Méchamment votre

Un homme asocial est assommé par sa femme et se réveille dans un monde de Bisounours où tout le monde est gentil, l’horreur absolue.

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Décor (1)

Méchamment votre Salon contemporain

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ACTE 1

Scène 1 : Ross / Noémie

On entend des coups de marteau. Ross entre. Il est en pyjama et de très mauvaise humeur.

Ross / C'est encore ce dégénéré qui bricole. Un dimanche ! A onze heures du matin ! On travaille toute la semaine et le week-end, on est emmerdé par des connards qui sont venus au monde uniquement pour vous pourrir la vie !

ll va à la fenêtre et s'en prend au voisin (Comme si le voisin était dans le public)

Ross / (Il crie) Ici, y'a des gens qui bossent ! Feignasse ! Face de pet ! Pignouf !

Noémie / (Elle entre, très fâchée) Non mais ça va pas ! Tu t'rends compte de c'que tu dis ?

Ross / Je suis chez moi, je dis c'que j'veux.

Noémie / Pendant que tu y'es, tu n'as qu'à lui taper d'ssus.

Ross / Si cet imbécile n'arrête pas son bricolage, ça n'va pas tarder.

Noémie / C'est un nouveau voisin, tu veux aussi te fâcher avec ?

Ross / Je me fâche avec qui j'veux !

Noémie / On aurait pu l'inviter pour faire connaissance, mais non, monsieur Ross n'aime pas les autres.


Ross / C'est ça. Allez les copains, tout l'monde chez Ross ! On prend l'apéro, on fait cuire des saucisses, et après, on les a tout l'temps sur le dos.

Noémie / T'exagères.

Ross / Les voisins, tu leur donnes ça, ils veulent ça ! (Il singe des voisins) «Vous n'auriez pas une pelle ?» ... (Il crie) J'ai pas d'pelle ! «Vous n'auriez pas une tronçonneuse ?» Et puis quoi encore ? C'est pas marqué pigeon !

Noémie / Quand je pense que celui d'avant a dû déménager à cause de toi.

Ross / Bon débarras.

Noémie / Le jour de leur anniversaire de mariage, monsieur a appelé la police, tout ça parce qu'ils avaient mis un peu de musique après dix heures. Tous les voisins étaient invités, sauf nous.

Ross / La fête, je peux la faire tout seul.

Noémie / Tu devrais voir un psy.

Ross / Je vois qui j'veux !

Noémie / Quand c'est pas un voisin, c'est l'autre.

On entend un coq chanter

Ross / Tiens ! V'là l'autre emmerdeur avec son bestiau à plumes. (Il crie à la fenêtre) Ta gueule !

Noémie / Il a bien le droit d'avoir un coq.

Ross / Est-ce que j'ai un coq, moi ? (On entend un chien qui gueule) Évidemment, ce con de coq a réveillé tout l'quartier. Maintenant c'est le chien de la folle.

Noémie / Elle n'est pas folle du tout, madame Tatin. C'est son petit chien, elle n'a que lui.

Ross / (Crié à la fenêtre) Ramasse ton clebs ! T'as qu'à t'trouver un mec !

Noémie / Et après, tu t'étonneras que personne ne te dit bonjour.


Ross / Manquerait plus que ça. J'ai pas de temps à perdre avec ces conneries.

Noémie / Quand je pense que tu as essayé de l'écraser.

Ross / Elle était en dehors des clous.

Noémie / La pauvre bête.

Ross / J'ai pas pu, y'avait la vieille au bout d'la laisse.

On entend les cloches sonner.

Ross / Tiens v'là l'curé ! (Il crie) C'est pas comme ça qu'on ira à la messe ! (Il crie) Change de disque !


Noémie / Il a bien l'droit de sonner les cloches.


Ross / Je lui sonnerais, bien, moi, les cloches. Le dimanche, c'est fait pour se reposer !

Noémie / Même quand les enfants jouent, ça dérange monsieur. Quand je pense que t'as crevé leur ballon, tout ça parce qu'il était tombé dans la cour de monsieur Ross !

Ross / Chez moi, c'est pas un terrain d'foot !


Noémie / Ce sont des enfants ; faut bien qu’ils jouent.

Ross / les parents n'ont qu'à les garder chez eux ! D'ailleurs, je vais écrire au maire pour qu'ils rangent leurs mioches.

Noémie / Naturellement, monsieur va encore dénoncer...

Ross / Je ne dénonce pas. Ca s'appelle de la citoyenneté.

Noémie / A la mairie, ils doivent mettre tes lettres à la poubelle.


