J. M. Barrie
L’Admirable Crichton
(The Admirable Crichton)
Adaptation française de
Jean-Joël Huber
Editions du Brigadier
14, rue du Quai - 59800 Lille
Personnages
L’Auteur
Le comte de Loam
L’honorable Ernest Wooley
Le révérend John Treherne
Lord Brocklehurst
Un officier de marine
Crichton
Tompsett
Lady Mary Lasenby
Lady Catherine Lasenby
Lady Agatha Lasenby
La comtesse de Brocklehurst
Fisher
Tweeny
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ACTE 1
LA MAISON FAMILIALE DES LOAM
L’Auteur, apparaissant sur scène alors que le rideau est encore baissé. Il s’adresse aux spectateurs. — Nous sommes dans la maison familiale du comte de Loam, à Mayfair, un quartier chic de Londres. Quelques instants avant que le rideau se lève, l’honorable Ernest Wooley s’approche de la porte d’entrée. Un sourire heureux éclaire son visage agréable et insignifiant, ce qui signifie sans doute qu’il pense à lui-même. Ce parfait homme du monde est trop occupé par des broutilles pour penser constamment à lui-même, mais d’autre part, il ne pense presque jamais à personne d’autre. Le meilleur moment de sa journée est probablement celui où il se réveille le matin en réalisant qu’il est bel et bien lui-même, car nous aspirons tous à être ce qui représente notre idéal. Nous pouvons l’imaginer sautant du lit d’un cœur léger, en attendant que son domestique fasse le reste. Ses vêtements sont de très bon goût, avec juste un petit rien pour montrer qu’il ne manque pas d’humour : un dandy qui cultive l’autodérision. Ernest est célibataire, diplômé de Cambridge et un redoutable faiseur d’épigrammes comme vous pourrez le constater ; bref, un favori de ces dames. Au cours de l’année passée, il a probablement dépensé en déjeuner et dîner au restaurant l’équivalent du loyer d’un travailleur. Il se plaint bruyamment d’être toujours à court d’argent, et proclame haut et fort que, si nul n’y veille à Westminster, le pays ira à la ruine. Ce n’est pas un imbécile ; il a l’intelligence de se laisser porter par le courant, parce que ce procédé lui économise des efforts, mais il a assez de cran pour se battre, s’il doit se battre (pour un combat de courte durée uniquement, autrement, il serait vite terrassé). Son trait dominant est la légèreté, ce qui lui permettrait de surnager si les conditions devaient changer, et de revenir intact si on devait ensuite revenir aux conditions initiales. Son égoïsme est la plus précieuse de ses qualités. Si cela ne dépendait que de lui, il vivrait comme un chat, chassant ses supérieurs des bonnes places, pour se faire chouchouter jusqu’à sa vieillesse. Il donne son chapeau à un valet de pied, sa canne à un autre, et monte le grand escalier sans aide ni guide. En tant que neveu de la maison, il n’a pas besoin de présenter son invitation, même à Crichton, qui est de garde à l’étage.
Il ne serait pas de bon goût de décrire Crichton, qui n’est qu’un domestique. Si, au grand dam des bonnes maisons, il doit tenir un rôle majeur dans cette pièce, il devra se débrouiller seul. Nous ne l’aiderons pas. Nous avons déjà eu des doutes au moment d’écrire son nom dans le titre de la pièce, et nous l’écarterons du bénéfice de ses justes droits aussi longtemps que nous le pourrons. Et même si nous dérogions à cette règle, il ne pourrait tenir le rôle du héros dans ses vêtements de servitude ; or, il aime ces vêtements. Comment les lui faire quitter ? Il faudrait un cataclysme. Servir dans une maison comme celle de Lord Loam représente pour Crichton un grand honneur ; être un maître d’hôtel à trente ans est la réalisation de ses plus hautes ambitions. Il s’est attaché avec dévouement à son maître, qui, à son avis, n’a qu’un seul tort : il ne méprise pas assez ses inférieurs. Dans quelques instants, nous allons être invités à être témoin de cette faiblesse, heureusement unique chez un grand pair d’Angleterre. Notre parfait maître d’hôtel ouvre une porte, et introduit Ernest dans le salon.
L’Auteur se retire dans un coin, s’assied et regarde le rideau qui s’ouvre et la pièce qui commence. Nous découvrons une des salles de réception de la maison, pas la plus magnifique, mais de loin la plus douillette. Tables, chaises, fauteuils, divans couverts de coussins, tableaux fameux accrochés aux murs, vitrines avec des miniatures, bibliothèque avec des romans et des illustrés. Une chose que l’on ne s’attendrait pas à voir dans une telle pièce, c’est le grand déploiement de vaisselle et d’ustensiles à thé. Ernest les repère instantanément, et il compose aussitôt son épigramme. Il attend cependant, avant de pousser son avantage.
