Pff..!

Et si en une journée… votre vie basculait ?
Thierry pensait tout maîtriser : ses affaires, ses amours, son destin. Mais ce matin-là, le passé frappe à sa porte. Puis le futur. Puis l’inattendu, sous toutes ses formes.

Un ballet improbable de révélations, de rencontres, de catastrophes en cascade…
Jusqu’où peut-on tenir quand plus rien ne tient ?
Une journée. Une vérité. Une comédie haletante où rien n’est ce qu’il paraît.
Serez-vous prêt à suivre le rythme ?

Une mécanique implacable pour une comédie irrésistible, furieusement rythmée et follement maîtrisée.

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PFF..!

 

Comédie en deux actes

 

 d’ Éric HUBERT

 

+ 352 621 623 045

erichubert05@yahoo.fr

huberteric.com

 

DISTRIBUTION

9 femmes, 1 adolescente et 5 hommes

(Par ordre d’entrée en scène)

Thierry

Rose

Déborah

Allégria

Bob (Roberta)

Günter

Justin

Monsieur Akilakawa

Mlle Sakémotolami

Marie

John

Katarina

Mary

Blondine

 

ACTE I

SCENE 1  (Thierry, Rose)

(Un duplex chic en désordre, décoré avec goût  pour la fête de Noël. Thierry, chef d’entreprise, la trentaine séduisante, se lève avec la gueule de bois)

THIERRY

Pff.. ! Encore ce rêve étrange !... Pourquoi une robe bleue ?  (Il prend une boîte de pralines à moitié ouverte qu’il sent puis repose avec lenteur. Il ouvre le couvercle de la boîte de café moulu et extrait, médusé, une petite culotte de cette dernière)  C’est pire que je croyais !  (Thierry remarque un soutien-gorge – assorti à la petite culotte –  qui dépasse du percolateur. Voulant l’enlever, il remarque qu’un des bonnets, rempli de marc de café, fait office de filtre)  Après le bas...  (Il penche sa tête au-dessus du bac à eau de la cafetière)  Bizarre, cette odeur de détergent  (Il met son GSM sur haut-parleur pour écouter sa messagerie et cherche des filtres à café)

LA MESSAGERIE DU GSM

Message reçu le lundi 23 décembre à 19h05 : Puceron, c’est Déborah ; ton araignée préférée. Mon mari travaille cette nuit. Si tu veux qu’on se fasse une toile ou autre chose, j’attends ton appel...  Message suivant reçu le lundi 23 décembre à 19h10 : Petite noisette, c’est de nouveau moi, ton écureuil bondissant. N’oublie pas que j’ai faim !

THIERRY

C’est pas une femme, c’est un bestiaire. Dans quoi je me suis encore embarqué ? Enfin, c’est la loi des grands nombres ; il y a toujours une cane boiteuse.  (Le téléphone sonne. Il s’apprête à décrocher puis se ravise)

LA MESSAGERIE DU GSM

Message suivant reçu le lundi 23 décembre à 19h15 : (Ton sec)  Thierry, c’est Déborah. Apparemment, je parle à un GSM qui ne prend pas les messages. Il serait peut-être temps que tu songes à le faire réviser !

THIERRY

C’est toi qui aurais besoin d’une révision !  (Secouant un  thermos)  Sauvé !...  (Il se sert une tasse de café)  Je rêve ou ça sent le nettoie vitre ?!...

ROSE

(Sortant de la salle de bains vêtue d’un peignoir d’homme, elle s’étire)  Le meilleur dans l’amour... c’est la douche !

THIERRY

Merci pour le compliment.

ROSE

Bonjour Thierry.  (Elle l’embrasse, ça l’embarrasse.)

THIERRY

Bonjour Rose... café ?

ROSE

Volontiers.

THIERRY

Toast ?  (Elle acquiesce. Il invite Rose à prendre place devant une petite table ronde et pose la tasse sur ce qui semble être un plateau gris. Il lui beurre une biscotte puis s’assoit en face d’elle. Il l’observe.)

ROSE

(Mangeant son toast)  J’ai quelque chose qui ne va pas ?

THIERRY

Non, rien. Ne faites pas attention à moi. Mangez.  (Elle finit sa biscotte)  Vous en voulez une autre ?