Ross / Ok... (Il crie à la fenêtre) Le maire, c'est un menteur, un magouilleur, et un vendu ! (On entend une tondeuse) Et voilà ! Quand y'en a un qui commence à emmerder les autres, tout l'monde s'y met. (Il crie) Abruti !

Noémie / Il travaille dans la semaine, il ne peut faire ça qu'aujourd'hui.

Ross / Moi aussi je travaille. (Il crie) Tu f'rais mieux de t'occuper d'ta femme au lieu de ta pelouse ! (Il crie) Cocu ! .. (La tondeuse s'arrête aussitôt) Je crois qu'il a compris.

Noémie / Ce serait tellement mieux de vivre en bonne entente avec les voisins.

Ross / Je n'suis pas marié avec les voisins !

Noémie / Et après, monsieur s'étonne qu'on ne voit personne.

Ross / Je te vois, ça m'suffit.

Noémie / Même au nouvel an, y'a personne qui nous souhaite la bonne année.


Ross / Pour se la souhaiter, on a besoin d'personne.


Noémie / Tu pourrais faire des efforts.


Ross / Je suis marié avec toi, j'en fais assez.


Noémie / Ca, je l'sais ! Le jour où on s'est mariés, je me rappelle bien de la tête du maire. Il avait compris, lui.


Ross / Il avait compris quoi ?


Noémie / Que t'étais un abruti !

Ross / T'avais qu'à t'marier avec le maire.

Noémie / Le mariage, c'est la plus belle connerie de ma vie.

Ross / Pour une fois, on est d'accord.

Noémie / Mais heureusement, ça n'va pas durer.

Ensuite le ton monte de plus en plus

Ross / Tu me quitterais ? Mais vas-y ! Quitte moi ! Avec ta tronche, tu trouveras personne !

Noémie / Et la tienne ! On devrait mettre ta photo dans les maternités, ça découragerait de faire des gosses !

Ross / Des comme toi, j'en trouve autant que j'veux.

Noémie / Et toi, pour trouver le même genre, faudrait regarder dans les poubelles ! Tu n'fous rien de la journée. Les tâches ménagères, tu connais ?

Ross / Je t'ai pas épousée pour faire le ménage.


Noémie / Si je n'étais pas là, tu crèverais d'faim.

Ross / Sans toi, j'arriverais à survivre !

Noémie / Et y'a pas qu'la cuisine où t'es nul...


Ross / C'est pas d'ma faute si madame ne sait pas apprécier.

Noémie / Heureusement, c'est vite passé.

Ross / Y'en a plein qui aimeraient être à ta place.


Noémie / Mais pas de problème ! Au contraire, qu'elles viennent ! (Elle crie à la fenêtre) A saisir ! Un homme ! Enfin, presque ! Il râle sans arrêt ! Il fout rien d'la journée ! Et au plumard, il est nul !

Ross / (Crié) Si quelqu'un veut ma femme, j'la donne !

Noémie / (Crié) J'ai épousé un connard !

Ils crient tous les deux à la fenêtre

Ross / Y'a un médecin dans l'coin ?

Noémie / C'est pour mon mari ! Faudrait l'piquer !

Ross / Ferme la fenêtre !


Noémie / (Elle ferme la fenêtre) Et toi, ferme ta gueule !

Ross / Tu pourrais au moins être polie.

Noémie / Et toi, si tu pouvais être moins con, ce n’serait pas du luxe.

On sonne à la porte

Scène 2 : Ross / Noémie / Maire

Ross / On peut jamais être tranquille.

Noémie / (Elle va à la porte) Qui c'est ?

Maire / C'est l'maire !

Noémie ouvre

Noémie / Monsieur l'maire ! Quelle surprise !

Ross / (Très faux-jeton) Monsieur l'maire ! C'est gentil de passer nous voir. Vous prendrez bien un petit quelque chose...

Maire / Je ne suis pas là pour boire. Je suis là pour ça (Il brandit une liasse de lettres)

Ross / C'est quoi ? Une pétition ?

Maire / Ce sont vos lettres de dénonciation ! J'en ai ras l'bol de recevoir vos lettres de dénonciations. (Il lit quelques lettres) "Madame Priar chante à sept heures tous les matins". "Monsieur Dublou a une nouvelle voiture, et il est au chômage". "Les enfants des Dulour fument en cachette".

Ross / Je ne fais que mon devoir...


Maire / Je n'ai besoin de personne pour savoir ce qu’il se passe dans ma commune !

Ross / Mais monsieur le maire, c'est pour rendre service.

Maire / C'est aussi...

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