du rififi au couvent !

Cette comédie repose sur une enquête dans un couvent où l’une des sœurs (sœur Marie Framboise) a été retrouvée assassinée. Impossible d’appeler la police, alors la mère supérieure fait intervenir une vieille connaissance, le cardinal Barbafoie (accompagné d’un séminariste) pour résoudre ce mystère… laquelle de ces nonnes, toutes aussi suspectes les unes que les autres, est coupable ?
dialogues percutants, personnages hauts en couleurs et des éclats de rires en pagaille font de cette comédie un moment inoubliable, sans compter sur une fin absolument inattendue.

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Après le discours de présentation, et les 3 coups, musique d’intro ERA AMENO, les nones, sur la musique, têtes baissées, traversent la salle et disparaissent en coulisses sur scène. (la nonne aveugle peut trainer et mettre un peu d’ambiance avec sa canne au milieu des spectateurs, jusqu’à ce qu’une sœur vienne la chercher).

 

 

Le rideau s’ouvre. Une nonne chante à tue-tête « Que je t’aime » de Johnny, pendant qu’elle passe le balai. Entre une 2eme nonne, la mère sup, qui essaie de parler à la 1ere nonne, sans succès !

 

Sœur Marie Cerise : Que je t’aiiime ! que je t’aime, que je t’aime … tan tan tan, Que je t’aime, que je t’aime … (en hurlant)

Sœur Marie Clémentine : Marie Cerise … hey ho ! elle se tait et l’observe, agacée !

Cerise : (en mimant des gestes équivoques)  Quand l'ombre et la lumière
Dessinent sur ton corps
Des montagnes, des forêts
Et des îles aux trésors… Que je t’aime, Que je…

Clémentine : (hurlant) Sœur Marie cerise !!!! enfin, c’est fini oui ? où vous croyez vous ?

Cerise : ohh pardon Sœur Marie Clémentine, je ne vous avais pas vue … reprenant en sourdine : oh happy day, oh happy day, when Jésus wached (prononcer « wachède »)…

Clémentine : bon, ça suffit ! vous n’allez pas me faire tout le répertoire. On entend que vous à des kilomètres à la ronde.

Cerise : que voulez-vous, je suis comme ça moi. Je ne peux pas faire le ménage sans musique et vu qu’ici on n’a même pas une radio…

Clémentine : ce n’est tout de même pas une raison pour hurler des chansons obscènes. Dois-je vous rappeler que vous êtes ici dans un couvent, et que dans un couvent on ne fait pas …

Cerise : (la coupant) Que dans un couvent on ne fait pas de bruit, que vous êtes la mère supérieure et blablabla blablabla… ! un peu de variété française de temps en temps, ça change un peu des « Magnificat » « pain des merveilles » et autres …

Clémentine : je ne sais même pas pourquoi je discute avec vous !

Cerise : (regardant à droite, puis à gauche) sans doute parce qu’il n’y a que vous et moi dans la pièce !

Clémentine : oh, comme vous êtes spirituelle.

Cerise : dans un couvent, c’est presque une obligation ! et toc !

Clémentine : bon ça suffit maintenant. Je cherche sœur Marie Framboise, vous ne l’auriez pas vu par hasard ?

Cerise : hum… il n’est que 7h du matin. A mon avis, elle n’est pas rentrée de boite, peut-être qu’elle fait l’ « after « ? ha ha ha !!

Clémentine : je ne plaisante pas. Je la cherche partout. C’est inquiétant… habituellement elle est levée la première.

Cerise : vous avez regardé dans la cuisine ?

Clémentine : évidemment. C’est même le 1er endroit où je suis allée la chercher. Nous connaissons toutes son péché mignon…

Cerise : ah ça ! C’est sûr qu’elle s’éclate plus au réfectoire qu’à la messe !! peut-être est-elle allée faire quelques courses ?

Clémentine : ça m’étonnerait. Pas à 7h du matin…

Cerise : dans les toilettes ? en ce moment elle est un peu dérangée du … enfin vous voyez quoi, avec tout ce qu’elle se goinfre …

Clémentine : oui j’y suis allé.