ROSE

Pourquoi pas... Il a un drôle de goût, votre café.

THIERRY

(Il beurre une autre biscotte et lui donne. Il lui enserre les mains avant qu’elle ait le temps de porter le toast à sa bouche. Très prévenant.)  Voyez-vous Rose, cette nuit dans vos bras restera à jamais gravée dans mon corps. C’était merveilleux, exceptionnel, inoubliable mais...

ROSE

Vous avez un cheveu sur le col de votre peignoir.

THIERRY

Ah oui ?...  (Frottant son épaule)  Merci... je disais donc…

ROSE

Il est sur l’autre épaule !

THIERRY

(Balayant le cheveu d’un revers de la main)  Effectivement. Voilà... Je reprends. Cette nuit, avec vous...

ROSE

Il est encore là.

THIERRY

Ecoutez Rose, ce que j’ai à vous dire est assez difficile comme ça ; si vous pouviez éviter de m’interrompre à tout bout de champ.

ROSE

Excusez-moi  (Elle retire le cheveu)  Voilà, je vous écoute.

THIERRY

Ce que je voulais vous dire...

ROSE

Il n’est pas à moi.

THIERRY

Pardon ?

ROSE

Ben oui, je suis blonde et c’était un cheveu roux.

THIERRY

Vous ne me facilitez vraiment pas la tâche !

ROSE

Ne vous fatiguez pas, va. J’ai compris. Si ça peut vous rassurer ; sachez que vous êtes déjà rentré dans le club de mes ex.

THIERRY

C’est comme ça que vous voyez les choses ?

ROSE

Ça vous embête ?

THIERRY

(Rassuré)  Au contraire, pas du tout. Ne changez rien.  (Il regarde sa montre. Soudainement plein d’énergie)  Bon, c’est pas le tout ; mais on a du pain sur la planche et je suis déjà en retard.  (Il ne la laisse pas croquer dans la biscotte qu’elle allait mettre en bouche. Il lui chausse ses lunettes et ouvre l’ordinateur portable sur lequel était posée la tasse de café de Rose)  Heureux de retrouver ma secrétaire.  (Il se lève)  Tapez : À Monsieur Lambert, directeur de la National Switzerland Bank. Par la présente, blablabla, je vous informe que mon découvert sera recouvré endéans les 3 mois. Je me tiens à votre disposition pour tout complément d’information. Blablabla, blablabla... Vous me mailer ça dans la journée.

ROSE

Bien patron.

THIERRY

(Joyeux)  Je savais que vous me porteriez chance en vous engageant il y a un mois !

ROSE

Deux mois.

THIERRY

Vous avez tenu deux mois avant de succomber à mon charme ? Belle perf !... Vous n’avez pas vu le whisky ?

ROSE

Il est resté dans la chambre. Après tout ce que l’on a bu hier soir, vous voulez remettre ça ?

THIERRY

Il faut soigner le mâle…  (Il roule des épaules)  par le malt. Au fait, vous avez une sacrée descente, vous. Un papa écossais ?

ROSE

Non, alcoolique.

THIERRY

Ceci explique cela.  (Il ressort de la chambre puis se sert un verre)  Vous m’accompagnez ?

ROSE

Merci, non.

THIERRY

(Reposant la bouteille près du paravent)  Quand je pense que j’ai réussi à sauver mon entreprise de son rachat par les américains...

ROSE

C’est vrai que ce contrat avec les Japonais tombe à pic.

THIERRY

Avec un tel volume de commande, je m’apprête à assurer non pas la survie mais la prospérité de mon entreprise pour les 20 années à venir.

ROSE

Ne nous emballons pas trop vite. Rien n’est encore officialisé avec Monsieur Akilakawa.

THIERRY

C’est comme si c’était fait. Combien y avait-il d’entreprises en concurrence ? 15, 20 ?

ROSE

17.

THIERRY

(Triomphant)  Face à 17 requins de la finance, c’est moi qui ai ferré le poisson ! Comment s’appelle sa collaboratrice, déjà ? Celle qui s’est adressée à nous.