Ernest. — Eh bien, Crichton, je déduis de ces préparatifs que la grande cérémonie a lieu aujourd’hui et qu’elle va se dérouler ici.
Crichton, soupirant respectueusement. — Oui, monsieur.
Ernest, gloussant cruellement. — Les domestiques de la cuisine et de l’office vont monter prendre le thé au salon ! (Avec un sarcasme prononcé.) Je comprends que vous soyez heureux, Crichton.
Crichton, souffrant sous ce coup de poignard. — Non, monsieur.
Ernest. — Savez-vous, Crichton, je pense qu’avec un petit effort, vous pourriez avoir l’air encore plus heureux. (Crichton s’efforce d’afficher un pâle sourire.) Vous n’approuvez pas que Sa Seigneurie oblige ses domestiques à être ses égaux — une fois par mois ?
Crichton. — Ce n’est pas à moi, monsieur, de désapprouver les points de vue extrémistes de Sa Seigneurie.
Ernest. — Certainement pas. Et après tout, c’est seulement une fois par mois qu’il se montre ainsi aimable avec vous.
Crichton. — Tous les autres jours du mois, monsieur, le comportement de Sa Seigneurie envers nous est conforme à tout ce que l’on peut désirer.
Ernest. — Des tasses de thé ! (Voici enfin l’épigramme.) « La vie, Crichton, est comme une tasse de thé ; plus nous buvons avec avidité, plus vite nous touchons le fond ! »
Crichton, avec déférence. — Merci, monsieur.
Ernest, prenant un ton confidentiel, comme cela nous arrive quand nous avons besoin d’un allié. — Crichton, au cas où l’on me demanderait de dire quelques mots aux domestiques, j’ai préparé un petit discours. (Sa main se pose sur sa poche.) Je me demande quel serait le meilleur emplacement pour le dire.
Il essaie divers endroits et diverses positions et finit par s’appuyer sur un fauteuil haut d’où, avec des gestes ridicules, il s’adresse à une assemblée imaginaire. Crichton, animé des meilleures intentions, lui apporte un tabouret pour qu’il puisse monter dessus. Après cela, il s’en va, sans s’apercevoir heureusement qu’Ernest, dans un mouvement d’humeur, a balancé le tabouret d’un coup de pied à travers la pièce.
Ernest, s’adressant à un auditoire imaginaire, et cherchant à l’impressionner d’emblée. — Supposez que vous soyez tous des petits poissons au plus profond de la mer —
Il n’est pas tout à fait satisfait de sa position, bien qu’il soit persuadé qu’il faille en imputer la faute à la trop grande hauteur du fauteuil plutôt qu’à sa petite taille. Il se dit que l’idée du tabouret n’était peut-être pas mauvaise. Il va ramasser le tabouret, mais il le dissimule précipitamment derrière son dos à l’entrée de Lady Catherine et de Lady Agatha,
L’Auteur, pendant qu’elles entrent et s’adressant aux spectateurs. — Voici Lady Catherine et Lady Agatha, les deux filles cadettes de Lord Loam. Catherine a vingt ans, Agatha est de deux ans sa cadette. Ce sont vraiment des jeunes femmes très élégantes, et on les imaginerait volontiers s’animant pour aller danser, mais elles sont très paresseuses, Catherine ayant deux années de paresse de plus qu’Agatha. (L’Auteur se retire.)
Ernest, faussement enjoué, parce qu’il dissimule le tabouret. — Et comment vont mes petites amies aujourd’hui ?
Agatha, parvenant tout juste à atteindre un canapé. — Ne soyez pas stupide, Ernest. Si vous voulez savoir comment nous allons, nous sommes mortes. Le seul fait de penser qu’il va falloir amuser les domestiques est positivement épuisant.
Catherine, s’affalant plus près de la porte. — En outre, il nous a fallu choisir les robes à emporter sur le yacht, et ce fut un tel effort.
Ernest. — Pauvres créatures surmenées. (A l’évidence, Agatha est sa préférée car il l’aide à disposer ses pieds sur le canapé, tandis que Catherine doit s’occuper elle-même de ses pieds.) Reposez vos membres fatigués.
Catherine, peut-être dans un esprit de revanche. — Mais pourquoi avez-vous un tabouret à la main ?
Agatha. — Oui ?
Ernest. — Pourquoi ? (Avec brio ; mais à coup sûr, il a eu le temps d’y penser.) Vous voyez, comme les domestiques seront nos invités, je dois être le maître d’hôtel. Je m’exerçais. Ceci est un plateau, observez-moi. (Tenant le tabouret comme un plateau, il se promène dans la pièce avec affectation, en valet accompli. Les dieux le favorisent, car au même instant entre Lady Mary, et il lui présente le plateau.) Du thé, mademoiselle ?
