Alors, qu’est ce qu’on boit ?

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Les 30 ans de mariages de Peter et Sandy… ça se fête non ? tout est prévu et rien n’a été fait au hasard… les 2 belles mères qui se détestent ? aucun problèmes, ça va gérer ! et puis, il y a de quoi boire, on va s’amuser … Quoi ? on a oublié les boissons ? aie ! ça démarre mal cette histoire … bon, le voisin invité par politesse a amené une bouteille, ça devrait le faire… Quoi ? du vin bio et sans alcool ? houlà, ça ne va rien arranger du tout ça, c’est même le contraire … on dit “in vino véritas” et bien on dira, “no vino, véritas quand même !! à consommer sans aucune modération !!

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ACTE 1

Le rideau s’ouvre sur un salon coquet. Peter est tranquillement assis sur le canapé, en train d’écouter de la musique (chant grégorien) … il vit sa musique. Puis apparait sa femme, énergique, courant dans tous les sens, faisant ceci, cela… elle prépare la réception des invités.

Sandy : alors … ah oui, les flutes à champagnes … oh il m’agace, il m’agace !! (elle sort, puis revient, puis sort à nouveau, puis revient avec les flutes …) Non, mais … t’es sérieux là ? la musique est trop forte !

Peter : quoi ?

Sandy : je dis, la musique est trop forte !!

Peter : (couvrant la musique) parle plus fort, la musique est trop forte !

Sandy : (en baissant l’enceinte) si la musique avait été moins forte, tu aurais entendu ce que je t’ai dit !

Peter : et c’est justement parce que la musique était trop forte que je n’ai pas entendu ! et tu m’as dit quoi ?

Sandy : que la musique est trop forte !

Peter : ahhh, d’accord. Et c’est pour me dire ça que tu as baissé ? tu sais que c’est mon passage préféré…

Sandy : enfin, Pete… (prononcer Pite), mon chéri… tu n’as pas l’impression que le moment est mal choisi ?

Peter : mal choisi ? tu plaisantes ou quoi ? Le Rorate cæli ou Rorate cœli selon l'incipit est en principe un chant réservé à l'Avent, qui se consacre au mystère de l'Incarnation et à la Sainte Vierge, Mère de Dieu. À l'origine, il s'agissait de l'introït du mercredi après le troisième dimanche de l'Avent, qui se trouve dans le fonds du chant vieux-romain, chant ecclésiastique pratiqué au Saint-Siège. Peux-tu me rappeler quel jour nous sommes ?

Sandy : le 6 décembre mais c’est pas …

Peter : exactement ! le 6 décembre ! autrement dit, nous somme dans la période pile poil de l’avent ! donc, le moment est parfaitement choisi !

Sandy : mais … tu n’es même pas croyant.

Peter : et alors ? ça ne m’empêche pas d’aimer les chants grégoriens ! tiens, toi par exemple, tu n’aimes pas faire de mal aux animaux ?

Sandy : bah oui mais …

Peter : et ça ne t’empêche pas de bouffer des huitres !

Sandy : mais enfin Pete, ça n’a rien à voir !

Peter : ahh pardon ! mais quand on aime les animaux, on ne les bouffe pas vivants !!

Sandy : Mais c’est n’importe quoi ! et pour revenir à nos moutons …

Peter : ou à nos huitres … bouh, ce n’est pas bien ! j’entends d’ici le cri de ces pauvres petites bêtes hurlant : « putain de citron, ça pique ! » (il plisse les yeux en faisant la grimace)

Sandy : t’as fini oui ? ce n’est pas le fait d’être dans la période ou pas de ton machin « rorarété bidule »…

Peter : Rorate caeli !

Sandy : oui, voilà. C’est le fait qu’aujourd’hui nous attendons du monde ! pour un autre évènement.

Peter : ah, ça … oui, oui bien sûr !

Sandy : ça, comme tu dis, c’est nos trente ans de mariage ! ce qui visiblement a une importance mineure pour toi, mais comme tu le sais, les invités arrivent d’un moment à l’autre. Alors, soit tu te bouges et fais au moins semblant de t’intéresser à cet événement, soit …

Peter : allons ma chérie, ma Sandy que j’aime ! rien n’est plus important à mes yeux que nos trente belles années passées ensemble ! mais bon, on avait dit que c’était une petite fête en famille… c’est pas la grande fiesta non plus.

