La grande coloc

Une colocation de 72 personnes, ça ne peut que dégénérer. Surtout un lendemain de fête, lorsqu’un cadavre traine dans le salon où tout le monde peut passer. Et d’autant plus lorsque personne ne s’intéresse vraiment à ce problème en particulier …

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Liste des personnages (8)

Amandine Femme • Âgé • 174 répliques
60 +, retraitée qui ne veut plus s’investir en quoi que ce soit
Aurore Femme • Jeune • 109 répliques
18 ans, jeune fille révoltée et vendeuse d’herbe
Blanche Femme • Adulte • 132 répliques
30 ans, jeune actrice en couple et certaine de son talent
Catherine Femme • Adulte • 135 répliques
40-50 ans, serveuse acariâtre et sèche, mère d’Aurore
Désiré Homme • Adulte • 50 répliques
30 – 40 ans, « golden boy », amant de David, homme marié
Damien • Adulte • 115 répliques
40-50 ans, divorcé au chômage, dénigré par les autres
David  Homme • Adulte • 119 répliques
30 – 40 ans, enseignant en primaire, stressé
Robert Homme • Adulte • 132 répliques
65 +, ancien hippie, producteur d’herbe

Décor (1)

Cuisine de colocation Décor unique, cuisine de colocation, une porte en fond donnant sur le couloir

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La grande coloc

Valentin GRUNENWALD

 

 

Synopsis : Dans une grande colocation, plusieurs personnes se retrouvent dans la cuisine après une soirée festive. Mais l’un d’eux va découvrir une surprise dans sa chambre …

 

Personnages :

 

Amandine : 60 +, retraitée qui ne veut plus s’investir en quoi que ce soit

Aurore : 18 ans, jeune fille révoltée et vendeuse d’herbe

Blanche : 30 ans, jeune actrice en couple et certaine de son talent

Catherine : 40-50 ans, serveuse acariâtre et au sale caractère, mère d’Aurore

Désiré : 30 – 40 ans, « golden boy », amant de David, homme marié

Damien : 40-50 ans, divorcé au chômage, dénigré par les autres

David : 30 – 40 ans, enseignant en primaire, stressé

Robert : 65 +, ancien hippie, producteur d’herbe

Acte 1

Ouverture sur une cuisine, à gauche le frigo et les rangements, à droite l’évier, la cuisinière et la machine à laver. La cuisine est assez peu rangée et on comprend vite que plusieurs personnes passent par là. Au mur des affiches (dont certaines déchirées), un calendrier, des post-it et des listes de courses. Une table au centre et la porte qui mène au couloir de l’appartement au centre dans le fond. Un plafonnier et des lumières au-dessus de la cuisinière. Une radio sur le frigo est allumé lorsque le rideau s’ouvre.

Entre David. Il est mal habillé, et marche lentement. Il a passé une très mauvaise nuit. Il branche la bouilloire et s’assoit lourdement sur une chaise. Au bout de quelques instants, il se relève et met de l’eau dans la bouilloire. Il s’assoit lourdement. Au bout de quelques secondes il se relève et cherche une théière, il la pose sur la table et s’assoit. Au bout de quelques instants, il se relève et met du thé dans la théière. Puis il s’assoit. Lorsque l’eau est chaude, il en met dans la théière, range la bouilloire sur son socle. Il retourne s’asseoir, progressivement il s’affaisse sur la table et s’endort.

Entre Amandine, en peignoir. Elle chantonne « Il venait d’avoir dix-huit ans » de Dalida. Elle voit la théière, se sert en la vidant et ressort en chantonnant. David émerge, voit la théière vide. Il remet un sachet de thé dedans, remet de l’eau puis se rassoit. Il se relève après quelques secondes, sort un paquet de biscuit d’un placard et le pose à côté de la théière. Il se rendort progressivement. Entre Catherine, portant un simili-kimono de mauvais goût. Elle embarque la théière et le paquet de gâteau et ressort. David se réveille, voit que tout manque, remet de l’eau à chauffer et sort une tasse. Il se rassoit. Catherine entre, prend la tasse et ressort sans un mot. David la regarde mais ne dit rien. Lorsqu’elle est sortie, il ressort une tasse. Entre Blanche, l’air fatiguée.

Blanche : Salut, bien dormi ? Je peux te prendre de l’eau chaude ?

David : Euh, oui, vas-y…

Entre Robert, une tasse à la main. Il semble avoir bien dormi.

Robert : Tiens, salut David, salut Blanche. Bien dormi ?

Blanche : (Se servant de l’eau chaude dans la tasse) Pas assez.

Robert : Dommage. Je peux te prendre de l’eau chaude ?

Blanche : Sers-toi.

Robert se sert immédiatement.

David : Euh, à la base c’était pour moi, l’eau chaude…

Robert : Ah, ben il n’y en a plus.

Blanche : Remets-en à chauffer.

David se lève et remet de l’eau à chauffer.

Robert : Comment se fait-il que nous soyons tous réveillés à neuf heures après la soirée d’hier ?

David : Aucune idée.