L’Auteur, reprenant la parole et s’adressant à nouveau aux spectateurs. — Voici Lady Mary, l’aînée des trois sœurs. C’est une belle créature de vingt-deux ans. Elle est d’une nature hautaine qui suscite à la fois la fureur et l’envie de ses deux sœurs. Si elle le veut, elle peut vous faire paraître insignifiant au point de vous donner l’impression qu’on vous balaierait avec un ramasse-miettes. Elle choisit rarement cette option, par pure paresse. Elle se contente habituellement de vous montrer que votre seule présence la fatigue. (L’Auteur se retire.)
Il y a une longue pause angoissée.
Mary, haussant les sourcils. — Ah, ce n’est que vous, Ernest, je croyais que quelqu’un était là. (Et elle s’abandonne elle aussi sur les coussins.)
Ernest, un peu vexé et abandonnant le tabouret. — Vous aussi avez eu une journée très fatigante, Mary ?
Mary, baillant. — Terriblement. J’ai passé toute la matinée à essayer des bagues de fiançailles.
Ernest, qui adore les commérages. — Quoi ? (A Agatha.) C’est Brocklehurst ? (Agatha opine de la tête.) Vous avez donné votre jeune cœur brûlant à Brocky ? (Lady Mary est imperméable à son humour, mais il continue bravement.) Je ne voudrais pas vous fatiguer inutilement, Mary, en insistant pour obtenir une réponse verbale, mais si, sans vous surmener, vous pouviez me signifier Oui ou Non, ne voulez-vous pas faire cet effort ? (Elle désigne indolemment une bague à son doigt le plus long, et il a un brusque mouvement de recul mélodramatique.) L’anneau ! Alors, j’arrive trop tard, trop tard ! (Fixant Lady Mary sévèrement, comme un procureur qui mènerait une enquête.) Puis-je vous demander, Mary, si Brocky est au courant ? Bien sûr, c’est sa terrible mère qui tire les ficelles. Sa mère fait tout pour Brocky. Cependant, au regard de la loi, vous serez sa femme à lui, pas à elle, aussi je soutiens que Brocky devrait être informé. Dès maintenant — (Il s’aperçoit que les yeux langoureux des jeunes femmes se sont fermés.) Les filles, si vous faites semblant de dormir en attendant que je vous réveille de la façon qui plait aux dames, abandonnez cet espoir.
Catherine et Agatha ouvrent les yeux sans parler.
Mary, parlant sans lever les yeux. — Insolent.
Ernest, s’empressant de puiser dans son inspiration une nouvelle épigramme. — Je savais ce que c’était, même si je ne sais pas tout. Agatha, « je ne suis pas assez jeune pour tout savoir. »
Ses regards passent avec espoir de l’une à l’autre, mais, bien qu’elles s’efforcent de le comprendre, son humour les déconcerte.
Agatha, malgré tout, son admiratrice secrète. — Assez jeune ?
Ernest, l’encourageant. — Ne voyez-vous pas ? « Je ne suis pas assez jeune pour tout savoir. »
Agatha. — Je suis sûre que c’est terriblement astucieux, mais c’est tellement déconcertant.
Là-dessus, Crichton introduit un jeune et athlétique ecclésiastique au visage agréable, M. Treherne, qui salue la compagnie.
Catherine. — Ernest, dites-le à M. Treherne.
Ernest. — Ecoutez ça, Treherne, Je ne suis pas assez jeune pour tout savoir.
Treherne. — Que voulez-vous dire, Ernest ?
Ernest, un peu vexé. — Je veux dire ce que je dis.
Mary. — Répétez-le. Parlez plus lentement.
Ernest. — Je ne — suis pas — assez — jeune — pour — tout — savoir.
Treherne. — Je vois. Ce que vous voulez vraiment dire, mon garçon, c’est que vous n’êtes pas assez vieux pour tout savoir.
Ernest. — Non, ce n’est pas cela.
Treherne. — Je jure que c’est ça.
Mary. — Bien sûr que oui.
Catherine. — Mais oui, Ernest, c’est cela.
Ernest, au désespoir, en appelle à Crichton.
Ernest. — Je ne suis pas assez jeune, Crichton, pour tout savoir.
C’est un moment angoissant, mais un sourire est enfin extorqué à Crichton comme avec un tire-bouchon.
Crichton. — Merci, monsieur. (Il s’en va.)
Ernest, soulagé. — Ah, si vous aviez le cerveau de cet individu, Treherne, vous vous en serviriez pour autre chose que pour jouer au criquet. Je vous entends lancer la balle dans votre tête.
Treherne, avec une parfaite humilité. — J’ai bien peur que le criquet ne soit tout ce à quoi je suis bon, Ernest.
Catherine, qui lui trouve un nez divin. — En vérité, c’est faux. Vous êtes sûr de faire votre chemin, M. Treherne.
