Les copains d’avant… et leurs copines

Vous connaissez tous ce fameux site permettant de retrouver d’anciens camarades d’école perdus de vue… Hélas, les soirées nostalgie peuvent aussi tourner au cauchemar. Ayant invité chez lui deux de ses « meilleurs potes » de lycée qu’il n’a pas revus depuis le bac, un looser sympathique provoque leurs retrouvailles inattendues avec une « bonne copine » qui a des comptes à régler avec eux…

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Liste des personnages (4)

NicolasHomme • Adulte • 190 répliques
AntoineHomme • Adulte • 184 répliques
VincentHomme • Adulte • 153 répliques
BrigitteFemme • Adulte • 110 répliques

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ACTE 1

Un appartement meublé principalement de cartons en prévision d’un déménagement. Nicolas, dans la trentaine, look de looser, fait les cent pas. Il se décide, décroche le téléphone, et attend nerveusement pendant que ça sonne à l’autre bout du fil.

Nicolas (avec une amabilité surjouée) – Allô, Brigitte Paradis...? Vous avez bien fréquenté l’École Saint-Sulpice de Villiers-sur-Marne dans les années 2000 ? (Se laissant un peu aller) Vous êtes brune, avec des yeux noisette, et une poitrine plutôt... (Se reprenant brusquement) Excusez-moi, j’ai dû faire un faux numéro. Je cherche une rousse aux yeux gris avec des petits seins...

Il raccroche et pousse un soupir de soulagement, interrompu par la sonnerie de la porte d’entrée. Nicolas va ouvrir. Antoine arrive, look de prof écolo.

Nicolas – Salut Antoine, entre...

Antoine – Nicolas ! Eh ben... Si je t’avais croisé dans la rue, je ne t’aurais pas reconnu... Ça fait au moins dix ans, non ?

Nicolas – Quinze.

Antoine – Eh oui ! L’année du bac... Tu te souviens ? Les grèves ! On avait passé tout le mois de mai à draguer sur les pelouses... Ce n’était pas soixante-huit... ni même soixante-neuf, mais bon... On n’avait rien foutu, et ils ont donné le bac à tout le monde...

Nicolas – Oui... Je dois être le seul à l’avoir raté, cette année-là...

AntoineJe suis désolé, je n’ai rien amené... Je voulais prendre une bouteille en passant, mais la supérette d’en bas était déjà fermée...

Nicolas – Ah ouais...? Normalement, ils ferment à huit heures...

Antoine jette un coup d’œil sur l’appartement sordide de Nicolas.

Antoine (faux-cul) – Tu es bien installé, dis donc...

NicolasC’est un pote qui me prête son appart pendant qu’il n’est pas là, pour me dépanner... L’avantage, c’est qu’il n’y a même pas de loyer à payer. Ça vient d’être déclaré logement insalubre...

Antoine, qui n’a pas vraiment écouté, opine du bonnet.

AntoineToujours célibataire ?

Nicolas – Ouais...

Antoine – Veinard ! Tu ne sais pas la chance que t’as... Et tu fais quoi, maintenant ?

Nicolas – Je suis comédien...

Antoine – Ce n’est pas vrai ? T’as continué, alors ?

Nicolas – Quand on a le virus... Et toi ? Tu as laissé tomber ?

AntoineErrare humanum est, perseverare diabolicum !

Nicolas – T’es prof de latin ?

Antoine – De gym... Je suis marié, mon vieux ! J’ai deux gosses. Alors le théâtre, tu penses bien... Et toi, ça marche ?

Nicolas – Tu as vu cette campagne à la télé contre la vitesse au volant ?

Antoine – Ah oui, ça me dit quelque chose.

Nicolas – La scène où le gendarme découvre le cadavre incarcéré dans la bagnole, tu vois ?

Antoine – Ouais...

Nicolas – Eh ben c’est moi.

Antoine (étonné) – Le gendarme, c’est toi ? Je ne t’aurais pas reconnu...

Nicolas – Ah non, pas le gendarme, le... Le cadavre...

Antoine – Ah ouais, d’accord... Je ne t’aurais pas reconnu non plus, dis donc... Eh ben... Ça ne doit pas être évident à jouer...

Nicolas – C’est un métier... Enfin, c’est surtout le maquillage, qui prend beaucoup de temps...

Antoine – Mais le comédien qui joue le gendarme, lui, il est connu, non ? Ce n’est pas celui qui joue dans...

Nicolas – Si, si, c’est lui...

Antoine – Super... Et... il est sympa ?

Nicolas – Tu sais, je ne l’ai pas beaucoup vu... Comme j’avais les yeux fermés...

Antoine – Ah, ouais, évidemment... Et sinon, tu as d’autres projets...?

Nicolas – Pour l’instant, je suis en arrêt maladie...

Antoine – Ah... (Tentant de plaisanter) Ce n’est pas contagieux, au moins...?

NicolasNon, non, rassure-toi... C’est mortel, mais c’est pas contagieux...