Cerise : celles du haut aussi ?

Clémentine : aussi.

Entre une nonne, avec une canne blanche. Elle est aveugle.

Sœur Marie Myrtille : ne restez pas en travers de mon chemin. Je vais me servir un café … (elle fait des grands gestes avec sa canne, les 2 autres nonnes se baissent pour l’éviter)

Clémentine : ah, sœur Marie Myrtille, toujours aussi aimable. Dites, à tout hasard, vous n’auriez pas aperçu Sœur Marie framboise ce matin ?

Myrtille : non pas à ma connaissance. Ceci dit, je vais jeter un œil dans la cuisine … (sarcastique)

Cerise : ha ha ha !! elle est bien bonne celle là ! « jeter un œil, Marie Myrtille… » vous en loupez pas une vous !

Clémentine : désolée je ne l’ai pas fait exprès. Je suis étonnée de ne pas l’avoir encore croisée ce matin.

Myrtille : par contre je ne suis pas sourde ! La cerise, elle ne risque pas de faire « the voice ». J’en ai les oreilles toutes engourdies !

Cerise : ah bin, merci, c’est sympa. De toute façon, vous n’y connaissez rien en musique.

Myrtille : ma petite, comme je suis aveugle, j’ai une ouïe parfaitement développée. Et je peux vous dire que, ce que vous appelez musique, est une offense auditive que seul notre seigneur, dans son immense miséricorde, vous pardonnera… peut être !

Clémentine : cela ne résout en rien notre souci matinal !

Cerise : bah… elle refera bien surface quand on sonnera le repas de midi, je ne suis pas inquiète.

Myrtille : on ne devait pas faire notre petite réunion des activités de la semaine ce matin ?

Clémentine : si si. Tant pis, on fera sans sœur Marie Framboise. Il faut sonner les autres.

Cerise se précipite sur la cloche posée sur une commode et l’agite comme une folle sans s’arrêter ! 3 autres nonnes arrivent en se bouchant les oreilles !!!

Sœur Marie Prune : holà là !!! on n’est pas sourde, c’est bon !!

Sœur Marie Abricot : quand une cloche en rencontre une autre … voilà le travail !!

Sœur Marie Pomme : pffff ! on a le temps de rien ici … j’étais en train de me faire les ongles. Résultat : une main sur deux de faite. De quoi je vais avoir l’air moi ?

Clémentine : combien de fois dois-je vous préciser qu’ici toute forme de maquillage, manucure ou autre embellissement est formellement interdit !!

Cerise : de toute façon, elle peut bien se ravaler toute la façade… vu le chantier, la « Sagrada Familla » sera terminée avant !

Pomme : quoi ? qu’est ce que tu viens de dire ? répète un peu pour voir … et puis c’est quoi d’abord la « Sangria Familla » ?

Prune : SAGRADA Familla ! C’est la cathédrale de Barcelone. Plutôt une basilique d’ailleurs ! l’une des plus belles du monde, Conçue par l’architecte Antoni Gaudi en 1882 et …

Pomme : OH !! c’est gentil alors de me comparer à une basilique si merveilleuse …

Prune : … et toujours en construction !

Pomme : ah oui, d’accord ! (Désabusée et vexée)

Prune : et aussi l’une des plus visitées au monde !

Cerise : comme toi, avant de rentrer dans les ordres !!!

Pomme : Ohhh !!!

Clémentine : allons, allons, mes sœurs, on se calme ! nous avons du travail. En place pour la réunion.

(elles prennent des chaises et se mettent en demi-cercle. Myrtille, n’y voyant rien, se positionne à l’inverse des autres)

Clémentine : Sœur Marie Myrtille, vous nous tournez le dos !

Myrtille : et pourquoi ça ne serait pas vous qui me tourniez le dos ?

Prune : remarque pertinente !!

