Un cercueil pour deux

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Quand deux candidats aux élections, le jour même du scrutin, doivent aussi incinérer leurs conjoints respectifs, on risque le bourrage d’urnes. Surtout lorsque le directeur des pompes funèbres a recruté une intérimaire du genre incontrôlable…

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Liste des personnages (4)

Edmond Picard Homme • Adulte • 172 répliques
Patron d'une entreprise de pompes funèbres
Samantha Femme • Adulte • 141 répliques
Jeune femme, intérimaire.
Francis Martino Homme • • 119 répliques
Candidat aux élections législatives
Chantal Delamare Femme • Adulte • 77 répliques
Candidate aux élections législatives

Décor (1)

Réception d'une entreprise de pompes funèbres La réception d’une entreprise de pompes funèbres, ressemblant à celle de n’importe quelle autre entreprise. Sur le bureau, un téléphone.

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PROLOGUE

(facultatif)

La réception d’une entreprise de pompes funèbres, ressemblant par son côté impersonnel à n’importe quel espace d’accueil de n’importe quelle entreprise. Les deux comédiennes interprétant les deux femmes de ce prologue seront celles qui interpréteront dans la pièce qui suit les rôles de Samantha et de Chantal. Elles sont vêtues de deuil et portent toutes les deux pour la circonstance des voilettes noires cachant leurs visages. Cela permettra d’empêcher qu’on fasse le rapprochement avec les personnages qu’elles incarneront ensuite. On veillera aussi à ce que ces deux couples de personnages soient très distincts de par leur style (manière de s’habiller et de s’exprimer notamment).

La première femme arrive. Elle sort un mouchoir de son sac, sèche une larme et se mouche. Son portable sonne. Elle répond d’une voix très affectée.

Femme 1 – Oui...? Ah, c’est toi... Oui, oui, je suis à la chambre funéraire, là. C’est vrai que je ne le voyais plus depuis des années, mais bon. Ça fait quand même un choc. Je voulais le revoir une dernière fois...

La deuxième femme arrive, en deuil et voilée elle aussi.

Femme 1 – Excuse-moi, il va falloir que je te laisse. Ma sœur vient d’arriver. Je te rappelle plus tard, d’accord ? Merci d’avoir appelé...

Les deux femmes s’embrassent, sans chaleur.

Femme 2Heureusement que tu m’as prévenue. Moi, je n’ai même pas reçu de faire-part. Il est là ?

Femme 1 – Oui.

Femme 2 – Tu l’as vu ?

Femme 1 – Oui.

Femme 2 – Ça fait au moins dix ans... Il a dû changer, non ?

Femme 1 – Il est mort.

Femme 2 – Oui... Je ne suis pas vraiment sûre d’avoir envie de le voir, en fait. Je n’ai jamais vu un mort. Il vaut peut-être mieux que je garde de lui l’image qu’il avait la dernière fois que je l’ai rencontré. Plein de vie...

Femme 1 – Allez. Fais ça pour lui. Je suis sûre que ça lui aurait fait plaisir de te voir une dernière fois

Femme 2 – Bon.

Elle se dirige sans enthousiasme vers le côté cour et disparaît.

Sa sœur reste seule et écrase à nouveau une larme.

L’autre revient au bout d’un instant, un peu perturbée.

Femme 1 – Ça va...?

Femme 2 (embarrassée) – Tu m’as bien dit que c’était là, la porte à droite ?

Femme 1 – Oui, pourquoi ?

Femme 2 – C’est pas lui.

Femme 1 – Tu ne l’as pas vu depuis dix ans. Il a changé, forcément.

Femme 2 – Il n’a pas changé de sexe, quand même... C’est une femme, là, dans le cercueil.

Femme 1 – T’es sûre...?

Femme 2 – Une femme qui ne lui ressemble pas du tout, hein.... Tu ne t’en es pas rendu compte ?

Femme 1 – J’étais tellement bouleversée, ce matin. J’ai laissé tomber mes lentilles dans le lavabo. Ça doit être la porte de gauche. Il y a deux chambres funéraires... Je vais aller voir.

Femme 2 – Je crois qu’il vaut mieux que ce soit moi...

Elle repart côté cour, laissant sa soeur encore plus bouleversée, et revient au bout d’un instant.

Femme 1 – Alors ?

Femme 2 – C’est pas lui non plus.

Femme 1 – T’es sûre ?

Femme 2 – À moins qu’il nous ait caché toute sa vie qu’il était noir... Fais voir le faire-part ? Tu t’es peut-être trompée d’adresse. Des chambres funéraires, il y en a un peu partout...

Femme 1 – Oh, mon Dieu... Ça m’a tellement retournée, d’apprendre qu’il était mort. Et maintenant, on ne va même pas pouvoir assister à son enterrement...

Elle sort le faire-part de son sac et le tend à sa sœur.

Femme 2 (jetant un coup d’œil au faire-part) – Non, pourtant, c’est bien là, je ne comprends pas... (Continuant à lire à haute voix) Ont la douleur de vous faire part du décès de Monsieur... Mais c’est pas son nom !

Femme 1 – C’est pas possible ! Fais voir...

Elle prend le faire-part que lui tend sa sœur, et le regarde en plissant les yeux, pour tenter de compenser l’absence de ses lentilles.

Femme 1 – Merde ! C’est le nom des voisins... Ça arrive au moins une fois par mois que le facteur se trompe de boîte. Il faut dire qu’entre Martinez et Ramirez... J’ai pas fait attention.

Femme 2 (consternée) – Donc, il n’est pas mort...

L’autre la regarde avec un air pitoyable.

Femme 1 – Je suis vraiment désolée...

Silence embarrassé.

Femme 1 – Qu’est-ce qu’on va faire de la couronne ?

Femme 2 – Je ne pense pas qu’ils vont nous la reprendre, hein...? T’imagines un peu, si les fleuristes se mettaient à rembourser les fleurs après les enterrements... On n’a qu’à la laisser pour fleurir la tombe du défunt de tes voisins.

Femme 1 – Surtout qu’ils n’avaient pas l’air de beaucoup y tenir. Ils ne sont même pas venus...

Femme 2 – C’est normal, c’est toi qui as le faire-part...

Femme 1 – Merde, c’est vrai. Comment je vais leur annoncer ça, moi...

Femme 2 – Ah, oui... Je crois que là, tu vas avoir besoin de tout le tact dont tu es capable...

Femme 1 – Enfin... La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas mort... (Soupirant) – Moi qui avais déjà presque fait mon deuil...

Femme 2 – Comme ça ce sera fait, hein ?

Elles s’apprêtent à s’en aller.

Femme 1 – Oh, mon Dieu...

Femme 2 – Tu vas aller le voir ?

Femme 1 – Qui ?

Femme 2 – Ben lui !

Femme 1 – Pourquoi j’irais le voir ?

Femme 2 – Je ne sais pas, moi. Tu tenais absolument à lui dire un dernier adieu. Ben comme ça tu pourrais le faire de son vivant...

Noir.

Petit intermède avec musique funèbre.

ACTE 1

La réception d’une entreprise de pompes funèbres, ressemblant à celle de n’importe quelle autre entreprise. Sur le bureau, un téléphone sonne. Edmond, le patron, vêtu d’une façon très stricte, arrive en maugréant.

Edmond – Oui, oui, j’arrive... Qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui à être aussi pressés... Ce n’est pas encore les soldes... Ah, non, je vous jure, ils finiront par avoir ma peau... (Il répond, avec une amabilité commerciale)

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