Hôtel Zanzibar

L’Hôtel Zanzibar, situ en Haute-Savoie mais affublé d’un nom exotique, est à vendre. Rosette, réceptionniste fidèle depuis vingt ans, tente tant bien que mal de maintenir l’ordre aux côtés de sa complice Félicité. Entre une patronne fantasque qui rêve de Tombouctou, une famille étrangère envahissante, un séducteur italien dramatique,, un aspirateur personnifié, et un mystérieux entrepreneur nommé de l’Estrier, l’hôtel devient le théâtre d’un vaudeville où se mêlent quiproquos, romances contrariées et collier volé. A travers gags, répliques mordantes et situations absurdes, Zanzibar propose un voyage comique où l’on n’est jamais “sortis de l’auberge”

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Décor (1)

Hall d'hòtelUn hall d'hôtel, un comptoir et un ou deux sièges, des portes d'entrée, simplement

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ACTE I – Partie 1

(Hall de l’hôtel. Comptoir de réception/bar côté cour. Rosette est derrière le comptoir, affairée à classer des clefs, essuyer des verres, téléphoner. Elle chantonne faux et fort. Le téléphone sonne.)

Rosette – Hôtel Zanzibar, réception, j’écoute ! … Oui madame… En Haute-Savoie, bien sûr… Où voulez-vous qu’il soit, le Zanzibar ? (pause) … Non, pas en Afrique, pas dans les îles, ici, à deux pas de la fromagerie ! Le nonm ? Une lubie de la patronne : ici c’est comme ailleurs mais en mieux !
… (agacée) Pour acheter ? Ah ça, vous tombez bien, on est à vendre, comme tout le monde !
… Oui, oui, mais alors je vous préviens, je suis incluse dans le lot. Fidèle employée depuis vingt ans, garantie d’origine ! (pause) … Comment ? Vous « dégraissez » ? Pardon ? Pour le personnel ? Mais je ne suis pas grosse, moi, je suis dodue de bonne volonté ! (elle raccroche brutalement) – Non mais quel culot !

(Entre Félicité avec un panier. Elle lève la main pour saluer, Rosette lui fait signe de se taire, puis raccroche.)

Félicité – Qu’est-ce que c’était encore ?

Rosette – Une de ces acheteuses de malheur ! Elles veulent tout : l’hôtel, les clefs, et moi par-dessus le marché. Mais le salaire ? Hop, disparu dans le dégraissage !

Félicité – T’avais qu’à lui dire que toi, tu ne dégraisses pas… tu polis avec l’âge !

Rosette (riant) – Et toi tu râpes, comme du fromage, ma pauvre ! Ah, heureusement que t’es là, ma Félicité. Qu’est-ce que tu m’as apporté ?

Félicité (ouvrant le panier) – De quoi tenir le siège ! Tartes, saucisson, vin blanc… S’il faut défendre l’hôtel contre des acheteurs sauvages, on sera au moins bien nourries.

Rosette – C’est pas une vente, c’est un siège… Et nous, on est les otages !

Félicité – Oh, arrête ! S’il n’y avait pas toi, ce serait déjà un hôtel de passe…ou de casse, va savoir . Tu fais tout tourner, Rosette !

Rosette – Tu crois ? (elle croque dans une part de tarte) – C’est gentil… mais moi aussi je commence à fatiguer. La patronne ne pense qu’à vendre, vendre, vendre. Moi, je voudrais juste… (elle hésite) …vivre un peu (regard dans le vide)

Félicité – Ah ! Tu veux parler d’Antonio, ton italien de service, le séducteur en costume trop serré ?

Rosette – Ne m’en parle pas… C’est compliqué.

Félicité – Tout ce qui est compliqué est louche. Et tout ce qui est louche… finit dans les journaux ou à la poubelle. Bon parfois c’est pareil.

Rosette – Toujours aussi philosophe, toi ! (soupire) Bon, allez, mangeons. Si la patronne arrive, on dira que c’est une réunion syndicale.

(Elles rient, elles s’installent à grignoter derrière le comptoir. Noir rapide ou enchaînement vers la Partie 2 : arrivée de Joséphine.)

ACTE I – Partie 2

(Rosette et Félicité grignotent derrière le comptoir. Tout à coup, on entend une toux sèche. Elles se figent. Entre Joséphine Pugnon, stricte, tailleur impeccable, dossier sous le bras.)

Rosette (murmure) – Pognon ! Pugnon la patronne arrive…

Félicité (idem) – Le capital débarque…

Joséphine – Qu’est-ce que j’entends ? Qu’est-ce que je sens ? Du saucisson dans mon hall de réception ? Mesdames, nous sommes un hôtel de standing, pas un casse-croûte de montagne !

Rosette – Mais madame, il faut bien tenir le coup…

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