Un bruit de perceuse se fait entendre. David sort une brioche du placard et la pose sur la table. Le temps qu’il cherche un couteau, Blanche en a déchirée un bout et le mange. Le bruit s’arrête. David voit qu’il manque un bout.

David : Mais, ma brioche !

Blanche : Oh, ça va, j’ai juste piqué le bout. Ce que tu es psycho-rigide quand même !

Robert : La perceuse à neuf heures du matin… C’est quoi comme appartement ?

Blanche : Un appart à trois cents balles par mois.

Le bruit de perceuse reprend, tout le monde râle, David mange sa brioche avec son thé. Le bruit s’arrête vite, remplacé par des coups de marteau.

Robert : (criant) Ça doit être les gars de la chambre vingt-six, ils m’avaient dit qu’ils feraient des aménagements.

Blanche : (criant) Les deux qui vivent ensemble ?

David : (criant) Non, ils louent juste la même chambre pour pas payer trop cher.

Blanche : (criant) Quoi ?

David : (criant) Rien !

Le bruit de perceuse reprend, puis des coups de marteau.

Robert : (s’énervant) Mais ils pètent un mur ou quoi ?

Il se lève et sort. Peu de temps après les coups cessent. On entend Robert s’engueuler en coulisse. Il revient et s’assoit, énervé.

Robert : Ils fabriquent une cloison pour avoir chacun leur intimité dans la chambre.

David : De l’intimité ? Dans neuf mètres carrés ?

Blanche : Ils ont qu’à dormir dans le même lit. Ça devrait leur plaire aux Thaïlandais !

David et Robert se regardent, Robert fait signe de ne rien dire à David.

Blanche : C’était une blague, vous savez ? Rapport aux Thaïlandais qui…

Robert : On se passera de l’explication.

David : Je n’ai pas compris.

Blanche : En fait, en Thaïlande…

Robert : (la coupant) Ça ira, j’ai dit. Essaye pas, tu n’es pas faite pour le one man show.

Silence. Rentre Amandine. Elle a l’air radieuse.

David : Salut Amandine. Bien dormi ?

Amandine : Pas beaucoup. C’était bien hier soir !

David : Je crois.

Blanche : Je sais plus.

Amandine : Il y avait du monde !

Robert : Comme d’habitude.

Amandine : C’était l’anniversaire de qui ?

David : Je sais pas.

Robert : M’en fout.

Amandine : (Blanche) Il y avait un de tes amis, pas farouche !

Blanche : Possible.

Amandine : Dommage qu’ils soient tous gays dans le monde du théâtre…

Tout le monde se tourne vers elle, qui ne semble pas remarquer. Robert fait signe de laisser tomber.

David : Il faut que j’y aille, je dois travailler.

Blanche : Tu as cours le samedi après-midi, maintenant ?

David : Non, mais je n’ai rien préparé pour lundi et je dois relire le programme. Je suis sûr que nous sommes en retard dessus !

Amandine : T’avais pas cours ce matin, toi ?

David : Ils étaient avec le stagiaire en sortie éducative dans une ferme pédagogique. (il sort)

Robert : C’est vrai que voir deux ânes miteux et des poulets dans de la boue, ça va les aider dans la vie. Heureusement qu’on a l’école pour nous aider !

Amandine : Tu leur proposerais quoi à la place ? Visiter le cimetière ?

Robert : Pôle emploi et la CAF ça serait plus utile à la majorité d’entre eux.

Blanche : Tu es incomparablement cynique.

Robert : De la part d’une comédienne ratée, je prends ça comme un compliment.

Blanche : Goujat ! (elle sort)

Robert : Même tes insultes sont plus vieilles que moi.

Entre Damien, bien habillé avec des vieux habits. Il est jovial et excité.

Damien : Salut la compagnie !

Amandine et Robert : Salut Damien.

Damien : Blanche avait pas l’air contente, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Robert : Le piquant de la vérité.

Amandine : Robert l’a insulté.

Damien : Elle le prend encore mal ? Je m’y suis habitué.

Amandine : Pas quand on parle de son métier. Elle est tatillonne là-dessus.

Damien : Et sinon, tu as entendu la grande nouvelle ?

Robert : Laisse-moi deviner, ça concerne pôle emploi !

Damien : Exact ! J’ai un entretien aujourd’hui même !

Amandine : Tu auras bientôt eu plus d’entretiens que de jours de travail dans ta vie.

Damien : Non, cette fois-ci c’est la bonne ! Si j’ai l’entretien, j’aurais le stage, et ensuite la formation. Puis la période d’essai et si c’est bon ils me prennent en CDD à partir de septembre.

Robert : On est en février, là.

Amandine : Tu comptes faire six mois de stage ?

Damien : Mais non, ce sera plus rapide. Pôle emploi m’a assuré qu’ils auraient quelque chose entre les deux. Une autre formation, je crois.

Robert : Elle consistera en quoi celle-là ?

Damien : De la programmation informatique et de la mise en réseau.

Robert : Tu sais utiliser un ordinateur ?

Damien : Non, mais ils m’en prêteront un. Je m’en...

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