCOIS : Bertholet ?

PAUL : Le contrôleur, Mme Bertholet. J’ai déjà eu affaire à elle et crois-moi ce n’est pas une marrante.

FRANCOIS : Ah non ?

PAUL : Dans le milieu on l’a surnommée le morpion, elle court après toutes les bourses et surtout elle les lâche...

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