Bankabeul – Faites chanter votre banquier

A une semaine d’ouvrir leur nouveau café théâtre, une bande de comédien(ne) désespérés, Christian, Rage et Marianne, kidnappent Paul Rossignol leur banquier pour renégocier leur contrat… sur scène. Un reservoir dog comique on stage.

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Liste des personnages (4)

Marianne Kesinsky Femme • Adulte
Comme les 3 autres personnages. Marrianne est autant personnage principal que les autres. Compagne de Christian, comedienne amateur. Prise dans une urgence. Pensant que le théâtre ou elle rêve de s'engager va démarrer et assurer ses revenues, elle a posté sa démission a son travail. Elle découvre que le théâtre n"ouvre pas avant 3 ou 4 mois et que Christian a kidnappé le banquier. Tour a tour, avocate du banquier et de son couple avec Christian, elle va tenter de rattraper la situation
Rage Homme • Jeune
Rage, est un personnage décalé. Le technicien de café théâtre, mou et volontaire. Bras droit de Christian. Il n'est pas bon bricoleur ni doué et gaffeur. Garçon célibataire qui vit chez sa mère. Il a un côté extrémiste. Le kidnapping va le mettre dans une position de tension, où son décalage ponctue toutes les scènes. Préféré un acteur qui a un "clown", une gueule, un type particulier. A priori. :-)
Christian Homme • Adulte
Christian est le boss de la petite troupe qui contient son indefectible ami Rage et Marianne sa copine, comédienne amateur qui répète avec eux la prochaine pièce de Christian. Il est taiseux et malgré sa bohomie habituelle de comédien de café théâtre, la tension et la situation du kidnapping, l'emmène à devoir gérer la pression, jusqu'à une scène à la "reservoir dog" où il torture le banquier en comédie. Il doit gérer sa "compagne" Marianne, qu'il n'a pas contacté depuis 3 jour préoccupé par son théâtre. Préférer un musicien qui jouerait du piano (mais pas necessaire) pour la chanson finale (si elle est gardée).
Paul Rossignol Homme • Adulte
Paul Rossignol. Homme timide, renfermé, travaillant comme conseillé fiscal a la banque qui se réveille kidnappé et attaché sur une chaise de bureau sur une scène. Maltraité durant toute la pièce, les coups reçu le renvoient dans ses souvenirs traumatisant et l'amour de jeunesse qui hante sa vie... Marianne Kesinski

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            Un théâtre en chantier. Sur la scène en désordre, une planche sur deux tréteaux fait office de table sur laquelle sont posés ; un ordinateur portable qui diffuse de la musique, un téléphone portable et une scie sauteuse. Un des tréteaux est bancal et compensé au sol par un très gros livre «Les œuvres complètes de William Shakespeare». Il y a une chaise de bureau et divers objets de bricolage. En avant-scène un carton duquel dépasse une étoffe rouge

 

           

            Scène 1           (RAGE)

 

Musique Jazz

 

            Rage entre sur scène par les coulisses portant maladroitement une grande échelle. Bruit off de verre cassé. Il s'empresse de la poser, va chercher prend le balai et retourne en coulisse. Sur la scène le téléphone portable posé sur la table sonne puis s'arrête. Il revient, reprend son échelle et cherche à la poser pour monter jusqu’au grill. Une fois son échelle posée et sécurisée, il prend une grande respiration et monte. Arrivé en haut il se fige.

           

 

 

            Scène 2           (RAGE, MARIANNE)

 

Marianne entre rapidement par l'entrée public, elle porte dans ses bras des costumes

 

MARIANNE             Salut !...

 

Rage reste pétrifié de vertige sur l’échelle

 

MARIANNE             Vous êtes là ?... Bon, vous n’êtes pas là.

 

Elle pose lourdement ses costumes sur la scène

 

MARIANNE             Vous êtes en coulisse ?... Christian !?

 

Le téléphone de Marianne sonne, elle répond.

 

MARIANNE              Salut Cathy… Non, j'ai pas pu t'attendre... Non je reviens pas, j'ai déposé ma lettre de démission dans sa boite... Oui, non je t’expliquerai… Dis, il est pas arrivé ? Le boss… Bon, je te rappelle plus tard, je viens d’arriver au théâtre et je suis à la bourre... Je répète toute la journée… Oui je te rappelle à la pause... Bisous (elle va en coulisse)

 

MARIANNE (OFF)  Rage ?!

