Le Bistrot du Hasard

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Au Bistrot du Hasard, Thelma et Louise, en panne de voiture, croisent Paul et le fantôme de Virginie. Drôle d’endroit pour une drôle de rencontre, aux allures de retrouvailles et de règlements de comptes.
Car le hasard ne fait pas toujours bien les choses…

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Liste des personnages (3)

Thelma Femme • Adulte • 287 répliques
Louise Femme • Adulte • 283 répliques
Paul Homme • Adulte • 92 répliques

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Un bar au décor assez sommaire. Au centre un comptoir, et devant trois tables avec chacune sa chaise. Au-dessus du comptoir, une enseigne : Le Bar Hasard. Une femme arrive. Ne connaissant visiblement pas l’endroit, elle est en outre étonnée de le trouver désert. Elle fait quelques pas, et toussote pour signaler sa présence.

Louise (timidement) – Il y a quelqu’un ? (Elle fait quelques pas supplémentaires, avant de répéter, plus fort.) Il y a quelqu’un ? Apparemment, il n’y a personne... Voilà que je me mets à parler toute seule, maintenant... (Elle hésite un peu, puis s’assied à l'une des tables, avant de sortir son portable et de regarder l’écran.) Toujours pas de réseau... (Relevant la tête et regardant autour d’elle) C’est quoi, ce trou ? (Elle se dirige vers le comptoir.) Il doit bien y avoir un téléphone, dans ce bistrot... (Elle regarde sur le comptoir, mais ne voit rien, et soupire.) Je prendrais bien un café, au moins... C’est dingue ! N’importe qui pourrait entrer ici et se barrer avec la caisse... (Elle avise une bouteille et trois verres posés sur le comptoir.) Je peux toujours prendre un petit remontant en attendant... (Elle se sert un verre, qu’elle avale cul sec, en manquant de s’étrangler.) Ouah... C’est plutôt le genre agricole... (Ragaillardie, hurlant presque) Il y a quelqu’un ? Ce n’est pas vrai, il y a sûrement un téléphone quelque part... 

Elle passe derrière le comptoir et, farfouillant dans les étagères, laisse tomber un portrait dans un cadre. Elle se baisse pour le ramasser, disparaissant ainsi à la vue des spectateurs. Une deuxième femme entre. Ne voyant personne, elle fait le même manège que la première, mais plus énergiquement.

Thelma (hurlant) – Il n’y a personne ? (L’autre femme, surprise, émerge de sous le comptoir avec le portrait à la main, l’air ahurie.) Ah, bonjour ! J’ai cru qu’il n’y avait personne. Je vais prendre un café, s’il vous plaît.

Louise – Ah, non... C’est-à-dire que...

Thelma – Ça ne fait rien, un thé si vous préférez... Vous avez un téléphone ? Il n’y a pas de réseau, chez vous...

Louise – Oui, je sais... Non, mais... C’est un malentendu... Je ne suis pas la patronne...

Thelma OK... Mais vous pouvez quand même me servir un café... ou un thé ?

Louise – Je ne suis pas non plus la serveuse... Je suis une cliente, comme vous.

Thelma – D’accord... Et... qu’est-ce que vous faites derrière ce comptoir, alors ?

Louise – Je cherchais un téléphone, justement.

Thelma – Et vous l’avez trouvé ?

Louise – Non...

ThelmaBon... Et la patronne, elle est où ?

Louise – Aucune idée...

Thelma – Aucune idée ?

Louise – Comment voulez-vous que je le sache ?

Thelma – Je ne sais pas... Vous venez de dire que vous n’étiez pas la patronne. Donc vous savez déjà qu’il y a une patronne.

Louise – Mais pas du tout ! Je voulais simplement dire que la patronne, ce n’était pas moi. Mais je ne sais pas... La patronne... C’est peut-être un patron...

Thelma – Je vois... Donc, en somme, vous n’êtes pas de la maison...

Louise – Voilà...

Thelma – Comme je vous ai vue derrière le comptoir...

LouiseBon, on ne va pas y passer la nuit, non plus.

Thelma – J’espère... Je suis crevée...

Louise – Oui, moi aussi...

Thelma – Non, je veux dire, je suis crevée... J’ai crevé. Crevé un pneu. Enfin, deux, plus exactement. Sur la nationale, là... Enfin, je ne sais pas ce que c’est. Certainement pas une nationale. Une départementale, peut-être. Et encore. Un chemin vicinal, plutôt. Bref, j’ai crevé sur la route. Et figurez-vous que je n’ai qu’une roue de secours.

Louise – Ah, vous aussi ?

Thelma – Ben, oui... On a beau être prudent... En général, personne ne se trimbale avec deux ou trois roues de secours dans son coffre...

LouiseNon, je veux dire, vous aussi, vous êtes en panne ? Parce que moi aussi j’ai crevé.

Thelma – Vous avez crevé un pneu ?

Louise – Trois.

ThelmaNon ? Vous aussi ?

Louise – C’est ce que je me tue à vous dire.

Thelma – OK... Et vous avez appelé un dépanneur ?

Louise – Ben... Comme vous disiez... Il n’y a pas de réseau ! Et je n’ai pas trouvé de téléphone fixe...

Thelma – Je vois...

Louise – Je ne sais pas ce qu’on va devenir... Encore heureux que vous aussi, vous avez crevé...

Thelma – Vous trouvez ?

Louise – Ben... Au moins, je ne suis pas toute seule... Et vous non plus...

Thelma – Bon, restons calmes... Quelqu’un va bien finir par arriver...

Louise – Si vous le dites...

Thelma – C’est un café, non ? Et la porte est ouverte.

Louise – Oui... (Regardant l’enseigne) Le Bar Hasard... Drôle de nom pour un bistrot. Je ne sais pas si c’est très bon signe...

Thelma – Vous savez changer une roue, vous ?

Louise – Oui, quand même... Enfin, je crois... Je ne l’ai jamais fait, mais bon... Ça ne doit pas être très compliqué... Malheureusement, comme vous dites... Quand on n’a qu’une roue de secours, et plusieurs pneus crevés...

Thelma – C’est dingue...

Louise – La loi des séries...

Thelma – Cinq pneus crevés en cinq minutes, ce n’est plus la loi des séries... Et je ne crois pas au hasard...

Louise – Vous voulez dire que...

Thelma – Quelqu’un a dû placer des clous sur la route, ce n’est pas possible autrement... Ou des tessons de bouteilles...

Louise – Mais... pourquoi ?

Thelma – Est-ce que je sais, moi ! Peut-être un garagiste, pour augmenter son chiffre d’affaires...

Louise – Dans ce cas, c’est bizarre qu’il ne soit pas déjà là pour prendre les commandes...

Thelma – Qui ?

Louise – Le garagiste ! Et puis je n’ai vu aucun garage dans le coin, et vous ?

Thelma – Non... D’ailleurs, dans le coin, il n’y a pas grand chose...

Louise – Vous vous souvenez de ce film, L’Auberge rouge, avec Fernandel ?

Thelma – Non... Et je déteste Fernandel.

Louise – Vous voulez que je vous raconte ?

Thelma – Je préfère autant pas, non...

Louise – Mais si ! L’histoire d’une...

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