Papy BBirthday

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Bertrand est chirurgien esthétique. Pour son anniversaire, la famille est réunie. Sa femme, Sophie, le soupçonnant d’être infidèle, a décidé de profiter de cette occasion pour embaucher deux faux extras qui auront pour mission de forcer le coffre-fort dans lequel elle espère mettre la main sur un éventuel testament en faveur d’une maîtresse. Ces deux « bras cassés » vont accumuler les maladresses, à tous points de vue.
La fête se transforme alors en joyeux bazar lorsqu’arrive la « stagiaire » de Bertrand, une bimbo d’une bêtise rare, suivie d’un chauffard malhonnête, contraint par le chirurgien de convaincre les deux femmes les plus réticentes à se faire faire un lifting, sans quoi sa combine pour exploiter la naïveté de la sœur du médecin sera révélée à la police.

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Acte I

Chantal et Francine sont assises à une petite table et jouent à la bataille.

Chantal. – Encore l’as de pique !

Francine. – Je vois pas pourquoi ça vous étonne…

Chantal. – Il est passé il y a pas si longtemps !

Francine. – Faut croire que si… Allez, à vous. (Chantal joue une carte, Francine aussi.) Bataille !

Chacune couvre les cartes.

Chantal. – Rebataille !

Même jeu.

Francine. – As de cœur, pas de chance !

Chantal retourne les cartes.

Chantal. – Oh non ! En plus, j’ai mis dessous le seul as qui me restait… Je viens de perdre mon as de cœur…

Francine. – C’est le jeu, ma pauvre Chantal…

Chantal. – Non mais… attendez… ça fait deux as de cœur ! C’est impossible ! Francine ?

Francine. – Oui ?

Chantal. – Vous trichez !

Francine. – N’importe quoi ! Dites plutôt que vous êtes mauvaise joueuse…

Chantal. – Depuis le temps qu’on joue, il n’y a que moi qui mets des pièces dans la tirelire ! À un euro la partie perdue, ça commence à faire une belle somme…

Francine. – C’est pas de ma faute si vous perdez tout le temps.

Chantal. – Vous trichez, je vous dis, c’est pour ça que vous gagnez toujours ! Je ne sais pas comment mais… oh dites donc… retroussez vos manches pour voir.

Francine. – Et puis quoi encore ?

Chantal lui attrape le bras. Francine se lève et essaie de se dégager. Des cartes sortent de sa manche.

Chantal. – Des as ! Comme par hasard !

Francine. – Je comprends pas comment ils sont arrivés là…

Chantal. – Certainement pas par l’opération du Saint-Esprit !

Francine. – C’est bon, lâchez-moi à la fin ! Vous allez pas en faire tout un fromage !

Ana arrive côté jardin.

Ana. – Oh là là là là ! Mais qu’est-ce que vous avez fait de la nappe, des fleurs… ?

Chantal. – La nappe est sur la chaise derrière vous.

Francine. – J’ai posé le bouquet sur la grande table, à côté du seau à champagne.

Chantal et Francine ramassent les cartes. Ana remet la nappe, la lisse de la main.

Ana. – Heureusement, ça va, il n’y a pas de plis… enfin, pas trop…

Francine. – Pas de panique, on l’avait enlevée pour pas la froisser, justement.

Ana. – Excusez-moi, mais je suis responsable de cette réception, vous comprenez, et tout doit être parfait.

Chantal. – Et ça l’est, comme tout ce que vous faites, Ana !

Sophie arrive côté jardin.

Sophie. – Tout va bien ?

Francine. – On s’est fait virer, il paraît qu’on gêne…

Ana. – Jamais de la vie ! C’est juste qu’ici tout avait été mis en place pour ce soir, et que je préfère qu’on ne vienne pas tout déranger.

Francine. – Je disais ça pour rire ! Faut pas être stressée comme ça !