 

RAGE                        (Doucement) Je suis là

 

MARIANNE (OFF)  Christian ?... Rage !?

 

Rage en déséquilibre sur l'échelle tente de bouger le moins possible tout en essayant de descendre. Marianne monte sur scène, éteint la musique sur l’ordinateur et vois Rage

 

MARIANNE             Tu te caches ?

 

RAGE                        Non...

 

MARIANNE             Tu sais où est Christian ?...

 

RAGE                        Tu... Tu peux me...

 

MARIANNE             ... Christian ?! (elle monte à la régie)

 

RAGE                        ... Tenir l'échelle ? Marianne !?

 

Le téléphone sonne, rage se pétrifie

 

MARIANNE             Rage ! Téléphone !!

 

Marianne redescend pour aller répondre... Le téléphone s'arrête de sonner

 

MARIANNE              (Elle s’approche et va sous l’échelle) Rage?... Ca va ? T’es tout blanc

 

RAGE                        Tu peux juste me tenir l'échelle ?

 

MARIANNE              Oui... Vous n’avez pas commencé à répéter ? Moi qui croyais être en retard? Vous deviez commencer à 9H00, non ?... Tu me diras je suis pas en avance, mais j'avais prévenu. Je suis passée chercher les costumes et j'ai pas pu éviter les embouteillages. T'as eu mon message ?

 

RAGE                        Oui… L'échelle !

 

MARIANNE             ... Christian n’est pas là ?

 

RAGE                        Tiens moi l'échelle, s'il te plait

 

MARIANNE              Oui... Dis, j'ai pris tout ce que j'ai pu, enfin ce que j'ai trouvé, on fera des essayages tout à l'heure... Après la répet... Non ? (Rage descend doucement) Va falloir ranger là, c'est le chantier. La scène est crade... Moi je ne me roule pas par terre avec ma robe neuve là-dessus, ou alors on change la mise en scène. Tu sais, j'ai pensé, mon personnage n'est peut-être pas si excentrique au fond, bon elle fait sa crise, c'est sûr, mais je pense que c'est aussi drôle quelqu'un qui dit rien, qui ne bouge pas, qui boude quoi, tu vois ? Plutôt que quelqu'un qui en fait des tonnes, hurle, se roule par terre et parle sans arrêt, d'ailleurs c'est pénible quand ca parle beaucoup, il faudra couper du texte, non ?

 

RAGE                        ... Lâche pas...

 

Marianne                     Il est quelle heure ? 10H00 !... Ca va prendre du temps de ranger tout ca, on va commencer à... Allez, disons, 10H30 (elle le regarde Rage) plutôt 11H00. Bon, si on zappe le café et qu’on s'y met tout de suite… 11H00-midi, ça nous laisse le temps de répéter l'acte 2, au moins de le lire, enfin d'en parler. Parce qu'il y a des zones d'ombres, enfin, je parle pour mon personnage... Mais on verra ça tout à l'heure (Rage est arrivé en bas, il est épuisé) Je sais que vous, vous paniquez pas, mais on ouvre quand même ce théâtre dans moins d'un mois…

 

           Rage s'assied.

 

RAGE                         Deux secondes ! Faut que je récupère. Combien de temps je suis resté là haut? Au moins un quart d'heure non ?... Je me suis battu contre des micromouvements, c'est épuisant... Je sens encore le vertige, même en bas... Merci Marianne

 

MARIANNE              Je t'en pris... Dis faut pas que tu montes à l'échelle si t'as le vertige

 

RAGE                         Je sais, je sais. Mais, je me suis dis ; En y pensant pas, en faisant le vide, ça devrait aller, et je me suis lancé. En montant, J’y ai pas pensé, pas une seconde et arrivé en haut de l'échelle...  Je me suis dis : «j'ai pas oublié quelque chose?» Et là, paf! Le vertige

 

MARIANNE             C'est quoi ce truc ?... C'est le rideau ?

