Апокалипсис
(Apokalipsis)
une comédie d’anticipation apocalyptique
Ils ont appuyé sur le bouton rouge.
Mais les choses ne se passent pas comme prévu.
L’espèce humaine disparaît de la surface de la Terre.
Toute l’espèce humaine ?
Distribution
9 femmes, 3 hommes (adaptable) :
- Gagarina (Prof.), experte internationale en virologie et bactériologie médicale.
- Francine, jeune vendeuse dans l’immobilier.
- Sophie, jeune musicienne baba-cool.
- Paul, jeune cadre supérieur.
- Bénédicte, coiffeuse.
- Carole Morillon, richissime propriétaire.
- Véronique, conseillère municipale.
- Oksana, infirmière.
- Molotova, sergent de l’armée russe et guide.
- Kalashnikov, jeune caporal de l’armée russe.
- Popov, général de l’armée russe.
- Smirnova (Dr.), experte en virologie et bactériologie médical.
Décors
Plusieurs lieux selon les scènes :
- La salle du Soviet Suprême.
- Les abords du manoir.
- Le hall du manoir.
- Les escaliers du manoir.
- La chambre royale.
- Les abords de la chambre stérile.
PROLOGUE
Raconte nous l’histoire grand-maman !
Décor neutre
FRANCINE (vieille), des enfants.
Francine installée confortablement dans son fauteuil fait face au public, des enfants sont assis par terre en face d’elle prêts à écouter une histoire, d’autres arrivent en se chamaillant.
FRANCINE
Non, Igor ! Tu laisses Émilie tranquille maintenant !
Enfant IGOR
Mais ! C’est elle, elle a pas fermé la porte de l’écurie. Les loups vont encore venir.
FRANCINE
C’est pas grave, Vlad va la fermer en rentrant de la chasse.
Un(e) enfant
Bon, grand-maman Francine, tu nous racontes l’histoire ou bien ?
FRANCINE
Dans ce vacarme ? Certainement pas…
Tous les enfants
Shuuuuut…
FRANCINE
attendant le silence complet
Alors à cette époque, j’étais jeune, un peu plus jeune que votre maman. Il y avait plein de gens qui vivaient ici, ils circulaient tous en voiture, allaient faire leur achats au supermarché, travaillaient dans des bureaux. Il y avait tellement de voitures en circulation qu’elle formaient des files et que des feux rouges s’allumaient pour les stopper aux intersections et en laisser passer d’autres.
Un(e) enfant
Comme dans le film ?
Les autres enfants
Shuuuuuuuuut !
FRANCINE
Oui, exactement comme dans le film. Je me souviens, cet hiver, nous n’avions pas encore eu de neige à Lausanne. Alors quand notre bus s’est arrêté au milieu de ces belles montagnes enneigées, si loin de chez nous, on était vraiment émerveillés... Mais ce qui me préoccupait le plus à ce moment précis, c’était de vendre une maison luxueuse à Madame Morillon...
ACTE 1
LE DÉCOR EST PLANTÉ
Acte 1 – Scène 1
17 millions
Abords du manoir
FRANCINE (jeune), CAROLE.
Francine entre sur scène portant un sac de voyage. Elle manque de tomber en glissant sur la neige. Carole arrive alors, traînant une valise de luxe (style Louis Vuitton). Elles sont chaudement habillées.
FRANCINE
à Carole
Faites attention, Madame Morillon, ça glisse !
CAROLE
Oui, j’avais remarqué ma petite Francine… Et alors vous n’avez toujours pas de nouvelles de vos Saoudiens, n’est-ce pas ?
FRANCINE
Non, madame, vous savez, depuis qu’on a passé la frontière, je n’ai plus de réseau… Mais j’ai leur offre. Et croyez-moi, elle est belle et ils sont pressés de signer la vente… Je les comprends d’ailleurs, avec cette actualité internationale inquiétante. On ne sais pas comment les choses vont évoluer. Je suis sûre qu’ils ont essayé de me joindre. Je dois leur donner ma réponse aujourd’hui. J’espère qu’on aura du Wifi dans ce manoir.
Elle aide Carole à tirer sa valise.
CAROLE
Ah merci... Quelle drôle d’idée de venir jusqu’ici en bus ! Ce voyage m’a paru interminable. Bon alors ça veut dire que si je veux avoir une chance, je dois vous faire mon offre très vite. N’est-ce pas ?
