Personnages.

Prologue : c’est une entité, une voix, un être, une idée, un regard. Un comédien, une comédienne. Un personnage à imaginer, à créer ou pas.

Vassili : piégé

Aurélien : aimé

Mari : morte

Prologue (en off ou pas) :

L'art, si tant est qu’il existe, est un monstre. Exigeant. Inutile. Maniaque. Parvenir à la perfection ? De toute façon on ne l'atteint pas. Mais on s’obstine et l’autre n’existe plus.. L’autre veut exister. Alors il se met en travers de sa route parce qu’il ne sait pas qu’il a perdu. D’avance. L'art possède. Il ne donne rien. Ou il se nie et renonce à vivre. (Rideau s’ouvre le prologue continue à parler sur le décor et les personnages qui sont déjà sur scène et s ‘éclairent au fur et à mesure ou qui y arrivent selon les possibilités de jeu et d’éclairages). Le rideau s’ouvre sur une chambre en arrière-plan. C’est une chambre d’hôtel. Sur le lit, défait, une femme. Mari. On ne la voit pas vraiment. On la perçoit. On la devine. Est-elle morte? Endormie? Une fenêtre. Fermée. Un homme, Vassili, avachi au-dessous de la fenêtre. Il a le regard hagard, perdu dans le vide. Une table, toute petite, avec une chaise retournée vers le spectateur, devant. Il y a un homme sur cette chaise. Aurélien. Aurélien se souvient de cette chambre d’hôtel où il y a un homme, Vassili, sous la fenêtre qui tient ses genoux. Aurélien se souvient. Aurélien tient un carnet, noir, raffiné. Aurélien le regarde, l’effleure, le caresse. Souvent. Un miroir quelque part. Aurélien est très sophistiqué. Il parlera Aurélien dans la scène où il est seul. A la fin de la pièce, une fois revenu à la réalité. Il parlera à quelqu’un d’invisible. Ne vous inquiétez pas. Vous allez comprendre. Enfin je crois, enfin j’espère. Le souvenir peu à peu s’anime et devient la réalité. Il faut un jeu de lumière, de mise en scène, de comédiens. On voit Aurélien entrer dans la chambre. Donc il ne reste pas assis sur sa chaise. Une chaise sans bureau. Une chaise dans une pièce vide. Vassili reste avachi sans le regarder . Aurélien prend rapidement le carnet noir, raffiné sur la chaise retournée devant la table de la chambre d’hôtel. lI va ensuite vers la porte. Sans se retourner. Il veut partir. Fuir. C’est ça. Il veut fuir.

VASSILI:

Attendez ! (silence. Aurélien se fige) Ne me laissez pas seul ! Pas encore. Pas tout à fait.

AURELIEN

Trop tard.

VASSILI

Ah. Restez quand même.

Aurélien

Non.

VASSILI

Si c’est déjà trop tard. Vous pouvez rester.

Aurélien

Non.

VASSILI

Non quoi ?

Aurélien

Je ne veux pas rester.

VASSILI

Au moins, dites-moi ! Elle…

AURÉLIEN

Elle. Elle ?. Vous ?! Aaah (rire aigu ou cri rauque). Vous.

VASSILI

Moi. Mais ç’aurait pu être quelqu’un d’autre.

AURÉLIEN

Non, ça ne pouvait être que vous. Vous. Personne d’autre.

VASSILI

J’ai tout fait pour regarder ailleurs.

AURÉLIEN

Non. Sinon vous auriez vraiment regardé ailleurs.

VASSILI

Tout.

AURÉLIEN

Pas assez de toute évidence. Vous visez mal.

VASSILI

Sans doute.

AURÉLIEN

Voilà. (se dirige vers la porte)

VASSILI

Cela m’a pris comme une rage !

AURÉLIEN

Taisez-vous.

VASSILI

Une rage subite. J’avais oublié.

AURÉLIEN

Taisez-vous.

VASSILI

Je vais me taire. Longtemps. Quand j’aurai compris. Quand il n’y aura plus rien à dire.

AURÉLIEN

Il n’y a déjà plus rien à dire. (il fait un pas pour sortir)

VASSILI

J’ai eu envie d’elle. Tout de suite.

AURÉLIEN

Taisez-vous.

VASSILI:

Irrésistiblement. Comme d’un battement de paupières. Vous savez ? Où tout s’arrête. Mais sans conséquences.

AURÉLIEN

Taisez-vous.

Prologue : Mari n’est pas sur le lit. Elle chante. Elle est sur scène. Mari chante un air d’opéra. On la voit chanter. On l’entend chanter les...

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