ACTE UNIQUE
N° enregistrement SACD : 2724605 - Visa 2025
A l'ouverture du rideau, personne sur scène. En revanche, on entend des bruits de cris venant de l’extérieur qui annoncent du mouvement.
Soudain, la porte s’ouvre brutalement et on voit une personne, mains liées et bâillonnée qui entre, de toute évidence poussée par une personne qui la suit.
Michu (Qui hurle bien qu’elle soit bâillonnée. On devine qu’elle dit « Au secours ») – Au secours !
Félix (Très sévère envers Michu) – Maintenant qu’on est arrivés, je te conseille de la fermer si tu ne veux pas qu’on s’occupe sérieusement de toi. COMPRIS ?
Michu (Qui fait signe avec sa tête en disant oui) – J’peux plus respirer (on devine ce qu’elle dit sans vraiment le comprendre. Laisser juste de quoi parler, tout en faisant des gestes compréhensifs.)
Félix – Quoi ? On ne comprend rien de ce que tu dis. Parle plus clairement…
Sandy (Qui arrive juste derrière) – Ben elle ne va pas pouvoir parler clairement, Félix, puisque tu lui as mis un scotch sur la bouche !
Alfred (Qui arrive immédiatement après Sandy et qui n’a pas tout compris) – Ouais, moi aussi je veux bien un scotch, après toutes ces émotions. (Il enlève sa cagoule tandis que les autres l’ont encore sur leur visage.) Ah, ça fait du bien. J’avais chaud là-dessous !
Michu (Qui écarquille les yeux, devant le visage découvert d’Alfred et semble tomber sous son charme. On ne comprend toujours pas bien ce qu’elle dit) – Wouah ! Le bel homme.
Sandy – Félix, fais quelque chose pour qu’on la comprenne. C’est pénible à la fin.
Félix (Menaçant Michu) – Si tu veux rester en vie, je te conseille de la fermer. Je vais t’enlever ton scotch mais si je t’entends dire un mot, je te le remets immédiatement.
Michu (Qui prend un air désespéré mais fait un grand signe « OUI » de la tête. – Oui !
Félix (Qui enlève délicatement le ruban, mais reste prêt à la claquer si elle parle) – Voilà. Tu disais quoi depuis tout à l’heure ?
Michu (Qui ne parle pas du tout mais fait un grand signe non de la tête) – Non.
Sandy – Ben cause, mémé, puisqu’on te dit de nous dire ce que tu voulais nous dire.
Alfred – Oh là, ça va trop vite pour moi. Faut qu’elle fasse quoi au juste ?
Félix (Menaçant envers Michu) – Alors, tu causes ou faut que je m’occupe de toi et que je te secoue comme un prunier ?
Michu (Enfin libérée de sa parole) – Faudrait savoir. Vous venez de me dire de la fermer et maintenant vous me dites de l’ouvrir. Y’a maldonne là. Faudrait vous mettre d’accord.
Sandy (A Michu) – T’occupe pas de ce que disent Félix ou Alfred. Fais ce qu’on te dit. Cause !
Michu – D’abord je voulais vous dire que je ne pouvais plus respirer uniquement par le nez à cause que j’ai un gros rhum. Au début j’avais dit « Au secours » mais je crois que ça, vous vous en foutez. Après je crois que j’ai dit « Oh le bel homme !» lorsque votre Alfred, comme il s’appelle si j’ai bien compris, a enlevé sa cagoule.
Félix (Qui tombe des nues et se retournant vers Alfred) – Mais t’es con ou quoi Alfred. Pourquoi tu as enlevé ta cagoule. Maintenant qu’elle t’a vu, elle va se souvenir de toi. Crétin !
Alfred – Mais Félix, c’est toi qui m’as dit, juste avant qu’on entre ici que c’était chaud. Tu as dit exactement : « Ouf, c’était chaud mais maintenant c’est bon ! ». Alors moi j’ai cru que tu m’avais dit qu’on pouvait enlever nos cagoules, puisque, justement, j’avais trop chaud là-dessous !
Sandy – Oui, tu as, raison, c’est vrai que c’est chaud ici. (Elle ôte à son tour sa cagoule et se dirige vers Félix pour lui ôter la sienne avant même qu’il ait eu le temps de réagir.) T’es pas mieux comme ça, mon Félix ?
Félix (Ahuri) – Mais quelle bande de clowns. Maintenant qu’elle nous a tous vus, on fait quoi ? Tu as pensé à ça Sandy ?
Michu (Qui se mêle d’office à la conversation) – Ben non, je ne vous ai pas tous vus. Il en manque une. Je vous ai comptés, vous étiez quatre et là vous n’êtes que trois. Il en manque une donc.
Elodea (Qui débarque, précipitamment et, au moment où elle entre, apercevant les autres sans cagoule, elle enlève la sienne) – Ah ! Vous avez raison. Moi aussi j’enlève mon truc parce que c’est vrai qu’on a chaud ici.
Félix – Ben tu étais où, Elodea ?
Elodea – Ben fallait que je fais (que je fais) un petit pipi. Je ne pouvais plus me retenir.
Alfred – Ah, donc c’était vrai chérie ! Je crois que je vais y aller aussi. C’est où, les toilettes, Elodea ?
Elodea – Ben normalement, c’est au fond du couloir, mais je te déconseille d’y aller parce que ça pue et que c’est pas très propre.
Sandy (Qui éclate de rire) – Mais tu y es allée quand même, Elodea.
Michu (Qui tente une blague) – Ben quand y faut, y faut, hein. C’est que des fois ça peut pas trop attendre.
Félix (A Michu) -Toi tu la fermes. Sinon… (Aux autres) Oui, ben tant pis si ça pue. On n’a pas le choix.
Elodea – Tu rigoles, Félix. Je ne vais pas là où ça pue. Faut pas déconner....