Sophie. – Ana a raison, la maison est grande, vous trouverez bien un endroit où vous serez tranquilles pour jouer aux cartes…

Chantal. – C’est vrai qu’il vaut mieux qu’on aille ailleurs.

Francine. – Oui, on va terminer la partie dans le salon. Venez, Chantal.

Chantal. – Terminer ! Certainement pas ! On va en commencer une nouvelle et on va jouer à la loyale. Vous quitterez votre veste, et méfiez-vous, Francine, je vous ai à l’œil !

Francine. – La confiance règne…

Elles sortent côté jardin. Ana remet le bouquet, vérifie un peu tout.

Sophie. – Elles n’ont pas trop mis le bazar ?

Ana. – Non, mais je crois que je suis arrivée à temps, elles commençaient presque à se bagarrer.

Sophie. – À ce point ?

Ana. – Il y avait des as partout sur le sol…

Sophie. – D’accord… je vois…

Ana. – Chantal était très en colère ! J’ai cru comprendre qu’elle accusait Francine d’avoir triché.

Sophie. – Alors ça, venant de la part de ma cousine, ça ne m’étonne pas, elle a toujours triché aux cartes. Quand on était gamines, ça me mettait hors de moi, mais bon, j’étais fille unique, je n’avais qu’elle pour jouer, alors… Par contre, que la mère de mon gendre joue avec elle… et à la bataille ! Enfin…

Ana. – Si je peux tenter un bon mot… je pense que Francine la roule dans la farine ! (Elles rient.) Bon, revenons aux choses sérieuses. Je pense que je n’ai rien oublié… Tout a été livré, le buffet est dressé sous le barnum. J’ai décoré la gloriette, mis des coussins sur les bancs… et puis ici les invités pourront se retrouver en petits groupes.

Sophie. – C’est super, Ana, merci, vous pensez à tout.

Ana. – Je suis là pour ça.

Sophie. – Oui… mais ça va vous faire beaucoup de travail…

Ana. – Surtout, ne vous inquiétez pas, je passerai d’un endroit à l’autre régulièrement. Le traiteur a mis tous les plats dans une desserte isotherme. Je n’aurai qu’à remplacer les vides par les pleins.

Sophie. – En fait, j’ai prévu deux extras pour vous seconder ; d’ailleurs, j’espère qu’ils ne vont pas tarder…

Ana. – Des extras ? Mais je suis tout à fait capable de gérer ça toute seule !

Sophie. – Je le sais bien, mais j’ai pensé qu’ainsi vous pourriez profiter un peu de la soirée. Après tout, depuis le temps que vous vivez ici, vous faites partie de la famille.

Ana. – C’est gentil de me dire ça !

Sophie. – Je vous apprécie beaucoup, vous le savez.

Ana. – Et c’est réciproque, je vous assure.

Mylène, Paul et Claudie arrivent côté cour. Ils embrassent Sophie.

Sophie. – Ah ! voilà ma fille et sa petite famille ! (Tous s’embrassent.) Vous avez fait bonne route ?

Paul. – Oui ! Bonjour, Sophie. Bonjour, Ana.

Ana. – Bonjour.

Claudie. – Bonjour, mamie. Bonjour, Ana.

Ana. – Bonjour.

Mylène. – Bonjour, Ana.

Ana. – Bonjour.

Mylène. – Bonjour, maman. Désolée pour le retard, mais Paul avait des choses à régler à l’agence, comme d’habitude…

Sophie. – Il n’y a pas de problème, ma chérie, ton père finit de se préparer et nos amis n’arriveront que dans deux heures environ.

Ana. – Excusez-moi, je retourne au barnum pour une dernière vérification.

Elle sort côté cour.

Paul, à Mylène. – Tu vois, il n’y avait pas de quoi faire toute une histoire…

Mylène. – Tu sais très bien ce qui m’a énervée, tu as toujours un truc à faire au dernier moment.

