Un enterrement de vies de mariés

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Fred et Clara vont se marier dans quelques heures. Max et Zoé, sur le point de divorcer, vont transformer cet heureux événement en un pugilat général. Quand on se marie, mieux vaut bien choisir ses témoins…

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Liste des personnages (4)

Fred Homme • Adulte • 190 répliques
Le futur marié
Clara Femme • Adulte • 149 répliques
La future mariée
Max Homme • Adulte • 276 répliques
Le futur divorcé
Zoé Femme • Adulte • 220 répliques
La future divorcée

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Jour 1

Le salon d’une maison bourgeoise. Clara arrive, en peignoir et une serviette sur les cheveux, semblant chercher quelque chose.

Clara – Qu’est-ce que j’ai encore fait de mon téléphone...? (Un portable sonne sous un coussin) Ah, le voilà... (Elle prend l’appel) Oui, maman... Si, si, tout va bien. Et vous ? Il fait beau en Normandie ? Il pleut ? Oui, tu as raison, mariage pluvieux, mariage heureux... C’est ça, on se retrouve demain à la mairie, comme prévu. Vers 11 heures, c’est parfait... Non, je te promets, on ne fera pas de bêtises... et on ne se couchera pas trop tard non plus. Oui, je sais, c’est le grand jour. Si j’ai bien réfléchi ? On se marie demain, maman ! Je crois que ce n’est plus trop le moment de réfléchir, non ? Écoute, il faut que je te laisse, Zoé ne va pas tarder à arriver, et je ne suis pas encore prête. Moi aussi, je t’aime. Et embrasse papa de ma part.

Fred arrive, en tenue très décontractée, chemise à fleurs et bermuda.

Fred – Ta mère ?

Clara – Ma mère... Tu vas sortir comme ça ?

Fred – C’est un enterrement de vie de garçon, pas un entretien d’embauche. Et toi, tu vas sortir comme ça ?

Clara – Tant que tu ne vas pas dans cette tenue à la mairie... parce que là, je ne suis pas sûre de dire oui.

Fred – Même en smoking, jusqu’à la dernière minute, j’aurais toujours peur que tu dises non.

Clara l’enlace tendrement.

Clara – Je plaisante... Tu sais bien que même en bermuda et en tongs, je t’épouserais sans hésiter.

Fred – Je me demande encore pourquoi.

Clara – Peut-être parce que je t’aime, tout simplement.

Fred – Un ex-comédien au chômage...

Clara – Tu n’es pas au chômage, tu es agent immobilier.

Fred – Agent immobilier free lance, et sans aucun client pour l’instant.

Clara – Ça va venir. J’ai confiance en toi.

Fred – Merci.

Clara – Et toi ? Tu es sûr de vouloir passer le restant de ta vie avec une pharmacienne ? Tu aurais peut-être préféré rester saltimbanque et collectionner les maîtresses, comme ton copain Max.

Fred – Saltimbanque... J’ai l’impression d’entendre ta mère.

Clara – C’était du deuxième degré...

Fred – C’est vrai que médecin, c’est quand même plus sérieux que saltimbanque... ou même agent immobilier.

Clara – La pharmacie, tu sais, c’est plus proche de l’épicerie que de la médecine.

Fred – C’est une vocation, non ?

Clara – Oui, si on veut... Petite, je jouais à la marchande. Je vendais des boutons de culottes. Comme mes parents ne m’auraient jamais laissée tenir une mercerie, j’ai fait des études de pharmacie, comme eux.

Fred – Et aujourd’hui ils te laissent la boutique. Avec l’appartement qu’il y a au-dessus.

Clara – Au moins, on n’a pas de loyer à payer. On est chez nous.

Fred – Chez nous... Je dirais plutôt chez toi.

Clara – Ce sera plus pratique pour moi. J’aurai juste l’escalier à descendre pour aller travailler.

Fred – Oui... D’ailleurs, c’est incroyable, même ici on sent cette odeur de pharmacie.

Clara – J’ai vécu avec ça toute ma vie, je ne le remarque même plus. Mais si ça te dérange, on pourra toujours déménager dans quelques années.

