Rien Ne Va

Un marginal et un jeune rêveur se croisent dans une rue et une fusillade se produit. Et les deux font le tour du monde des problèmes qui minent les rues les sociétés. Finalement rien ne va et chacun se débrouille et Benjamin le jeune rêveur comprend que tout le trafic de drogue est tenu par la compagne du marginal sous ses airs d’érudit.

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Prologue

 

Scène 1

 

Dans le fond de la salle, Gbolo marche dans l'allée. Il tient son journal en l'envers et il lit tout en marchant ; il secoue la tête et s'arrête.

 

Gbolo

 

Bonsoir mesdames et messieurs.

 

Je savais que vous m'observiez et que vous vous attendiez que je vous dépasse sans vous saluer. Je vous demanderais ce soir et de façon particulière, de ne pas voir uniquement celui qui vous parle, mais de comprendre ce qu'il va vous dire.

 

C'est vrai que je sens un peu (Il renifle sous ses aisselles) juste un peu mauvais pas comme le putois, mais ce que vous ne savez pas, c’est qu'actuellement, je me parfume avec le dernier de chez Dior (il sort un flacon vide et se parfume) ; ma sape, c'est un naturel dégradé de la dernière collection de......mon

couturier personnel du nom de

 

(Il fait une pause).

 

Non, je ne vous le dirai pas ;

(Il se dirige vers une dame)

 

Madame, me permettez-vous que je vous baise la main ?

 

Je vous rappelle que je suis un fou et que vous venez de me faire un grand affront. Pour le fou que je suis, auriez-vous accepté que je vous baise la main dans la rue, si ce n'est au théâtre ? Donc, vous jouez la comédie ;

 

Et vous messieurs, accepteriez-vous de passer du temps ou d'être enfermés avec moi, ce fou entre quatre murs pour environ deux heures, si ce n'est au théâtre ?

 

Vous aussi, vous jouez de la comédie.

 

Vous vous croyez les plus beaux ? Les mieux parfumés et les mieux habillés ?

 

Mais que cachent ce que je pourrais appeler ces oripeaux ? Ce que je pourrais qualifier de…

 

C’est tout simplement de l’hypocrisie et du snobisme. Mais moi, vous ne m'aurez pas

 

Il monte sur scène et disparait derrière les rideaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3

 

Scène 2

 

Ouverture du rideau ; nous avons deux barriques toutes noires avec de vieux pneus et autres effets usagers. A côté, un banc. Il est assis en train de lire son journal toujours en l'envers. Un passant fait son entrée et traverse la scène ; il revient sur pas et fait des allers et venues incessants.

 

Gbolo

 

(Il crie)

 

OOH ! Vous m'indisposez !

Vous me donnez le tournis avec votre ronde,

 

Vous allez arrêter !

C'est à vous que je parle, monsieur !

 

Ben

Oui

 

Il ouvre la bouche et commence à pleurer

 

Gbolo

 

Je vous en supplie, arrêtez.

 

C'est le moment de la journée que je choisis pour lire mon journal et avoir la paix. (Ben pleure davantage)

 

Venez-vous asseoir mais promettez-moi de ne plus pleurer. Vous ai-je offensé ?

 

Ben

 

M'asseoir ?

 

(Lui tend un courrier et s’essuie le visage)

 

Gbolo

 

Je vois mais je suis en train de parcourir mon journal et je ne peux lire les deux à la fois.

 

Ben

Oui !

 

(Mime l’ouverture d’une porte) Entrez monsieur et asseyez-vous.

 

Nous avons accusé réception de votre demande d'embauche et nous vous remercions pour l'intérêt que vous portez à notre entreprise.

 

Nous avons examiné votre dossier avec la plus grande bienveillance, votre profil est bien celui que nous recherchons mais faute de poste disponible en ce moment, nous sommes vraiment au regret de ne pas pouvoir satisfaire votre demande.

 

Toutefois, nous vous rassurons que nous n'hésiterons pas à vous contacter quand des opportunités vont se présenter à l'avenir. Nous gardons le contact et bonne chance dans vos recherches.