ROSE

Madame Sakémotolami.  (Prononciation très rapide)

THIERRY

C’est ça, Sakémotolami. Ah, je revois la scène :  "Monsieur Akilakawa s’excuse de ne pas avoir de temps à vous accorder mais votre dossier l’a conquis et il se propose de passer chez vous pour la signature du contrat."

ROSE

Vous êtes vraiment le meilleur !

THIERRY

Je lui propose de le recevoir ici, chez moi, ce mercredi matin. Et là, elle me le passe au tél où il me répond d’une voix virile – N'y voyez-là aucune connotation raciste mais j'ai adoré la force de son accent –  (Essayant de reproduire cet accent viril)  : "Jeudi, 10 heures"  Quel beau cadeau d’anniversaire !

ROSE

C’est vrai que vous êtes né le jour de Noël.

THIERRY

(Souriant béatement, encore sous le charme)  Jeudi... 10 heures...  (Plus énergique, accélérant soudainement le rythme)  Et jeudi c’est demain ; alors, il est temps de s’y mettre.  (Il cherche son dictaphone)  Tapez l’intégralité du texte en supprimant les chapitres 2.2. et 2.3.  (Il met le casque sur les oreilles de Rose puis se saisit de la boîte de pralines qu’il tend à sa secrétaire)  Pour t’aider à taper.  (Elle prend 2 pralines, il remet la boîte à sa place. Son GSM sonne)  Numéro masqué…  (Thierry hésite avant de répondre)  Il faut que je me débarrasse de cette folle. Allez, courage !  (Il répond)  Allô oui... quoi !?... quoi !?... quoi !? Mais ils sont devenus fous !  (Il parle de plus en plus fort, ce qui amène Rosa à retirer son casque)  ... Depuis quand ?... Passez-moi le délégué syndical !

ROSE

Un problème ?

THIERRY

(À Rose)  Ils ont pris Justin en otage depuis hier soir...  (Au téléphone)  Allô ! Dessource… oui c’est Mr Leconte. Ecoutez-moi bien. Vous savez que ce n’est pas dans mes habitudes de vous mentir. Alors voilà, on ne sera pas racheté par les Américains. Tout est rentré dans l’ordre. Il n’y aura aucune suppression d’emploi... il est même fort probable qu’il y ait embauche...  (Cynique)  Oui, le père Noël est japonais cette année...  (Menaçant)  Maintenant vous allez me faire le plaisir de relâcher Justin immédiatement !...  Où est-il ?...  Bon, je vous rappelle plus tard.

ROSE

Et Justin ?

THIERRY

Ils disent qu’ils l’ont relâché ce matin et qu’il est en route pour ici.

ROSE

Quelle histoire !

THIERRY

Séquestrer mon bras droit, ils ont un sacré culot !

ROSE

Plutôt gauche pour un bras droit, ce Justin !

THIERRY

Vous ne l’appréciez pas ?

ROSE

Il est bien gentil, mais il n’a pas beaucoup de personnalité.

THIERRY

Un ami d’enfance doublé d’un travailleur de l’ombre d’une efficacité rare. Il m’est très précieux.  (Une dizaine de lettres tombent à terre par la fente de la porte d’entrée)

ROSE

Courrier !

THIERRY

J’avais remarqué !  (Il ramasse les lettres, s’assoit et trie son courrier en jetant une après l’autre les 9 premières missives dans une poubelle)  Pauvre Justin...

ROSE

Vous ne les ouvrez pas ?

THIERRY

Ce ne sont que des factures. S’ils veulent vraiment être payés, ils réécriront.  (Humant la dernière lettre)  Celle-ci je vais l’ouvrir.  (Il lit la lettre)  Ben ça alors...

ROSE

Un problème ?

THIERRY

Si je m’attendais à ce truc… incroyable !

ROSE

Encore une facture ?

THIERRY

C’est la meilleure de l’année !

ROSE

Une grosse facture ?

THIERRY

Inimaginable !

ROSE

Une TRES grosse facture ?

THIERRY

Au contraire, un mandat... Il y a environ 6 mois, j’ai fait la conquête de Mary, une petite américaine qui venait exposer ses toiles à Paris. Oh, rien de sérieux ; ça n’a duré qu’une nuit, dans un hôtel minable. À mon réveil, elle était partie en me laissant sa carte de visite sur l’oreiller. Il y était écrit qu’elle devait rentrer aux States le jour même et qu’elle allait réfléchir à ma demande en mariage.