Antoine prend ça comme une blague. Il jette un regard intrigué autour de lui et constate l’absence de tout autre invité. Il remarque aussi les cartons...

AntoineTu déménages...?

Nicolas – Euh... Non... Enfin, pas tout de suite...

AntoineJ’ai eu peur... J’ai cru que tu m’avais fait venir pour charger le camion...

Antoine commence visiblement à se demander ce qu’il fait là. Il regarde Nicolas en essayant de faire bonne figure, mais ne sait plus très bien quoi dire.

Antoine – Ça sent le fauve, ici, non ? Tu as un chat ?

Nicolas – Un iguane.

Antoine – Un iguane ?

Nicolas – Ouais... C’est mon pote qui me l’a laissé en partant. Il me prête son appart, et en échange, je nourris son iguane...

Antoine (pas très rassuré) – Et... c’est sympa, un iguane ?

Nicolas – Quand c’est petit, c’est très affectueux... Enfin, ça ne bouge pas. Mais en grandissant, il paraît que ça peut devenir agressif.

Antoine – En grandissant...

Nicolas – Ça peut atteindre dans les deux mètres.

Antoine – D’accord... Et le tien, il fait quelle taille, à peu près ?

Nicolas – Je ne sais pas, je dirais… (Sous le regard inquiet de l’autre, il esquisse un geste incertain pour évaluer la taille de son iguane) Non, mais rassure-toi, je l’ai enfermé dans la salle de bain...

Silence embarrassé.

Antoine – Dis-moi, c’est vraiment très sympa de m’avoir invité mais... on fête quelque chose, là...? C’est ton anniversaire ou...? Je suis peut-être un peu en avance...

NicolasEuh... Non, non... On n’attend personne d’autre... Enfin, à part Vincent...

AntoineAh, tu as invité Vincent...? (Forçant son enthousiasme) Ah oui, ça me fera plaisir de le revoir... On s’est croisés une fois ou deux... Je ne sais pas trop ce qu’il devient...

Nicolas – Il est dans la communication, je crois...

Un temps.

Antoine – Alors, comme ça, tu as eu l’idée de nous réunir tous les trois ? Pour se rappeler le bon vieux temps...?

Nicolas – En fait, j’avais quelque chose à vous demander. Mais je préfère attendre que Vincent soit là...

La sonnette de la porte se fait à nouveau entendre.

Antoine – Ah... Quand on parle du loup...

Nicolas va ouvrir.

Nicolas – Salut Vincent...! Entre...

Nicolas revient, suivi de Vincent, look business branché, une bouteille de Moët et Chandon à la main.

Vincent – Désolé, je suis un peu en retard... (Il tend à Nicolas sa bouteille de champagne) Tiens, j’ai pris ça à la supérette d’en bas...

Nicolas – C’était pas fermé...?

Embarras d’Antoine qui, pour faire diversion, s’approche de Vincent pour le saluer.

Antoine – Salut Vincent !

Vincent (surpris et pas très enthousiaste) – Ah, d’accord... C’est une réunion nostalgie... Les Trois Mousquetaires, dix ans après...

Nicolas – Quinze... Je vais sortir des coupes...

Nicolas pose la bouteille et farfouille dans un carton à la recherche de coupes, pendant que Vincent sourit à Antoine, avec une joie un peu affectée.

Vincent – Tu as dû en faire du chemin, depuis que tu as quitté le lycée...?

Antoine – Ben, je suis toujours au lycée Saint-Sulpice, en fait... Je suis juste passé de l’autre côté du bureau. Enfin, je n’ai même pas de bureau. Je suis prof de gym... Et toi ? (Considérant son look golden boy) Ça a l’air de marcher, dis donc... Tu es dans quoi, exactement ?

Vincent – Dans la pub... Je suis directeur artistique pour une grande agence...

Antoine – C’est peut-être ce que j’aurais dû faire, moi, parce que prof, tu sais... Bon d’accord, contrairement à nos élèves, nous on est payés. Mais tellement mal... Non, et puis il n’y a plus aucune discipline... Tu ne peux pas savoir ce que les jeunes de maintenant peuvent être violents... Remarquez, nous, on était pas mal non plus, hein ? Vous vous souvenez de ce gamin, en sixième, qu’on avait accroché par le col au portemanteau ? On appelait ça jouer au pendu. Si un autre élève n’était pas passé par là pour le décrocher... Il était déjà tout bleu...

Nicolas – Oui, je m’en souviens très bien... C’était moi...

Antoine – C’est toi qui l’as décroché...?

Nicolas – Non le... le pendu... C’était moi...

Antoine (gêné) – Ah ouais... Ah je ne me souvenais plus du tout que c’était toi, dis donc, c’est marrant... Je crois que c’est comme ça qu’on a fait connaissance, d’ailleurs...

Nicolas – Ouais...

Antoine – Ah, la, la... C’était le bon temps...

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