Sandy : Amen ! bon j’ai les flûtes à Champagne… les amuses gueules … je ne trouve pas le champagne… et ta mère et ma mère, comme je les connais, vont arriver en avance.

Peter : comme d’habitude. L’une comme l’autre veut arriver la première … histoire de faire enrager l’autre.

Sandy : ça a l’air de t’amuser mais moi, franchement, ça m’épuise cette rivalité « BelleMérienne » un jour, ou l’autre, elles vont finir par s’entretuer…

Peter : ça, c’est possible. C’est vrai qu’elles ne s’entendent pas bien toutes les 2. Et pour cause, elles sont complètement sourdes, l’une et l’autre (il ricane). C’est d’ailleurs leur seul point commun.

Sandy : oh, elles sont appareillées. T’inquiètes pas qu’elles entendent très bien ce qu’elles se balancent à la figure.

Peter : et ton frère Alex, il vient ?

Sandy : oui bien sûr.

Peter : avec Paula ?

Sandy : enfin, c’est sa femme ! elle ne va pas attendre dans la voiture pendant qu’on fait la fête quand même ! et puis ils viennent d’avoir un bébé… c’est l’occasion de nous le présenter.

Peter : ah oui, oui, c’est vrai. Ah oui, oui … mince !

Sandy : Comment ça mince ? quand tu y penses … c’est quand même incroyable et inespéré ! un bébé ! alors que les médecins étaient formels sur la stérilité de mon frère.

Peter : (un peu mal à l’aise) oui, oui… c’est bien ça.

Sandy : c’est ce que je dis toujours, rien n’est jamais définitif ! et j’ai raison, Alex est papa maintenant !

Peter : oui, oui c’est bien ça. (il n’écoute pas vraiment)

Sandy : et je vais être Tata, tu te rends compte ?

Peter : (perdu dans ses pensées) ah oui, c’est bien ça …

Sandy : et en plus, tiens-toi bien, figure-toi qu’en passant devant le zoo tout à l’heure, un singe m’a sauté dessus, heureusement, je l’ai mis ko et je l’ai mangé tout cru et en entier !

Peter : oui, oui. C’est bien ça…

Sandy : J’en étais sûre !  tu n’écoutes pas ! je ne te sens pas mon Pete chéri… qu’est-ce qu’il y a ?

Peter : hein ? oh rien, rien … (changeant de sujet) et ma sœur, tu l’as invitée j’espère ?

Sandy : évidemment ! non pas que ça me réjouisse, mais bon … j’espère qu’elle sera moins gaffeuse que d’habitude.

Peter : ce n’est pas de sa faute, elle est née comme ça. Sa 1ere gaffe à la naissance, c’est d’avoir entortillé son cordon autour de son cou. Elle était bleue comme un schtroumf ! quand il l’on dégagée de son cordon, au lieu de respirer normalement, elle s’est mise à éternuer violemment ce qui l’a projetée directement dans la bassine où se trouvait le placenta… mais tu connais la suite de l’histoire…

Sandy : oui. Quand ils l’on sortit de la bassine, elle était tellement gluante, qu’elle a échappé des mains de la sage-femme pour tomber dans la poubelle la tête la première…

Peter : et là, comme si ça ne suffisait pas, elle s’est planté une seringue dans l’oreille, ce qui lui a causé sa toute première infection … et le reste de sa vie, n’est que gaffe sur gaffe !

Sandy : on n’échappe pas à son destin. Ah au fait, j’ai aussi invité le voisin du dessus. Surtout par politesse bien sûr et à cause du bruit …

Peter : tu as bien fait, faut toujours être aimable avec ses voisins. Je suis certain qu’il a refusé.

Sandy : et bien non, il a accepté figure toi !

Peter : ah … merde ! Et bien, ça fera l’occasion de le connaître, ce vieux célibataire endurci.