ROSE

Vous l’avez demandée en mariage ?!

THIERRY

C’est surtout l’alcool qui a parlé ! Je ne me suis pas trop inquiété, avec un océan entre nous. Et puis, je n’avais pas pris son petit mot au sérieux,  (Il cherche quelque chose dans le tiroir de la commode)  du moins jusqu'à aujourd’hui.  (Il lit un extrait de la lettre)  "J’accepte ton demande en mariage. J’arrive chez toi avec mes parents pour le fête de fin de l’année."  (Il se remet à chercher dans la commode)

ROSE

Vous voilà dans de beaux draps !

THIERRY

Des draps de soie, oui.  (Il extrait une revue d’un des tiroirs de la commode)  C’est l’affaire de ma vie !

ROSE

Encore ?

THIERRY

Mieux qu’Akilakawa.  (Il feuillette la revue)  Peu après le départ de ma dulcinée d'un soir, je tombe par hasard sur cette revue... Voilà, lisez là.

ROSE

"Quand le roi des souris épouse la reine des petits rats..."

THIERRY

Mes futurs beaux-parents !

ROSE

Ils ont un élevage de rongeurs ?

THIERRY

Lisez... en dessous

ROSE

"La célèbre ex-danseuse étoile russe Katarina Beletoff…

THIERRY

Le petit rat !

ROSE

…épouse en secondes noces le milliardaire texan géant de l’informatique John Hérinfay."

THIERRY

La souris ! Regardez la photo, là... et sa légende.

ROSE

"LA STAR ET LES TOILES ! Le génie est-il héréditaire ? Mary, fruit du premier mariage de Katarina Beletoff, triomphe en France. La décapante peinture de cette jeune et ambitieuse artiste New-yorkaise a véritablement conquis Paris. Ci-dessus, Mary face à ses œuvres." Mais, elle est de dos sur cette photo !

THIERRY

Croyez-moi c’est elle ! Mary, aujourd’hui fille adoptive de John Hérinfay et demain épouse de Thierry Leconte.

ROSE

Vous allez vraiment vous Marier ?

THIERRY

C’est l’occasion ou jamais, non ?

ROSE

Vous ne trouvez pas que c’est un peu rapide, comme décision ?

THIERRY

J’ai signé mes meilleurs contrats, en prenant des décisions rapides !

ROSE

Mais ça n’a rien à voir !

THIERRY

Ah bon ?! Et depuis quand le mariage n’est plus un contrat ?

ROSE

Vu sous cet angle… Mon homme s’est marié deux fois, lui.

THIERRY

J’ignorais que vous étiez mariée. Ce n’était pas mentionné sur votre C.V.

ROSE

Je ne le suis pas.

THIERRY

Attendez, attendez... Vous avez une liaison avec un homme marié ?

ROSE

Ça fait deux ans que je suis avec Günter.

THIERRY

Günter ? Il est allemand ?

ROSE

Gagné. Je dis Günter mais tout le monde l’appelle " Günter le docker"... rapport à son nom de scène lorsqu’il arpentait les rings d’outre-Rhin.

THIERRY

(Inquiet)  Il est boxeur ?

ROSE

(Avec mimique)  Catch ! Sa carrière en a pris un coup, le jour où il a tué son coéquipier de ses poings nus.

THIERRY

Et moi qui croyais que les combats étaient truqués...

ROSE

C’était pas sur un ring mais dans le lit de sa femme.

THIERRY

Plutôt expéditif votre ami.

ROSE

C’est un grand sensible que la vie n’a pas épargné. 4 ans de prison, une deuxième femme mariée trop vite qui s’est retrouvée en chaise roulante après un mauvais coup, et enfin notre amour à jamais proscrit par ce handicap.

THIERRY

(Eberlué)  Il a aussi cogné sa deuxième femme ?

ROSE

Accident de zoo. Elle travaillait là lorsqu’elle a été attaquée par un gorille en rut ; le coup du lapin ! Günter ne lèverait jamais la main sur une femme ; il ne frappe que les hommes.