Treherne. — Merci, mademoiselle Catherine.
Catherine. — Mais c’est l’évêque lui-même qui me l’a dit. Il affirme qu’en Angleterre, pour un homme d’église, le cricket est un moyen très sûr de faire carrière.
Treherne. — Vous m’en voyez ravi.
Le maître de maison entre, accompagné de Lord Brocklehurst.
L’Auteur, reprenant la parole et s’adressant aux spectateurs. — Voici le comte de Loam. Il est veuf, philanthrope, et un pair d’Angleterre aux idées avancées. En tant que veuf, il participe aux affaires de sa maison en farfouillant dans les tiroirs, une occupation qui l’a, pour ainsi dire, démangé tout au long de son irréprochable vie. Sa philanthropie lui a ouvert un grand nombre d’autres tiroirs, et ses idées avancées l’ont gonflé d’importance. Il est abonné à toutes les revues mensuelles les plus prestigieuses, et il choisit de préférence celles qui ne sont pas coupées, car il ne se sent jamais en meilleure forme qu’en coupant les pages lui-même ; mais il ne les lit pas, et si ce n’était pour le plaisir de couper les pages, il pourrait aussi bien n’en recevoir que les couvertures. Il écrit régulièrement des lettres aux journaux, lettres qui sont ensuite imprimées en grands caractères conformément à son rang, et il est très jaloux si d’autres correspondants bénéficient de la même taille de caractères. Que périssent les lois et le savoir, l’art et le commerce, aussi longtemps que subsistent les grands caractères réservés à la haute aristocratie intellectuelle. Il représente vraiment la Chambre des Lords, telle qu’elle sera à l’avenir. Le jeune Lord Brocklehurst qui l’accompagne n’est rien, en dehors bien entendu de son rang. Vous pourriez ramasser quantité de ses semblables n’importe quel jour de marché, en train d’acheter des chaussettes — ou d’en vendre.(L’Auteur se retire.)
Lord Loam, expansif. — Vous êtes là, Ernest. Alors, Treherne, vous vous sentez prêt pour le voyage ?
Treherne. — Je m’en fais une fête.
Lord Loam — Très bien. (Il court après ses filles, comme s’il s’agissait de poussins dans une basse-cour.) Allons, mes filles, debout et à l’ouvrage, debout et à l’ouvrage ! Il est temps de faire entrer les domestiques. Cela leur fait tellement plaisir.
Mary. — Ils ont horreur de ça.
Lord Loam — Mary, à tes devoirs. (Et il désigne avec sévérité la table à thé.)
Ernest, clignant des yeux. — Félicitations, Brocky.
Lord Brocklehurst, qui déteste l’humour. — Merci.
Ernest. — Maman est contente ?
Lord Brocklehurst, avec dignité. — Maman est très contente.
Ernest. — Tant mieux. Venez-vous avec nous sur le yacht ?
Lord Brocklehurst. — Je regrette, je ne peux pas. Et, faites attention, Ernest, je ne veux pas être appelé Brocky.
Ernest. — Maman n’aime pas ?
Lord Brocklehurst. — Non, elle n’aime pas. (Il quitte Ernest, qui le lui pardonne et commence à répéter son discours.)
Crichton entre.
Lord Loam, lui parlant d’égal à égal. — Nous sommes fin prêts, Crichton. (Crichton est désolé.)
Mary, sarcastique. — Comme Crichton a l’air de bien s’amuser !
Lord Loam, fronçant les sourcils. — C’est le seul qui ne s’amuse pas, quelle tristesse.
Crichton, frissonnant devant le mécontentement de son maître. — Je ne puis m’empêcher d’être un conservateur, Monseigneur.
Lord Loam. — Soyez un homme, Crichton ! Vous êtes de la même chair et du même sang que moi.
Crichton, chagriné. — Oh, Monseigneur !
Lord Loam, sur un ton sans réplique. — Faites-les entrer ; et, à propos, ils n’étaient pas tous présents la dernière fois.
Crichton. — Tous, Monseigneur, à part le menu fretin.
Lord Loam. — Il faut qu’ils soient tous là. (Baissant la voix.) Et rappelez-vous, Crichton, pour le moment, vous êtes mon égal. (De mauvaise humeur.) Faites ce qu’on vous dit ! (Crichton obéit et sort. Lord Loam se transforme aussitôt en général sur un champ de bataille. Il n’a aucune pitié de ses filles, et profère de terribles menaces.) Mes filles, souvenez-vous, pas de condescendance. La première qui se montrera condescendante devra réciter sa leçon à haute voix devant les autres. (Ce qui les fait se précipiter à la tâche.) A propos, Brocklehurst, savez-vous faire quelque chose ?
Lord Brocklehurst. — Que voulez-vous dire ?
Lord Loam. — Savez-vous faire quelque chose, n’importe quoi,...