Fred – Remarque, c’est plutôt une odeur rassurante. Habiter au-dessus d’une pharmacie... J’ai l’impression que ça va repousser tous les microbes. Et que rien de grave ne peut m’arriver. (Il l’embrasse) Et ta mère, qu’est-ce qu’elle voulait ?

Clara – S’assurer que mon enterrement de vie de jeune fille ne finirait pas au commissariat ou à l’hôpital.

Fred – Toujours aussi optimistes, tes parents.

Clara – Écoute, pour le mariage aussi, ils se sont occupés de tout, on ne va pas leur en vouloir.

Fred – Oui, et ils ont tout payé.

Clara – C’est la tradition, les parents de la mariée payent le mariage. Ça remplace la dot...

Fred – Enfin... ils ne se sont pas trop ruinés non plus. On peut dire que c’est un mariage dans la plus stricte intimité.

Clara – Habituellement, c’est plutôt une expression qu’on utilise pour les enterrements. Pour les mariages, je crois qu’on dit entre deux témoins. Mais c’est ce qu’on voulait, non ?

Fred – En tout cas, c’est ce que voulaient tes parents. Ils n’ont même pas invité leur propre famille. Et comme c’est eux qui payent, je n’ai pas osé inviter la mienne...

Clara – Arrête... Tu es fâché avec toute ta famille. C’est plutôt pour ça que tu ne les as pas invités, non ?

Fred – Tes parents ne doivent pas miser grand chose sur ce mariage.

Clara – Au moins, tu n’auras pas à les supporter tous les jours. Maintenant qu’ils sont à la retraite, ils habitent à 100 kilomètres d’ici.

Fred – Tu as raison.

Clara – On pourra toujours aller les voir le week-end. Ça nous fera une maison de campagne.

Fred – Quand tu dis le week-end... Tu veux dire tous les week-ends ?

Clara – Disons un week-end sur deux, alors. Bon, il faut que j’aille m’habiller, moi.

Fred – Et moi je dois passer à l’agence de voyage pour retirer nos billets pour Venise. Je ne savais même pas que ça existait encore, les agences de voyage...

Clara – Le voyage de noces aussi, c’est un cadeau de mes parents... Et ils ne sont pas très branchés internet.

Ils sortent.

Arrivent Max et Zoé. Max a un paquet cadeau à la main.

Max – Ils ne sont pas là ?

Zoé – Clara m’a laissé un message. Elle finit de se préparer.

Max pose le paquet.

Max – Et Fred ?

Zoé – Je ne sais pas... Elle m’a dit de les attendre ici.

Max – Et tu as les clés de chez eux...?

Zoé – Elle m’a demandé d’arroser les plantes pendant leur voyages de noces.

Max – Si on peut leur rendre service... Parce que pour le cadeau de mariage, on ne s’est pas foulés. Un service à raclette... On est les témoins, quand même...

Zoé – Oui, mais on n’a pas les moyens de faire plus en ce moment...

Max – Combien ?

Zoé – Vingt euros.

Max – Vingt euros ?

Zoé – C’était le modèle d’exposition. Ils m’ont fait 50%.

Max – Je comprends ça... En plein été, les services à raclette, ça ne doit pas se vendre beaucoup...

Zoé – Moins cher, il n’y avait qu’un ticket de loto.

Max – Tu rigoles, mais j’avais l’habitude de jouer au loto avec Max, quand on était au Cours Florent.

Zoé – Vous ne deviez pas miser beaucoup sur votre carrière de comédiens...

Max – On se disait que si on gagnait, on achèterait un théâtre, et on pourrait faire ce qu’on voudrait...

Zoé – Mais vous n’avez jamais touché le gros lot...

Max – On jouait le même numéro, toutes les semaines. Nos dates de naissance.

Zoé – Vous jouez toujours ?

Max – Maintenant qu’il est avec Clara, on ne se voit plus beaucoup... Peut-être qu’il continue à jouer tout seul.

Zoé – Il n’est pas trop tard pour lui acheter un ticket.

Max – En même temps, tu sais ce qu’on dit : heureux au jeu, malheureux en amour.

Zoé – Ah oui, c’est vrai. On dit ça... Enfin, pas les gens de notre génération, en général.

Max – Offrir un ticket de...

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