Paul. – Quand je dois m’absenter, je m’assure que tout est en ordre, c’est normal.

Mylène. – Et c’est normal aussi que j’attende le bon vouloir de monsieur !

Paul. – Tu exagères, comme d’habitude.

Mylène. – Moi ! C’est moi qui exagère ! Tu ne manques pas d’air !

Paul. – Arrête de râler tout le temps…

Mylène. – Ah non, mais quel culot ! Si tu passais plus de temps avec ta famille qu’au travail, je ne râlerais pas, comme tu dis !

Claudie. – Ah non ! Vous n’allez pas recommencer !

Mylène. – Toi, ne te mêle pas de notre conversation !

Claudie. – Alors, faites-la en privé !

Paul. – Mylène, c’est l’anniversaire de ton père, on est là pour passer un bon moment !

Sophie. – Et tout va bien, ma chérie, je t’assure !

Mylène. – Si tu le dis…

Claudie. – Bon, ben moi je vais mettre mes affaires dans ma chambre, parce que vous m’avez déjà assez saoulée dans la voiture ! Continuez si vous voulez, mais sans moi ! Ras le bol de vos états d’âme !

Mylène. – Je te prierais de nous parler autrement !

Paul. – Ta mère a raison, Claudie, surveille ton langage.

Claudie. – Oh ! miracle ! Ils sont d’accord, pour une fois ! Je suis trop forte ! À toute… (Bertrand arrive côté jardin.) Bonjour, papinou !

Bertrand. – Bonjour, ma Claudinette !

Claudie. – « Claudinette », enfin… je n’ai plus cinq ans !

Bertrand. – « Papinou »… eh… moi non plus ! (Claudie rit et sort côté jardin avec son bagage. Il embrasse sa fille et son gendre.) Bonjour, bonjour ! Eh bien, voilà, je suis plus vieux d’un an. Merci de m’aider à passer le cap difficile des soixante-dix…

Paul. – Pas pour vous, vous êtes en pleine forme !

Bertrand. – Oui, mais en forme de quoi…

Paul. – Sacré Bertrand ! Toujours le mot pour rire ! (Il prend la valise.) Je vais la mettre dans notre chambre. À tout de suite.

Il sort côté jardin.

Bertrand, à Mylène. – Ta mère m’a fait la surprise d’inviter quelques amis et collègues.

Sophie. – Ça te fait plaisir, non ?

Bertrand. – J’avoue que oui…

Sophie. – Je vous laisse, je vais rejoindre Ana, elle a peut-être besoin d’aide…

Elle sort côté cour.

Mylène. – Maman est très attentionnée, tu as beaucoup de chance.

Bertrand. – C’est vrai, mais elle aussi a de la chance de m’avoir pour mari !

Mylène. – Vraiment ?

Bertrand. – Tu en doutes ?

Mylène. – Maintenant que tu te fais vieux, c’est possible…

Bertrand. – Merci, c’est sympa…

Mylène. – Ah… l’aura du chirurgien ! Celui grâce à qui un boudin se transforme en mannequin ! Alors forcément, elles tombent toutes sous son charme…

Bertrand. – Une patiente reste une patiente. Ça s’appelle la déontologie, ma petite Mylène.

Mylène. – Ne me dis pas que tu ne t’es jamais laissé tenter par une de ces mantes religieuses…

Bertrand. – J’aime ta mère, point.

Mylène. – Belle réponse. Enfin… maintenant tu ne risques pas d’être très dangereux dans ce domaine, pas vrai ? L’âge rend vertueux, papa chéri !

Bertrand. – Ce n’est pas mon anniversaire, c’est ma fête !

Paul revient du côté jardin avec Claudie, Chantal et Francine.

Mylène. – Paul, lui, par contre, est en pleine possession de ses moyens…

Bertrand. – Toujours aussi jalouse ?

Mylène. – On va dire… vigilante !

Chantal et Francine...

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