Sandy : oui et qui sait … je me disais, on peut le présenter à ta sœur non ?

Peter : ah oui ? tu crois ?

Sandy : elle ne va pas rester célibataire toute sa vie.

Peter : heu oui… peut-être mais le voisin, je ne suis pas sûr que …

Sandy : au pire, il aura le choix. Ta sœur, ta mère, ou la mienne !

Peter : quoi ? ta mère ou la mienne ? mais ça va pas non ?

Sandy : elles sont veuves toutes les 2 ! qui sait, sur un mal entendu … (elle se marre !)

Peter : d’accord, j’ai dû louper quelque chose… qu’est ce qui est drôle ?

Sandy : elles sont sourdes ! toutes les 2 ! sur un malentendu …

Peter : ahhh oui ! j’avais pas compris.

Sandy : ou plutôt, tu avais mal entendu ! enfin… en tout cas nos 2 garçons vont me manquer.

Peter : oui moi aussi, mais bon ils sont loin : l’un est à Los Angeles et l’autre à Minéapolis.

Sandy : quelle idée d’aller travailler aux Etats Unis…

Peter : hum … peut-être qu’on n’aurait pas dû les appeler Kévin et Costner !

Sandy : avec des Parents qui s’appellent Sandy et Peter … et puis, on était jeune. (elle s’assoit à côté de lui et soupire) Tu te souviens de notre 1ere rencontre ? dis, tu veux me la raconter encore ?

Peter : si tu veux. Mais ça remonte à loin …

Sandy : 30 ans mon amour. Allez, vas-y. mets du sentiment, fais-moi rêver … aller, vas-y, vas fort !! hummm !!!

Au moment ou Peter s’apprête à raconter, on entend une petite musique de fond (l’été indien) Peter se râcle la gorge, commence à marcher le long de la scène, Sandy se cale bien sur le canapé, un coussin contre son ventre.

Peter : (prenant un air d’acteur américain des années 50) c’était … c’était un jour d’automne. Ce matin-là, je marchais dans les rues où un air à peine frais semblait désespérément vouloir lutter contre une douceur presque irréelle. J’étais bien, tranquille, serein et confiant. Fort de cette jeunesse qui coulait dans mes veines comme coulent des milliers de ruisseaux se déversant dans les fleuves pour devenir un océan …

Sandy : c’est beau !

Peter : et c’est alors que j’ai vu. Oui j’ai vu pour la première fois. Comme si avant je ne voyais pas, je ne voyais rien. Elle était là, dans sa robe blanche et légère qui volait au vent et se soulevait, découvrant ainsi sensuellement, sa chat… (il tousse) toyante anatomie marchant sur un trottoir qui semblait la supplier d’allonger les pas… pour se régaler d’une vue imprenable…

Sandy : heu …

Peter : chuut ! nos corps se sont frôlés, touchés même. Son parfum m’a envahi pour ne plus jamais me quitter. J’ai plongé dans le bleu profond de son regard, comme plonge dans la mer le morse qui a repéré un banc de sardine… j’ai saisi un bouquet de fleurs que tenait dans la main un vieillard qui passait par là et lui ai offert. Bien sûr, le vieux a gueulé comme un putois ! mais je ne l’entendais pas… quelques instants plus tard, nous faisions l’amour, sur un lit de fortune dans un hôtel minable. Avec elle bien sûr, pas avec le vieux …

Sandy : espèce de Salaud ! (elle lui lance le coussin)

Peter : quoi ?

Sandy : ça c’était avec la pétasse d’avant ! moi je te parle de notre rencontre à nous !

Peter : oh la boulette ! en même temps, c’est vieux tout ça… alors attend… ah oui, ça y est ça me revient. Tu travaillais au service comptabilité de ma boîte. On avait des soucis et on m’avait chargé de te licencier. Tu es venue dans mon bureau, t’as chialé comme une madeleine et je t’ai dit… ah oui, ça me revient, je t’ai dit : « tout peut s’arranger Madame, si vous couchez avec moi »  et voilà.

Sandy oh merci mon Pete, c’est si romantique !

Peter : si tu le dis. (elle se lève, se colle contre...

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