Le Voleur de couleurs

Titre : Le Voleur de Couleurs

Texte théâtral en trois actes

Personnages principaux :

Camille

Éloïse

Lucie

Malik

Le Voleur

Le Blême

Personnages secondaires :

Naël : garçon sensible et attentif, observe ce que les autres ne disent pas.

Salomé : vive et sarcastique, cache ses peurs sous l’humour.

Nour : calme et douce, la mémoire du groupe.

Idris : courageux, un peu impulsif, mais profondément loyal.
Le Voleur de Couleurs
Pièce en trois actes – théâtre poétique pour jeunes comédiens

Synopsis :
Un matin, le monde s’est figé. Les couleurs ont disparu, les sons se sont tus, les odeurs se sont évanouies. Tout est devenu gris, comme dans une vieille photographie oubliée. Dans cette ville figée, un groupe d’enfants – Camille, Éloïse, Lucie, Malik, Naël, Salomé, Nour et Idris – cherche à comprendre ce qui s’est passé.

Peu à peu, ils découvrent l’existence d’un mystérieux Voleur, une silhouette silencieuse qui capture les couleurs à l’aide d’un étrange appareil. Mais ce n’est pas un simple méchant : derrière ses gestes se cache une douleur, une contrainte, une menace. Le Voleur agit sous l’emprise d’un être froid et impitoyable, le Blême, qui le pousse à effacer le monde.

Alors que la peur s’installe, les enfants s’interrogent : faut-il fuir, se taire, ou affronter ce qui les dépasse ? Ensemble, ils tentent de retrouver les traces du passé, de réveiller les souvenirs et de raviver la lumière. Car peut-être qu’en tendant la main au Voleur, en écoutant sa peine, ils pourront faire reculer l’ombre.

Une fable poétique sur la perte, la mémoire et le pouvoir de la solidarité, où l’espoir renaît peu à peu sous la forme d’une feuille rouge emportée par le vent.

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Le Voleur de Couleurs

Préambule

Le voleur de couleurs apparaît et déambule dans le décor avec un appareil dans les mains qui semble être un appareil photo. Il le porte plusieurs fois à ses yeux, de grands flash en sortent et les couleurs disparaissent. Puis lui aussi disparaît.

Acte I – Ce que l’on ne voit plus

Toute la scène en voix off

Scène 1 — L’enfant et la grand-mère

Lieu : Une cuisine modeste. Lumière blafarde. Une table, une tasse de thé fumant, mais sans chaleur. Léo, 8 ans, dessine avec des crayons gris. Josiane, sa grand-mère, le regarde tristement.

ENFANT

Mamie… mon dessin est tout moche. J’ai colorié le soleil, mais il brille pas. Il est triste lui aussi ?

GRAND-MÈRE

Ce n’est pas de ta faute, mon cœur. Le voleur de couleurs est passé par là. Il prend tout ce qu’il voit.

ENFANT

Pourquoi il fait ça ? Il est fâché ? Il a peur des couleurs ?

GRAND-MÈRE

Peut-être qu’il les a perdues, lui aussi. Peut-être qu’il ne se souvient plus de ce que c’est d’aimer quelque chose.

ENFANT

Mamie, c’était comment… avant ?

GRAND-MÈRE

Avant ? C’était plein de couleurs, mon trésor. Le jardin brillait de verts, de rouges, de bleus… Le matin, le soleil entrait par cette fenêtre et dansait sur les murs.

ENFANT

Et maintenant ?

GRAND-MÈRE

Maintenant, on tricote du silence et on parle en soupirs. Mais si tu fermes les yeux…

ENFANT

…je vois une rose rouge. Et un oiseau avec un ventre jaune !

GRAND-MÈRE

Tu vois… Rien n’est perdu tant qu’on se souvient.

[…] Les autres scènes suivent dans la version complète.

Scène 2 – Après l’attaque

Lieu : Une ruelle déserte. Noir et blanc.

Le vent fait voler un vieux sac plastique gris. Tout semble figé.

CAMILLE

Tu vois ça, Éloïse ? Mes mains.
Elles sont grises. Comme si elles n’étaient plus à moi. Comme si j’étais un dessin effacé.
Tu te souviens du rouge de mon écharpe ? Elle était rouge, hein ? Un vrai rouge. Pas un rêve.

ÉLOÏSE

Non... pas un rêve.
Oui. Elle l’était. Rouge comme… le soleil qui se couche en hiver.
Ou les bonbons cerise que tu cachais dans ta poche.
Maintenant, tout est plat. Même le silence est plus lourd qu’avant.

CAMILLE

Je me sens vide.
Comme si on m’avait aspiré de l’intérieur. Ce n’est pas juste les couleurs.
C’est quelque chose d’autre… Tu le sens ?

ÉLOÏSE

Oui.
C’est comme si les souvenirs aussi avaient perdu leur teinte.
Je n’arrive même plus à me rappeler la couleur de ma propre voix.

CAMILLE

Il avait un regard fixe.
Comme un photographe, mais sans émotion.
Il ne regarde pas les gens… il vise.
J’ai senti un flash, mais pas de lumière.
Juste… une perte.

ÉLOÏSE

Tu te souviens d’hier ? Il y avait du jaune. Sur les volets.

CAMILLE

Et le bleu du ciel…
Ce matin, j’ai cru qu’il allait revenir.
Mais non. C’est toujours… comme ça.

ÉLOÏSE

On dirait qu’on vit dans un rêve.
Pas un vrai cauchemar, non…
Un rêve sans couleur. Sans réveil.

CAMILLE

Un monde effacé.
Étrange…
Tout à l’heure, j’ai cru sentir l’odeur des pommes.
Des pommes chaudes, comme dans la cuisine de ma mère.

ÉLOÏSE

Moi aussi. Une odeur… jaune.

ÉLOÏSE

Tu crois que c’est pour toujours ?

CAMILLE

Je sais pas.
Mais je veux pas m’habituer.

Scène 3 – Une trace

Lieu : Toujours la ruelle déserte.

Le sac plastique s'est accroché à un lampadaire. Le vent s'est calmé. Un bruit lointain - très léger - se fait entendre.

CAMILLE

T'as entendu ? Un bruit ? Un froissement comme une page qu'on tourne ? Ou quelqu'un qui marche ?

ÉLOÏSE

Je l'ai entendu aussi. Ça venait de là-bas, je crois. On devrait peut-être...

CAMILLE

Tu l'as vu ? Dis-moi que tu l'as vu

ÉLOÏSE

Je… je crois. Quelque chose. Ou quelqu’un.
Et une tache. Rouge. Mais elle a disparu.

CAMILLE

Ça veut dire qu’il reste quelque chose. Qu’il n’a pas tout volé. Pas encore. Ou qu’il en laisse exprès. Pour qu’on le suive ?

ÉLOÏSE

Ou pour qu’on ait de l’espoir. Ce serait pire, non ? Offrir un éclat, juste pour mieux le reprendre.

CAMILLE

Il joue avec nous.

ÉLOÏSE

Viens.
On ne doit pas rester ici.

Scène 4 – L’école vide

Lieu : Une ancienne école primaire.

Couloirs silencieux. Lumière pâle par les fenêtres poussiéreuses. Les murs sont gris. Les affiches ont perdu leurs dessins. Une horloge s'est arrêtée.

ÉLOÏSE

C'est encore pire ici.
Je croyais que ce serait familier. Réconfortant.
Mais on dirait un souvenir sans voix.

CAMILLE

Ici, il y avait la fresque
Des enfants qui couraient sous l'arc-en-ciel. Tu te souviens ?
Maintenant, ce n'est qu'une...

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