THIERRY

C’est rassurant... Et, vous le trompez souvent ?

ROSE

Jamais, j’aurais trop peur pour mon partenaire... Avec vous, c’était pas pareil. Je lui ai envoyé une lettre de rupture hier après-midi. J’étais donc libre !

THIERRY

(Inquiet)  Vous avez rompu hier après-midi ? ! Il ne sait pas que vous êtes ici, au moins ?  (On sonne à la porte)  Ce doit être Justin.

SCENE 2   (Thierry, Allégria, Rose, Déborah)

THIERRY

(Il ouvre la porte)  Allegria, vous avez perdu vos clés ?

ALLEGRIA

(Quinquagénaire bien en chair, cubaine, vêtue avec des couleurs vives. Elle a les bras chargés de paquets)  La prochaine fois, je me ferai greffer une main supplémentaire pour prendre les clés dans ma poche... Ça sent le zoo, ici.

THIERRY

Vous êtes encore de bonne humeur.

ROSE

Bonjour, je suis Rose, la secrétaire de Monsieur Leconte.

ALLEGRIA

(Antipathique)  Moi c'est Allégria, la femme de ménage. Comment peut-on vivre dans un tel bazar ? L’iguane n’est pas là ?

ROSE

(Paniquée)  Vous avez un iguane ?

THIERRY

(À Allegria)  Je l’ai emmené à la clinique vétérinaire hier matin, je dois le reprendre ce soir.

ROSE

(Avec dégoût)  Mais c’est répugnant comme bête.

ALLEGRIA

Je ne vous le fais pas dire, surtout qu’il bave partout. Tiens, pas plus tard qu’il y a 2 jours, je l’ai surpris avec sa salive qui dégoulinait sur les pralines.  (À Thierry)  Vous pourrez les lui donner à son retour.  (Rose se rappelle qu’elle vient de manger 2 pralines. Main devant la bouche pour ne pas vomir, elle se précipite dans la salle de bains)  Qu’est-ce qu’elle a, vous l’avez déjà mise enceinte ?

THIERRY

Très drôle...

ALLEGRIA

Je trouve vos conquêtes de plus en plus légères. Et je ne parle pas de leur poids.

THIERRY

C’est vous qui devenez lourde.

ALLEGRIA

(Amusée)  Vous voulez  dire, encore plus lourde ?  (Elle sort un paquet cadeau d’un de ses sacs)  Pendant que j’y pense, bon anniversaire.

THIERRY

(Emu)  Un jour à l’avance, comme d’habitude. Merci.

ALLEGRIA

Ça fait 30 ans que je passe le jour de Noël toute seule avec ma bouteille de tequila ; et c’est pas demain que ça va changer !

THIERRY

(Ouvrant le paquet)  Justement, à ce propos, j’ai une petite faveur à vous demander. J’attends la visite d’un très gros client japonais demain matin, Monsieur Akilakawa. Et votre présence m’est indispensable pour assurer le service.  (Thierry sourit en découvrant un portrait de Fidel Castro)

ALLEGRIA

Il est important de se rappeler ses origines.

THIERRY

Vous doutez de mon éthique ? Je suis et resterai toujours un patron de gauche... Pour votre présence, demain ?

ALLEGRIA

Pas question.

THIERRY

Ecoutez Allegria...

ALLEGRIA

Pas question.

THIERRY

(Agacé)  Pas question, pas question, vous ne savez dire que ça !  (Ferme, donnant un ordre)  Vous devez absolument être ici demain matin !

ALLEGRIA

Pas question.

THIERRY

(Excédé)  Ecoutez Allegria : soit vous êtes là demain matin, soit...

ALLEGRIA

Soit quoi ? Vous allez me virer ?  (Directive)  Allez, aidez-moi à ranger votre foutoir au lieu de dire des conneries.  (Agressive à la vue de Rose qui sort groggy de la salle de bains)  J’espère que vous n’avez pas tout salopé, vous !  (Elle entre dans la salle de bains avec des produits nettoyants

ROSE

Comment s’appelle cette ogresse, déjà ?

THIERRY

En espagnol, ça veut dire allégresse.

ROSE

On ne peut pas dire qu'elle porte bien son prénom ! Je suis...

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