 

 

 

 

4

 

Gbolo

 

Je comprends votre émotion face à cette belle correspondance que je parcours et que vous avez éloquemment récitée sans omettre ni un point ni une virgule.

 

Ben

 

Mais de quoi parles-tu ?

Et puis arrêtes de me vouvoyer.

 

Je crois entendre ces recruteurs, ces petites gens, ces petits patrons, à qui on a bien voulu confier de petites responsabilités, et qui jouent avec l'avenir des autres.

 

Gbolo

 

En fait, ils ne recrutent pas et on les paie pour dire aux autres qu’ils ne vont pas pouvoir travailler.

 

Vous ne trouvez pas que pour des petites gens, comme vous les appelez, ils font de grands dégâts ?

 

Donc, ils ne sont pas aussi petits que cela et vu leurs pouvoirs de décisions, je dirais que ce sont des grands ;

 

Non ?

 

Ben

 

Ils font d'énormes dégâts dans la vie ; ils brisent les espoirs, les rêves d'un avenir professionnel.

 

Gbolo

 

Donc, tout à l'heure, vous me décriviez votre entretien d'embauche qui n'avait pas été concluant.

 

Ben

 

C'est exact. Cela fait le treizième en deux semaines.

 

Gbolo

 

Le treize a toujours été un chiffre qui porte la guigne, la poisse si vous voulez.

Alors, peut-être que le quatorzième entretien serait le bon.

 

Ben

Vraiment que DIEU t'entende.

 

Gbolo

 

Que viens faire DIEU dans cette histoire ?

 

Ben

 

J'avais déposé une demande d'embauche dans une grande boite de la place car mes diplômes me permettaient de postuler au poste. Et puis je suis très jeune, très dynamique ;

 

En tout cas quand vous voyez mon CV, il n'y a rien à redire et je suis l'homme qu'il faut.

(Il montre son CV)

 

 

 

5

 

Gbolo

Le big Manager !

 

Ben

 

Tiens ! Regarde toi-même ; mon CV tient sur 4 pages et 6 en annexes pour les stages, missions et formations diverses. Je suis très bon

 

Gbolo

 

Donc sur 10 pages ?

C’est peu trop pour un CV.

 

Mais continue ton histoire.

 

Ben

 

Quand j'ai rencontré pour la première fois le directeur des ressources humaines, il m'a félicité pour mon cursus et mes diplômes obtenus et m'a donné rendez-vous dans une semaine, c'est à dire aujourd'hui.

 

Gbolo

 

Votre CV est costaud ; et c’est lourd.

 

Si j'avais été à leur place, je n'aurais pas hésité un seul instant.

 

Ben

 

Ce matin, je me présente, il me fait patienter et devant moi, il y'a une fille qui arrive et qui rentre avant moi.

 

La secrétaire revient à mon niveau et me tend ce courrier. (Il montre le courrier)

 

Gbolo

 

Ah ! C’est le contenu du courrier que vous m’aviez tendu tout en récitant tout à l'heure.

 

Au moins, ils feront une économie de timbres.

 

Ben

 

Mais j'ai attendu dans la salle d’attente et figures-toi que j'ai revu la fille qui communiquait sur son portable pour annoncer à son père qu'elle avait été retenue pour le poste en question.

 

Elle a obtenu mon poste.

 

Gbolo

 

Ah ! C'est mal parti ; mais c'est dans l'adversité que les vrais hommes se dessinent.

 

Ben

 

Je suis d'accord avec toi. J'ai essayé de forcer la porte du patron parce que je sentais que cette fille venait me piquer ce poste

 

 

 

6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7

 

Gbolo

Mais comment savez-vous que ce poste était pour vous ?

 

C’est un poste à pourvoir, ouvert à des candidatures et il serait péremptoire de dire que ce poste était créé pour vous attendre Ou bien êtes-vous un devin ?

 

Ne jugez pas les gens sur l'apparence !

 

Ben

 

Je te dis que j'ai vu la fille se vautrer dans le fauteuil du DRH et ensuite elle est montée dans le grand bureau. Et tout fut scellé pour moi.

 

Le poste, envolé ! Ce n'est pas juste.

 

Gbolo

 

Ce que je...

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