Clémentine : très bien … (elle se tourne dans le même sens, les autres l’imitent et se retrouvent toutes dos aux spectateurs… Myrtille, par esprit de contrariété, se remet face spectateurs … et toutes font de même !)

Clémentine : bien, nous pouvons commencer… qui peut me dire l’ordre du jour ?

Abricot : moi ! moi je le peux.

Clémentine : parfait.

Un silence. Les sœurs se regardent … Pomme et cerise se font des grimaces de provocation.

Clémentine : et bien ? on vous écoute sœur Abricot !

Abricot : ah mais vous ne m’aviez pas dit que je pouvais commencer !

Les nones se marrent !

Abricot : alors … (elle prend ses notes) cette semaine, nous devons faire une quête…

Cerise : encore ? pfff … on va pleurer à droite et à gauche pour quelques malheureuses pièces …

Abricot : c’est pour les enfants pauvres du Guatemala !

Prune : ah oui, c’est important. (les sœurs compatissantes, se donnent la main, parlent entre elles, l’air contrites …)

Abricot : et puis, comme vous le savez, y a le lave-vaisselle qui est tombé en panne, à moins de faire un tour de rôle pour la vaisselle, je pense qu’il faut prévoir une quête également pour acheter une nouvelle machine.

Clémentine : nous n’aurons pas le temps cette semaine de faire 2 quêtes. Il va falloir prioriser… mes sœurs, je vous écoute et surtout faites appel à votre cœur… (les sœurs se concertent en mini conciliabule puis se rassoient et lèvent la main chacune leur tour)

Myrtille : lave-vaisselle.

Cerise : Lave-vaisselle.

Pomme : Lave-vaisselle.

Prune : Lave-vaisselle.

Abricot : Lave-vaisselle.

Clémentine : je me range à la majorité.

Toutes : (en chœur) AMEN !

Abricot : très bien, alors je raye les enfants du Guatemala. Voilà, ça, c’est fait.

Pomme : alors ? qui quête ? (les sœurs pouffent)

Abricot : D’autre part, l’armoire à pharmacie est presque vide… il va falloir retourner à l’hôpital pour voir ce qu’ils peuvent donner…

Clémentine : qui s’y colle ?

Pomme : (toute excitée !) Moi, moi moi !!!!! roooh là là !!! l’autre jour, j’ai repéré un infirmier… mais qu’est-ce qu’il est canon … !!!

Cerise : dis donc, c’est fini le temps où tu sautais sur tout ce qui bouge.

Prune : seul notre seigneur doit attirer ton regard.

Pomme : oh hé … c’est bon. Ce n’est pas parce qu’on est on régime, qu’on ne peut pas regarder le menu !

Clémentine : bien, après cette délicieuse remarque, mes sœurs, peut-on enchainer ?

Pomme : j’y vais alors ou pas ?

Clémentine : mais oui, si vous voulez. Mais pensez à votre mission surtout, les médicaments !

Pomme : Yes !!! (cri de victoire en serrant le poing)

Myrtille : en parlant de régime et de menu, quelqu’une aurait-elle des nouvelles de la grosse ?

Prune : Sœur Marie Framboise n’est pas grosse. Seulement quelques rondeurs par ci, par-là, lui permettant d’amortir toutes sortes d’épreuves que la vie nous inflige.

Myrtille : c’est ce que je dis, elle est grosse.

Clémentine : flute, je l’avais oubliée.

Cerise : pourtant, elle se remarque ! la vie a dû lui infliger pas mal d’épreuves !!!

(rires des soeurs)

Clémentine : Allons mes sœurs, un peu de compassion. Sœur Marie framboise n’a pas toujours été comme ça. Elle était même très belle femme dans sa première vie. Personne ne lui résistait.

Myrtille : maintenant, c’est le frigo qui ne lui résiste pas !

(rires des soeurs)

Prune : tout de même, je me demande où elle est.

Abricot : Quelquefois, elle se cache dans la buanderie pour manger… comme la cuisine est collée, c’est pratique pour elle. Je le sais, je l’ai surprise...

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