 

RAGE                         Oui, on l’a reçu ce matin... Justement je voulais l’installer et…

 

MARIANNE              Je peux ? (regarde impressionnée le rideau qu'elle sort du carton) J'ai le trac. Rage, t'imagine, le soir de la première, juste avant que le spectacle commence, on sera derrière ce rideau, avec un monde fou dans la salle

 

RAGE                         J'espère bien

 

MARIANNE              On pourra les regarder derrière le rideau, les voir qui s'installent, qui se saluent, parlent, rient… Cherchent à poser leurs manteaux

 

RAGE                         Ha oui tiens faut qu'on fasse un vestiaire

 

Marianne              Nous, dans le silence, derrière le rideau, on les entend (elle imite un spectateur) «Il parait que c'est des anciens acteurs de ce petit café théâtre en centre ville, vous les connaissez ?»

 

RAGE                         (Même jeu) «Oui, qu'est ce qu'ils m'ont fait rire ! Surtout le petit»

 

MARIANNE              «Mais ils devaient pas ouvrir leur théâtre l'année dernière ?»

 

RAGE                         «Oui, même l'année d'avant»

 

MARIANNE              «On sent que c'est pas tout à fait fini, mais c'est joli»

 

RAGE                         «C'est un petit peu leur style»

 

Marianne              La lumière s'éteint et tout le monde se tait... on entend craquer les sièges

 

Rage                         Trop de confort nuit au spectacle

 

Marianne              On fait le vide

 

Rage                         Ha non, on fait le plein, un jour de première on fait moitié prix... Limite, on invite tout le monde

 

Marianne              Chut! Silence. Le rideau s'ouvre... Oh j'ai le trac! Dis-moi qu'on sera prêt

 

Rage                         On sera prêt… Quand le moment viendra, on sera prêt !

 

MariAne    .           T'as pas le trac toi ?

 

RAGE                         Si, mais moi c'est pas pareil. J'y pense pas, c'est mon truc. Enfin jusqu'au jour de la première... Y'a tellement de choses à faire avant, trop de préparation, faut penser à tout ! Mais le jour J, 2 minutes avant le début de la pièce, là où tu étais à l'instant, avant que le rideau s'ouvre, quand tout est prêt et que je suis sûr que tout est prêt ! Je me dis, OK, c'est bon, là on va jouer. Et là je cours en coulisse et je vomis, je vomis, je vomis... Je vomis pendant au moins une bonne minute, dans mon sceau à vomit. Et après nickel! Je m'essuie la bouche et je suis prêt. On n’a encore jamais joué ensemble tous les deux, mais demande à Christian, il a l'habitude

 

MARIANNE             Et il est où, Christian ?

 

RAGE                         Il va pas tarder à arriver, j’attends un coup de fil d’une minute à l’autre. Tiens d'ailleurs c'est son téléphone qui a sonné, il l'a oublié.

 

MARIANNE             Il est où ?

 

RAGE                        Sur la table

 

MARIANNE             Non, Christian !

 

RAGE                        Christian ?... T'as pas lu le mail ?

 

MARIANNE             Non, quel Mail ?

 

RAGE                        Le mail que j'ai envoyé hier soir... Sur la mail-list !?

 

MARIANNE             Rage, je regarde pas mes mails tous les jours

 

RAGE                         Ha bon ? Même pas sur ton téléphone ?

 

MARIANNE              Non... Mais pourquoi ?

 

RAGE                         Parce que c'est pratique, de nos jours, pour communiquer efficacement, on perd beaucoup moins de temps... J'ai crée cette mail List pour améliorer la communication au sein de ce théâtre…

 

MARIANNE              Et il dit quoi ce mail ?

 

RAGE                        Tu veux relever ta boite? Tu peux sur cet ordi...

 

MARIANNE             Non, Dis moi ce qu'il y a ?

 

RAGE                         Rien de grave, t'inquiètes pas, enfin si... Non, je veux dire, t'inquiètes pas. Grave, c'est pas le mot. Tu sais, ma mère elle dit ; «Ne vois pas les problèmes comme un obstacle, mais comme une épreuve, et tu deviens un héros. Chaque jour est un combat, chaque soir une victoire»... Un échafaudage. Oui, un échafaudage !

 

MARIANNE             Tu m'inquiètes… Quoi un échafaudage ?

 

RAGE                         Un échafaudage, c'est démontable, c'est pratique, c'est plus stable, et j'ai mois de chance d'avoir le vertige ! Oui c'est ça ! Tu vois, la solution, elle est là, elle est pas...

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