FRANCINE
Ah oui, ça devient vraiment urgent, sinon, ça risque de vous filer sous le nez… Hou… Il y a un petit vent froid par ici…
Elle repart en direction du manoir.
CAROLE
Attendez ! Je pensais vous proposer 14 millions.
FRANCINE
s’arrêtant et revenant vers Carole
Ah ?… Alors on signe tout de suite ?
Elle commence à sortir des papiers.
Donc, 14 millions, vous êtes sûre ?
CAROLE
sûre d’elle, puis hésitante
Oui... Mais...
FRANCINE
Mais quoi ?
CAROLE
Mais je ne suis pas sûre que cela suffira… Vous comprenez ? Je me méfie de ces Saoudiens, n’est-ce pas ?
FRANCINE
Vous avez raison…
CAROLE
Ça, ça veut dire qu’ils vous en ont proposé plus.
FRANCINE
Ah non, je n’ai pas le droit de vous dire cela.
CAROLE
Oui, mais vous le pensez, n’est-ce pas ?
FRANCINE
C’est vous qui le dites…
CAROLE
15 millions.
FRANCINE
sortant son stylo
15 millions.
Elle écrit sur le contrat, hausse les épaules et fait une drôle de moue.
CAROLE
secouant la tête
Mettez 16 millions.
Francine secoue la tête et fait une mine qui signifie que c’est bien d’augmenter le prix, mais malgré tout pas assez… Carole est dépitée :
17 millions ?
Francine hoche la tête avec un large sourire.
Non, vraiment. 17 millions. Ah là là, c’est bien parce que cette bâtisse à appartenu à mes ancêtres. Sinon, j’aurais lâché l’affaire, n’est-ce pas ?
Francine écrit et tend le contrat à Carole qui le relit rapidement, soupire, hésite, puis signe. Les yeux de Francine pétillent alors de mille feux.
FRANCINE
à elle-même, hyper contente
Incroyable !
CAROLE
Plaît-il ?
FRANCINE
reprenant son sérieux
Non, je voulais dire, c’est incroyable, il y a une semaine, nous ne nous connaissions pas du tout. Et nous venons de signer une promesse de vente de 17 millions, ici, perdues en pleine Roumanie ! Ça fait bien quelques années que je travaille dans l’immobilier, je n’avais encore jamais vu cela.
CAROLE
J’en conviens, c’est assez cocasse. Mais c’est tout simplement grâce à cette étude médicale que nous nous sommes rencontrées et avons fait affaire ensemble, n’est-ce pas ? Mon père, paix à son âme, disait que le hasard est souvent à l’origine des meilleures opportunités.
FRANCINE
jubile sans le montrer à Carole
Il avait bien raison ! Paix à son âme…
CAROLE
Mais vous ne trouvez pas cela bizarre, vous ? C’est la première fois que je participe une étude médicale, vous savez ? Oui, le décès de mon père y est pour beaucoup. Bref… Mais voilà qu’on nous offre tout d’un coup un voyage surprise en Transylvanie, en plein hiver, au lieu du séjour à l’hôpital qui était prévu, alors que les nouvelles internationales ne sont pas rassurantes... C’est incroyable, n’est-ce pas ?
FRANCINE
C’est vrai, ce n’est pas la première étude médicale à laquelle je participe, mais c’est la première fois qu’ils payent un tel voyage.
En aparté, ravie :
Bon, c’est aussi la première fois que je signe une promesse de vente de 17 millions…
Francine et Carole quittent la scène en direction du manoir.
Acte 1 – Scène 2
La boule de neige
SOPHIE, PAUL
Sophie et Paul arrivent aussi au manoir, portant leur bagages.
SOPHIE
riant en regardant des photos prises sur son natel.
Paul regarde !
Elle montre son natel à Paul.
Les moustaches du douanier Roumain ! Non, mais hé, t’as vu, celle-là, la tête de pauvre débile… Avec ses lunettes en culs de bouteille ! Ça doit pas être compliqué de passer de la contre-bande avec lui. Ah la taupe !
Elle mime le douanier
Et puis l’autre Bénédicte, là, qui lui demande où sont les toilettes, comme ça :
Elle mime Bénédicte qui se tort les cuisses :
« were are toilets please ? ». La tronche qu’il a fait le mec! J’ai cru que j’allais…
Elle éclate de rire.
PAUL
mort de rire aussi
Oh...